Jean-Claude Noyé a travaillé au journal La Vie. Membre de l’association des journalistes-écrivains pour la nature et écologie (JNE), il est aussi Auteur du Grand livre du jeûne (Albin Michel, 2007) et de deux livres d’entretiens dont celui avec le Père Placide Deseille, sous le titre Propos d’un moine orthodoxe (DDB, 2011). Il a contribué en 2014 au livre collectif « Moins nombreux, plus heureux (l’urgence écologique de repenser la démographie) ». Voici le contenu de son chapitre.
Contraception et avortement : ce qu’en disent les religions
Le fait religieux se décline au pluriel. Autant de modalités et de sensibilités contrastées qui orientent le regard des fidèles sur la question démographique. Ainsi catholiques progressistes ou conservateurs ne reçoivent pas de la même façon les directives du magistere romain. De même, juifs orthodoxes ou juifs du mouvement libéral ne portent pas exactement le même regard sur la famille. Tout comme les musulmans intégristes ne partagent pas l’objectif affiché par nombre de gouvernants des pays où l’islam est majoritaire de limiter la population à des fins non pas de sauvegarde de la planète, encore moins de décroissance, mais de « progrès », de « développement » et d’enrichissement de la nation. Tour d’horizon.
CHRISTIANISME
– Église catholique
Le 25 juillet 1968 Paul VI publiait l’encyclique Humanae Vitae et renouait avec une longue tradition qui, depuis saint Augustin, a condamné la contraception. Ce texte papal fit d’autant plus l’impression d’une douche froide parmi les fidèles et une bonne partie du clergé que le pape avait laissé la porte ouverte à une évolution significative de la doctrine magistérielle. Celle-ci avait été réaffirmée en 1930 par Pie XI. Après une longue période de silence au XIX° siècle, le souverain pontife rappelait solennellement dans l’encyclique Casti connubii que « tout usage du mariage, quel qu’il soit, dans l’exercice duquel l’acte est privé, par l’artifice des hommes, de sa puissance naturelle de procréer la vie, offense la loi de Dieu et la loi naturelle, et que ceux qui auront commis quelque chose de pareil se seront souillés d’une faute grave. »
Ce ton de condamnation ferme fut également celui de Paul VI et il fut d’autant plus mal reçu qu’il contrevenait à l’esprit du concile Vatican II, destiné à (re)mettre l’Église catholique en phase avec son temps. Avec ce que cet effort d’aggiornamento suppose d’ouvertures alors significatives telles la pleine reconnaissance de la liberté religieuse, la recherche de l’unité des chrétiens, le dialogue avec les autres religions ou l’adoption des langues vernaculaires dans la liturgie.
Constatant que la fécondité est réduite à une période courte du cycle féminin, tout un courant de théologiens en avait pourtant déduit que la procréation ne pouvait plus être la fin première, la plus essentielle, du mariage. Las, le cri du cœur du cardinal Suenens (1904-1996), l’un des principaux acteurs de ce concile et animateurs du courant des modernisateurs, ne fut pas entendu : « Je vous en conjure, mes frères. Évitons un nouveau procès Galilée. Un seul suffit pour l’Église. »
En 2008, pour le quarantième anniversaire d’humaniste vitae, des catholiques contestataires du monde entier publièrent une lettre ouverte à Benoît XVI réclamant l’abrogation de cette encyclique qui avait consommé la rupture de nombre de foyers avec l’Église. Le porte-parole du pape, Frederico Lombardi, déclara alors que ladite lettre était « une propagande payée en faveur de l’usage des contraceptifs. » Quant à Benoît XVI, il réitéra la condamnation de Paul VI. Et fit valoir qu’exclure la possibilité de donner la vie « au moyen d’une action visant à empêcher la procréation signifie nier la vérité intime de l’amour conjugal.» Ou que la seule contraception admise par l’Église catholique, lorsque le couple traverse « des circonstances graves » justifiant un espacement des naissances, est « l’observation des rythmes naturels de la fertilité de la femme » (c’est-à-dire l’abstinence en période féconde).
