Fukushima, détail de l’histoire pour VGE

                LeMonde offre une pleine page* pro-nucléaire à Valéry Giscard d’Estaing. Droit dans ses bottes, VGE n’a pas varié d’un pouce depuis bientôt quarante ans : « Le choix de la France du nucléaire en 1973, confirmé et amplifié en 1975 au début de mon septennat, tenait au fait que la France n’avait plus d’énergie disponible sur son territoire. Il n’a jamais été remis en cause par les gouvernements successifs. » Comme chacun sait, « Fukushima n’est pas un accident nucléaire, c’est un tremblement de terre suivi d’un tsunami ». Et VGE d’enfiler les mêmes arguments que Mme CGT d’EDF : « Songez que 40 % de la population indienne n’a pas accès à l’électricité… C’est une énergie qui n’émet pas de CO2… Il n’y a pas suffisamment de pétrole pour répondre aux besoins des trente prochaines années…Nous n’avons pas à notre disposition d’énergies de remplacement en quantité suffisante… Le solaire ne peut pas répondre à l’ampleur de nos besoins… L’énergie éolienne coûte deux à trois fois plus cher que le nucléaire…» A croire que VGE récite un tract. Rien sur les risques de la radioactivité, sur l’impossibilité de traiter durablement les déchets, sur le fait que c’est une énergie centralisée et policière, rien sur les réserves d’uranium qui ne sont pas plus importantes que celle de gaz, rien qui puisse mettre en doute sa croyance.  

                Pourtant un entrefilet du même numéro** devrait semer le doute : « La déconstruction complète du réacteur de Brennilis (mis en service en 1967, arrêté en 1985) pourra être envisagé à partir de 2013. » Des incertitudes subsistent encore quant à la marche à suivre. D’ici à cet été, l’autorisation de reprendre les opérations pourrait être donnée, à l’exclusion du démantèlement du cœur du réacteur. En cause, la gestion des déchets hautement irradiés pour lesquels aucune solution pérenne ne serait mise en place avant…2025. Un réacteur fonctionne donc beaucoup moins d’années qu’il n’en faut pour essayer de le démolir ! Dans un rapport de mars 2010, une commission d’enquête a regretté l’absence d’infrastructures adaptées pour la gestion des déchets nucléaires (radioactifs de haute activité à vie longue) provenant de la centrale. Le coût précis du chantier de Brennilis n’est pas dévoilé. Notons qu’il s’agit seulement d’une petite unité de 70 MW et que Brennilis n’est qu’un des huit réacteurs nucléaires de la première génération, arrêtés et désormais en attente de démantèlement, auquel il faut ajouter Superphénix à Creys-Malville. Les générations futures ont de fortes chances de supporter une radioactivité que les gouvernements n’auront pas su gérer…

                La sortie du nucléaire ne sera pas une partie de plaisir, mais  Valéry Giscard d’Estaing ne regrette rien : il sera déjà mort quand son programme nucléaire entraînera de vrais soucis.

* LeMonde du 25 mars 2011, VGE, l’atome tranquille (en page 3)

** LeMonde du 25 mars 2011, Le réacteur de Brennilis bientôt démantelé ?

1 réflexion sur “Fukushima, détail de l’histoire pour VGE”

  1. La sortie du nucléaire ca n’est sans doute pas pour demain, même s’il y aura des repercussions suite au drame qui se produit aujourd’hui.
    En attendant , la catastrophe sanitaire risque de devenir une réalité au Japon, avec ses fuites radioactives.
    Un désastre supplémentaire , après le séisme et le tsunami.

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