Nous laissons à l’intelligence de nos lecteurs le soin de faire un commentaire approprié de ces phrases de Jean-Pierre Digard*, membre de l’Académie d’agriculture de France :
1) Anti-espécisme : De préférence à l’anglicisme « antispécisme » attitude qui consiste à refuser toute différence de traitement entre les espèces, notamment entre l’Homme et les animaux.
2) Le mot « Anti-espécisme » est calqué sur celui d’anti-racisme. Or les deux notions n’ont rien de comparable : alors que l’absurdité du racisme tient à l’inexistence des races dans l’espèce humaine, les spécisme est absurde parce que les espèces existent bel et bien et qu’elles ont un contenu biologique qui dresse entre elles des barrières génétiques infranchissables, sauf rares cas hybridation.
3) Un profond hiatus sépare les espèces animales les plus évoluées de l’espèce humaine. Que cela plaise ou non à certain, même les plus « intelligents » des chimpanzés ne connaîtront jamais ni langage articulé, ni pensée réflexive, ni culture au sens anthropologique, ni arts, ni sciences, ni système politique construit. Certains commencent pourtant à parler de la sensibilité des plantes… A quand les pierres « sentientes » ?
4) Ce qui n’est pas reconnu comme allant dans le sens de l’intérêt prioritaire de l’Homme n’a aucune chance d’être retenu et de s’inscrire dans la durée. Ce principe est lui-même un corollaire de la priorité de fait de l’espèce humaine sur les autres espèces ; l’évolution n’est pas une théorie, mais un fait.
5) De grands établissements agronomiques comme l’INRA ont cru bon de se précipiter dans l’engrenage du bien-être animal, cette notion dont tout le monde parle mais que personne ne sait et ne saura jamais définir exactement, sauf à devenir soi-même porc, vache ou chien.
6) Commencée il y a quelque quinze millénaires, la domestication des animaux intervient à un tournant déterminant de l’histoire humaine, caractérisée pas la transition d’une économie et d’une idéologie de prédation à un système fondé sur une exploitation des ressources naturelles impliquant leur connaissance, leur entretien, leur protection et leur valorisation.
7) La notion de domestication est entièrement fondée sur la sélection des comportements : on ne pourrait ni traire une vache, ni monter un cheval, ni même approcher un chien si ces animaux étaient laissés libres d’exprimer les comportements propres à leurs espèces respectives !
8) La seule manière réaliste d’envisager la question de nos rapports aux animaux consiste à se poser la question suivante : qu’est-ce que l’Homme (au sens d’humains actuels et futurs) a intérêt à faire ou ne pas faire aux animaux ?
9) Les éthologues reconnaissaient, il n’y a pas si longtemps, la violence et la domination comme les grands principes explicatifs des comportements animaux. Aujourd’hui ces notions ont laissé la place à celles de coopération et de solidarité ; ainsi la famille idéale se trouverait chez les mangoustes et les babouins seraient presque humains.
10) La radicalisation des animalistes tient d’abord à la surenchère classique dans tous les mouvements extrémistes quand plusieurs groupes se font concurrence. Cette spirale du « toujours plus » entraîne logiquement les sensibilités animalitaires vers des dérives animalistes toujours plus extrêmes : tendance des végétariens à devenir végétaliens puis véganiens, et l’anti-espécisme à diaboliser l’Homme, et à se muer ainsi en un espécisme anti-humain.
11) La radicalisation animaliste tient aussi au tissu socio-culturel dans lequel celui-ci se propage, tissu majoritairement urbain, coupé de ses racines rurales et de sa culture animalière correspondante, et régulièrement abreuvé par la télévision de « documentaires » animaliers à l’eau de rose.
12) Au train où vont les choses, il ne serait pas surprenant qu’un jour prochain quelque chercheur « innovant » ne tente de nous convaincre qu’on ne naît pas humain ou animal, mais qu’on le devient.
13) Mon approche distingue les pratiques, qui sont des réalités observables, et les représentations, des opérations de la pensée uniquement transmissibles par le discours. Par exemple, la matérialité des faits montre que les sociétés qui pratiquent la chasse tout en prêtant une humanité aux animaux sauvages, tuent et mangent ceux-ci en exerçant sur eux des actions qui ne diffèrent des autres chasseurs que par les représentations que les uns et les autres s’en font.
14) Chaque fois nous avons gardé à l’esprit la distinction que Max Weber établissait entre l’éthique de conviction, « uniquement soucieuse des principes et indifférentes aux conséquences », et l’éthique de responsabilité, attentive, elle, aux tenants et aboutissants de ses préceptes. C’est sous la bannière de la seconde que ce livre se rangeait.
* Jean-Pierre Digard, L’animalisme est un anti-humanisme (CNRS éditions)
Mouai… un curieux cocktail de choses plus ou moins intéressantes avec pas mal d’absurdités.
Celui-ci n’en finit plus de dire des conneries.
Il est allé dire dans le livre « La plus belle histoire des animaux » qu’il était absurde de dire « animal humain ». Alors que même les paléoanthropologues – donc la science – le disent, et l’écrivent…
Encore un qui a peur que l’homme descende un peu de son piédestal (d’animal).