Il n’est pas inutile de rappeler ici qu’avant d’être élu pape en 2005, le cardinal Joseph Ratzinger fut pendant de longues années le préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi du pape Jean-Paul II. Lequel a rappelé à temps et contre temps, en Afrique noire aussi bien, le veto catholique sur l’usage du préservatif. Quant à son sourcilleux gardien du dogme catholique (Ratzinger), il instruisit notamment le procès contre les théologiens de la libération sud-américains au motif qu’il y avait dans leur doctrine des éléments de marxisme incompatibles avec la foi chrétienne.
On n’insistera pas davantage ici sur la condamnation constante, ferme et absolue par la hiérarchie catholique de l’avortement. Jusqu’à l’absurde, comme l’a démontré, en 2009, l’intervention particulièrement maladroite de Mgr Mgr José Cardoso Sobrinho, archevêque d’Olinda et de Recife (Brésil). Celui-ci ayant exigé – menace d’exclusion de l’Église à l’appui -, d’une fillette de 9 ans, victime d’un compagnon de sa mère qui la violait depuis 4 années et enceinte de plus de 3 mois de jumeaux, qu’elle renconce à avorter ! Précision importante : cet évêque a été nommé par Jean-paul II en remplacement de Dom Helder Camara (1909-1999). Un prélat particulièrement aimé des pauvres dont il avait un souci constant et que ses détracteurs avaient surnommé un peu vite « l’évêque rouge ».
– Églises orthodoxes
Une telle attitude n’est pas de mise au sein de l’orthodoxie qui observe un silence prudent sinon significatif concernant la sexualité. Silence guère démenti par l’intervention du patriarche Alexis II appelant en décembre 2007 les Russes à renoncer à la contraception eu égard à la grave crise démographique que connaît le pays depuis la chute de l’URSS. Cette réserve globale de la hiérarchie orthodoxe fut justifiée en son temps par le patriarche Athénagoras 1er. « Je n’ai pas à donner de lois, seulement à rappeler la signification de la vie », déclara-t-il à Olivier Clément (1921-2009, l’une des grandes voix de l’orthodoxie française), après la publication de l’encyclique Humane vitae. Rédiger un texte précisant sa position d’une manière aussi détaillée et juridique n’était pas dans le propos de ce hiérarque charismatique car il estimait que si un homme et une femme s’aimaient vraiment, il n’avait pas à s’immiscer dans leur chambre. L’orthodoxie admet le divorce et n’édicte non pas des règles strictes concernant la contraception et l’avortement, mais, bien plutôt, des « indications thérapeutiques » que le père spirituel ou l’évêque du lieu adapteront à des situations personnelles. Les personnes et leurs relations concrètes passent donc avant les règles impersonnelles. Un couple qui estime avoir assez d’enfants pourra ainsi recourir à des méthodes contraceptives efficaces, en évitant toutefois celles qui sont considérés comme abortives. L’avortement étant rejeté au nom même du respect de la vie. Sauf, une fois de plus, cas particuliers.
– Églises protestantes.
Celles-ci sont d’une extrême diversité de rites et sensibilités. La grande majorité d’entre elles acceptent la contraception et bien des militants du planning familial en sont issus. Au nom même d’une parenté responsable. L’idée communément admise est que, selon la Bible à laquelle les protestants se réfèrent avec constance, la sexualité est bonne, joyeuse et bénie. Pour peu qu’elle ne soit pas dissociée de l’amour et du don de soi qu’elle implique. Quant à la procréation, elle n’est pas la finalité unique du mariage, encore moins sa seule justification ou excuse. Partant, l’éducation sexuelle, la régulation des naissances et l’adoption d’une législation libéralisant l’avortement ont été promus avec constance par les autorités des Églises regroupées dans l’Hexagone au sein de la Fédération protestante de France. Cette position ouverte est cependant contestée par l’aile puritaine du protestantisme, aux USA notamment. Ou par des composantes importantes du courant dit évangélique. Celui-ci est constitué d’Eglises récentes souvent structurées autour d’une interprétation littérale – à tout le moins pauvre – de la Bible. On le distingue du courant dit historique, composé notamment des Églises luthériennes et réformées. Lesquelles sont favorables à l’avortement en cas de détresse de la femme, alors que les Églises évangéliques y sont plutôt opposées.
ISLAM
Contrairement à l’Église catholique, les docteurs de la loi islamique – les oulémas – ont, dès le Moyen Age, adopté une attitude tolérante vis-à-vis de la contraception. Ils se sont appuyés sur la sunna, formée par les enseignements, paroles et actes du prophète Muhammad tels qu’ils sont rapportés par ses compagnons dans les hadiths. Ainsi celui qui fait valoir qu’un arbre trop chargé de fruits n’est pas obligé d’en porter toutes les années. Parole à laquelle le cheikh Abbas (1912-1989), recteur de la mosquée de Paris fera écho en expliquant : « Mieux vaut une poignée d’abeilles qu’un quintal de mouches ». Comme toutes les religions, l’islam prône certes le respect de la vie et invite les fidèles à se marier et à se multiplier. «Les richesses et la progéniture sont la parure de la vie en ce bas-monde », déclare ainsi le Coran (sourate 18, verset 46). Ou : « L’homme met du sperme pour engendrer » (56, 58). Mais à la suite des médecins juifs et musulmans andalous des XI° et XII° siècles ayant statué sur le statut de l’embryon, la charia (la loi islamique) considère que celui-ci ne reçoit l’esprit (mithaq) qu’au cent vingtième jour. Et que, par conséquent, l’avortement et concevable jusqu’à ce délai. Au-delà de ce seuil, l’IVG est permise si la vie de la mère est en danger.
Quant à la contraception, elle a toujours été considérée comme licite. Des méthodes naturelles avaient cours du temps du Prophète déjà. Avicenne (980-1037), l’un des fondateurs de la médecine moderne, en décrit vingt dans son « Canon de la médecine ». En 1937, vingt huit ans avant le début du programme officiel de planning familial en Egypte, le cheikh Abdel Magid Salim recommanda le recours à touts les procédés de contraception modernes. Comme recteur de la mosquée Al Azhar, au Caire, la plus ancienne université islamique, il faisait autorité dans l’islam sunnite. Largement pratiquée, la contraception s’est toutefois longtemps heurtée à la tradition clanique et tribale qui veut qu’une famille ait beaucoup d’enfants, richesse pour l’avenir. Et, plus récemment, à la montée des fondamentalistes, dont la prospérité s’est appuyée dans le monde arabe sur un vif sentiment anti-occidental. De là à se montrer hostiles au planning familial, au prétexte que le contrôle des naissances était une attaque occidentale contre l’islam, il n’y a qu’un pas que ces « barbus » ont vite franchi.
Reste que les pays et territoires à majorité musulmane ont vu leur taux de natalité fortement décliner en l’espace de trois décennies, comme l’a démontré une étude récente (Fertility decline in the Muslim world: A veritable sea-change, still curiously unnoticed) de deux chercheurs américains, Nicholas Eberstadt et Apoorva Shah. S’appuyant sur les données de la division de l’ONU pour la Population, ils montrent que les pays dont la population musulmane est la plus importante sont en train de vivre un déclin démographique radical. Une « baisse d’environ 2.6 naissances par femme entre 1975 et 1980 et entre 2005 et 2010, bien supérieure à celle du monde pris dans son ensemble (-1.3) ou dans les régions moins développées (-2.2) sur la même période. » Ils soulignent que « dix-huit de ces pays à majorité musulmanes ont vu leur taux de natalité diminuer de trois enfants ou plus pendant les 30 dernières années – 9 d’entre eux ont subi une baisse de 4 naissances par femme ou plus. »
Le taux de fécondité iranien serait aujourd’hui comparable à celui de la Nouvelle-Angleterre, l’un des plus faibles des États-Unis, en dessous du seuil de renouvellement de la population (qui est de 2,1 enfants par femme). Au Bangladesh, l’indice de fécondité par femme serait désormais le même qu’au Texas. En Afrique du Nord également, la fécondité a chuté de moitié en moins de deux décennies. Sur dix pays ayant subi la baisse de la natalité la plus importante depuis la guerre, « six sont des pays à majorité musulmane », ont constaté Nicholas Eberstadt et Apoorva Shah. En 2000, l’ONU avait prévu que le Yémen aurait 102 millions d’habitants en 2050. Il devrait finalement compté 62 millions d’habitants en 2060.
L’étude établit un lien étroit entre le développement des programmes d’éducation dans les pays à majorité musulmane et la chute des taux de natalité.
JUDAÏSME
« Croissez et multipliez » (Genèse. 1, 28). Ce commandement de la Tora (la Loi) a nourri constamment la tradition juive. Jusqu’à considérer que l’homme ne peut pratiquer la contraception tant qu’il n’a pas encore rempli son devoir de procréation. Pour la Halakha (l’ensemble des prescriptions, coutumes et traditions collectivement dénommées «loi juive »), deux enfants suffisent pour s’acquitter de ce devoir religieux. Pour certains courants, c’est là un minimum requis si l’on garde en mémoire la parole du philosophe et médecin Maïmonide (1138-1204) soulignant que « quiconque ajoute une âme au peuple d’Israël, c’est comme s’il avait bâti tout un monde » .
Des sources talmudiques anciennes attestent de l’existence de moyens contraceptifs utilisés par les femmes. La règle rabbinique prescrivait initialement d’y avoir recours lorsque la grossesse peut mettre en danger soit la santé de la mère, soit celle de l’enfant qu’elle allaite. L’opinion s’est partagée ensuite entre ceux qui ont restreint l’autorisation de la contraception à ces seuls cas et ceux qui l’ont étendue à d’autres situations. Aujourd’hui la limitation des naissances pour sauvegarder l’harmonie du couple et favoriser la bonne éducation des enfants prend tout son sens.
On ne sera donc pas surpris que dans l’Etat d’Israël, la pratique contraceptive puisse même être recommandée par des rabbins orthodoxes. Cependant, la stérilisation de l’homme comme de la femme est interdite, tout comme l’avortement. Sauf quand celui-ci a une nécessité médicale – avant tout pour protéger la vie ou la santé physique ou mentale de la mère – reconnue par une commission ad hoc. L’interdiction a priori de l’interruption de grossesse conduit donc la loi juive à préférer les méthodes de contraception préventive aux formes «curatives» portant sur un ovule fécondé. Le judaïsme estime par ailleurs que tout au long du processus de gestation, le fœtus n’est pas encore considéré comme un être humain distinct mais encore « comme un membre de la mère ». Au demeurant, puisque le corps humain est la propriété de Dieu, il n’est pas plus permis de porter atteinte au fœtus qu’à son propre corps.
– Israël
Depuis la création de l’Etat d’Israël, la question démographique est pour le pouvoir politique une préoccupation permanente, un enjeu stratégique par rapport au conflit israélo-palestinien. Ses représentants ont adopté par conséquent une politique pro-nataliste (aides financières, enseignement scolaire gratuit jusqu’à l’université, etc.) et promu le droit au retour à la Terre Promise, ou Aliya. La population de ce pays (composée de toute personne même non juive détenant la nationalité israélienne) serait actuellement au nombre de 7,6 millions d’habitants. Selon le bureau central des statistiques israélien, elle croît à un rythme de 1,8 % depuis plusieurs années. Ce qui la situe bien au-dessus du taux de croissance américain ou européen. Le taux de fécondité en Israël étant de 3,51 pour les musulmans, de 2,19 pour les chrétiens et de 2,98 pour les juifs. Ces derniers ayant 2,6 enfants en moyenne quand ils sont de sensibilité laïque contre sept ou huit enfants chez les ultra-orthodoxes.
– Le cas de la Palestine
Le taux de natalité des palestiniens connaît un léger ralentissement depuis l’année 2000, il reste encore l’un des plus forts de la planète : 32,8 naissances pour 1000 personnes, à comparer avec celui d’Israël : 22 pour 1000. Youcef Courbage, démographe de l’INED (Institut National d’Etudes Démographiques), estime que la population palestinienne passera de 2 867 000 en 2005 à 4 100 000 en 2025, avec ainsi une croissance de 1,8% par an. Ces chiffres varient toutefois selon les critères utilisés et le point de vue des divers organismes pour définir la population palestinienne, dans la mesure où ce peuple est disséminé sur plusieurs entités territoriales. L’estimation de la population totale palestinienne pouvant aller de 3 millions à 5,6 millions selon la source utilisée. Pour autant, la démographie des Palestiniens ne reflète pas celle du monde musulman en général, désormais en chute libre.
HINDOUISME
Les hindous considèrent que le but ultime de toute vie est la moksha, la libération de l’illusion (mâyâ), l’arrêt du cycle des renaissances et la fusion avec la conscience cosmique. Selon la doctrine de la réincarnation, un foetus est d’emblée une personne. Il contient une âme qui renaît et devrait être traité en conséquence. Toute vie est par ailleurs considérée comme sacrée parce que toutes les créatures sont des manifestations de l’Être Suprême. Rien d’étonnant donc à ce que, depuis les temps les plus reculés, la tradition et les écritures hindoues condamnent l’avortement, sauf si la vie de la mère est en danger.
Cependant, il faut distinguer entre les textes et les faits, l’hindouisme laissant généralement l’individu décider par lui-même du recours à l’avortement, bien que celui-ci soit associé à un mauvais karma. Il n’est que de rappeler la pratique extrêmement répandue en Inde de l’avortement sélectif des filles. Au point que les instances dirigeantes ont fini par s’en inquiéter. C’est pourtant la politique volontariste de contrôle des naissances d’Indira Gandhi qui a donné un blanc seing à l’avortement et orchestré des campagnes de stérilisation massive. En cause également, le principe de la dot qui amène le mari à exiger un capital de la famille de la mariée, ce qui ruine les familles ayant de nombreuses filles.
Quant à la contraception, aucune position ferme n’a été prise à son égard. Au temps des Védas (les textes fondateurs) , elle n’était pas disponible dans ses formes présentes, ils n’en parlent donc pas.
BOUDDHISME
Né en Inde, le Bouddhisme partage une vision du monde assez proche de l’hindouisme. Notamment en ce qui concerne le cycle des réincarnations, dont il convient de se libérer. Les diverses écoles acceptent la contraception, en préférant généralement le recours à des moyens préventifs plutôt que des solutions abortives. Quant à l’avortement, il est découragé parce que perçu comme une entorse grave au cycle des réincarnations et au respect de la vie. Un point que le Bouddha a particulièrement développé en promouvant la notion d’interdépendance de tous les êtres, humains ou non. Ainsi qu’une éthique de la responsabilité personnelle qui conduit chacun à assumer la pleine responsabilité de ses actes et du résultats de ces actes.
La vertu de tolérance, prônée par le bouddhisme, s’accompagne de son pendant, le pragmatisme. C’est ainsi que le Dalaï Lama a pu déclarer en 1992 : « Il pourrait y avoir des situations dans lesquelles, si l’on sait que l’enfant sera si sévèrement handicapé qu’il subira une grande souffrance, l’avortement est permis. En général, cependant, avorter c’est tuer une vie et ce n’est pas approprié. Le facteur principal est la motivation. » Et de faire valoir la même année au « Sommet de la Terre » de Rio de Janeiro, : « D’un point de vue bouddhiste, il vaut absolument la peine de penser au contrôle des naissances et de le mettre sérieusement en place ».
CONFUCIANISME
Comme l’Inde ou le Japon, la Chine est une terre d’intense métissage religieux. La tradition confucéenne, et sa valorisation caractéristique de la notion d’équilibre, est toutefois celle qui a le plus imprégné l’Empire du milieu. Longtemps combattue au même tire que les autres religions – dont le taoïsme, autre spécificité chinoise – par les communistes, elle connaît aujourd’hui un regain de faveur. Reste qu’en Chine aussi, le dépistage prénatal et l’avortement sélectif des foetus féminins y sont motivés par une préférence affirmée pour les garçons. C’est le produit tant d’un système patriarcal que du confucianisme car ce dernier proclame la supériorité de l’homme sur l’épouse et sur les filles. Selon cette vision, les garçons ont l’avantage de perpétuer la lignée familiale et de prendre en charge les parents dans leur vieillesse.
La Chine est, de fait, l’un des rares États à compter une majorité d’hommes : 106,8 pour 100 femmes en 2005. Ce ratio place le pays le plus peuplé au monde juste derrière l’Inde, nation la plus «masculine » avec 107,5 hommes pour 100 femmes en 2005. L’excédent d’hommes pourrait atteindre les 20 % vers 2030. En cause, outre la pratique massive d’avortements sélectifs, une surmortalité féminine anormale due à des négligences de traitement dans la petite enfance.
– « Tout comme les musulmans intégristes ne partagent pas l’objectif affiché par nombre de gouvernants des pays où l’islam est majoritaire de limiter la population à des fins non pas de sauvegarde de la planète, encore moins de décroissance, mais de «progrès», de «développement» et d’enrichissement de la nation. »
Voilà déjà qui, j’espère, fera taire cette idée selon laquelle les musulmans sont plus prolifiques que les autres. Pour en revenir à notre célèbre pasteur, je me demande si son objectif n’était finalement pas le même que ces «progressistes» de tous poils, à savoir le «développement» et l’enrichissement de la nation. Objectif évidemment directement lié à la croissance économique.
Peut-être un spécialiste pourrait-il me répondre…
En attendant, quoi qu’on pense de Malthus et de sa théorie, il faut quand même reconnaître qu’il a finalement plus apporté au Capitalisme (et notamment au libéralisme) qu’à l’écologie.
– « Il s’avère que, selon les inéluctables lois de notre nature, certains êtres doivent être dans le besoin. Ce sont les malheureux qui, à la grande loterie de la vie, ont tiré un numéro perdant. » (Malthus)
Voici la conclusion qu’en tire Anne-Marie Libert de l’Observatoire sociopolitique du diocèse de Fréjus-Toulon dans un article du 8 octobre 2015 :
– « Les lois implacables de la nature doivent être respectées. Les pauvres représentent un danger contre lequel il faut lutter sans relâche. Le libéralisme de Malthus et de ses successeurs arrange bien les pays riches, et dans les pays pauvres, les riches de ces pays ! Le bien-être des uns est au prix de la misère des autres ! »
( Malthus, un libéral ? Sur observatoiresociopolitique.com )
C’est bien connu, quand on sait faire on fait et quand on ne sait pas faire on enseigne.
Comme ces papillons et leurs curetons qui nous parlent d’amour conjugal et d’«usage du mariage». Pour commencer j’ai envie de leur dire : «Passez un peu de la théorie à la pratique, ça ne pourra vous faire que du bien. Faites un peu de Kamasoutra avant vos prières du soir, boogie woogie boogie woogie ! »
De toutes façons, il me feront toujours rigoler ces causeurs qui ne savent pas de quoi ils causent. Comme ceux qui nous enfument avec de leur fumeuse «nature humaine» ou encore ceux qui nous soûlent avec leur Créateur. Pour dire s’ils le connaissent vraiment, leur Grand Yaka, les uns l’appellent comme-ci et les autres autrement. Les uns lui font dire une chose et les autres le contraire. Comme d’habitude, tout ça c’est encore du grand n’importe quoi !
Plus sérieusement, quoique. Ce que raconte là Jean-Claude Noyé est bien sûr riche d’enseignements, et donc intéressant. On peut finalement voir que ce sont moins les religions que les mâles (barbus ou pas) qui dictent ce qui doit se faire ou pas en matière de procréation. C’est quand même terrible ce pouvoir qu’exercent les mâles dans tous les domaines. Alors que finalement ils ne sont pas plus nombreux que les femelles. Sauf en Chine, et pour cause !
Alors, la Solution consisterait, peut-être, à mettre tous ces mâles à la retraite. Basta !
Suffirait de trouver une Françoise pour remplacer le François. Et plein de jolies nonnes pour nous faire la messe. Ce qui, peut-être, redonnerait une seconde jeunesse à nos églises.
Et puis bien sûr des popesses, des imames, des rabines et j’en passe.
Non, ce n’est pas du grand n’importe quoi ! Oui, c’est possible !
La preuve (pour ceux qui en ont besoin) :
– Le Dalaï-Lama dans la peau d’une femme, c’est possible ? (ina.fr 20.02.2020 )
– Le Dalaï-Lama pense qu’une femme lui succédant doit être « attirante »…
Autrement, selon lui, les gens ne voudront pas la regarder.(sic)
(huffingtonpost.fr 29/06/2019)
Je ne sais pas vous, mais moi ça m’attire. Et du coup j’ai très envie de me mettre au bouddhisme. En attendant. 🙂