La Bible hébraïque, commune aux juifs et aux chrétiens, a été composée durant un millénaire, par petites touches, en réponse aux crises traversées par le peuple hébreu. Ce n’est qu’une histoire parmi d’autres, pas de quoi en faire une référence.
Thomas Römer : c’est Moïse qui aurait écrit au XIIIe siècle avant notre ère le Pentateuque, les cinq premiers livres de ce que l’on appelle aujourd’hui la Bible. Cette vision ne repose toutefois sur aucune base historique. Des études archéologiques et épigraphiques ont démontré que ce n’est qu’à partir de la fin du IXe siècle avant notre ère que des documents écrits sont apparus de manière significative dans les royaumes d’Israël et de Juda. On y observe des styles fort différents et de nombreuses tensions, voire des contradictions. Ce qui est sûr, c’est qu’au VIIIe siècle le royaume d’Israël a connu une période de prospérité sous le règne de Jéroboam II (environ 787-747 avant notre ère). Les scribes de Jéroboam ont probablement fixé une première version de l’histoire de l’Exode qui avait été d’abord, comme celle de Jacob, transmise oralement. Après la chute du royaume d’Israël, en 722 avant notre ère, et son intégration dans l’Empire assyrien, Jérusalem, la capitale du petit royaume de Juda, prend son essor. L’histoire de la naissance de Moïse ressemble de près à la légende de la naissance du grand souverain mésopotamien Sargon d’Akkad ( mise par écrit sous Sargon II, à la fin du VIIIe siècle), dont on raconte comment il a été adopté par la déesse Ishtar, qui l’a installé comme roi sur tous les peuples. Les scribes judéens ont donc construit la figure de Moïse à l’image du fondateur mythique de la dynastie assyrienne, pour revendiquer la supériorité de leur dieu, Yahvé. La première édition du livre du Deutéronome contient de nombreux parallèles avec les traités de vassalité assyriens. La destruction de Jérusalem et de son temple par les Babyloniens en 587 avant l’ère chrétienne provoqua, dans l’ancien royaume de Juda, une immense crise idéologique. Une première réaction, face à la crise, fut l’élaboration d’une grande narration, par les anciens fonctionnaires de la cour, qui raconte l’histoire d’Israël et de Juda depuis Moïse jusqu’à la destruction de Jérusalem. Un judaïsme de diaspora signifie aux juifs qui vivent en dehors du pays promis que le fondement de leur identité n’est pas le pays, mais la loi divine transmise par Moïse.
Si certains livres prophétiques sont bien antérieurs à la destruction de Jérusalem en 587 avant notre ère et à la destruction du premier Temple, tous ne furent canonisés qu’au IIe siècle avant l’ère chrétienne. La canonisation des « Ecrits » qui regroupent les Psaumes, les livres de Job et de Qohéleth, et bien d’autres, n’intervient qu’après la destruction de Jérusalem par les Romains en 70, probablement durant les IIe et IIIe siècles, en partie en réaction à cette destruction et en partie face au christianisme à l’influence grandissante.
Le point de vue des écologistes
Ni la bible, ni le coran, il nous faut lire dans le livre de la Nature pour l’amour de toutes les formes de vie. Mais pour cela, il nous faut voir dans la bible et le coran qu’imagination humaine, poison de notre pensée. Certes aucune société ne peut vivre sans une certaine forme de religion, un discours rassembleur. Mais les religions du livre font référence à un dieu abstrait, invisible. Impossible de s’entendre puisque ce sont des humains qui interprètent alors la parole de « dieu » pour imposer aux autres leur propre conception de l’existence. Cette relation verticale avec un dieu invisible qu’on dit tout puissant peut être avantageusement remplacée par une relation horizontale de l’individu envers autrui comme envers la Biosphère. Ce n’est qu’à cette condition qu’on peut essayer d’agir en toute connaissance de cause. Comme on ne peut déterminer l’assise matérielle du divin, les dialogues entre croyants et incroyants sont voués à l’impasse, sans synthèse possible : le raisonnement contre l’acte de foi. Aucun débat sincère et ouvert n’est possible avec un véritable croyant.
Pour la science, les religions de type anthropocentrique sont depuis longtemps obsolètes. On croyait avec la bible que notre planète était au centre de l’univers, et l’être humain au centre de la Terre. Galilée (né en 1564) utilisa une lunette astronomique, récemment découverte, pour observer le relief de la lune et surtout les satellites de Jupiter, démontrant par la même occasion un héliocentrisme beaucoup plus pertinent que le message biblique. Un tribunal de l’Inquisition, dont les membres ont refusé de regarder dans la lunette, l’obligea pourtant à se rétracter en 1633 : « Je jure que j’ai toujours cru tout ce que prêche et enseigne la sainte Eglise catholique et apostolique romaine… J’abjure les écrits et propos, erronés et hérétiques, par lesquels j’ai tenu et cru que le soleil était le centre du monde et immobile, et que la Terre n’était pas le centre et qu’elle se mouvait. » L’Eglise catholique n’a réhabilité Galilée qu’en 1992 ! La religion reste toujours un obstacle à l’émancipation de l’espèce humaine.
Le formatage culturel de notre pensée et de notre comportement par le contexte social et idéologique dans lequel nous vivons nous laisse peu de marges de manœuvre. Il faut vraiment faire un effort sur soi-même et souvent contre les autres pour pouvoir affirmer sa liberté de pensée. La critique de la religion est le premier pas d’une réflexion qui se veut personnelle et fondée par les avancées de la science et des recherches historiques.
Le débat dans une société vraiment démocratique n’oppose jamais une personne à d’autres personnes, mais se situe uniquement au niveau de l’argumentation et de la contre-argumentation. On ne considère jamais les croyants comme des imbéciles. Ce sont des personnes qui, dans un état vraiment laïc, peuvent exprimer leur foi en ayant des Églises, des Temples ou de mosquées et peuvent s’habiller dans la rue selon les standards de leur foi. Réciproquement, ils doivent accepter qu’on puisse doute publiquement de l’existence de Jésus, du fondement historique de la bible, de la sacralité de Mahomet et de l’existence d’un ou plusieurs dieux.
Beaucoup de croyants et incroyants sont tout à fait persuadés que nous devons défendre le vivant et la beauté du monde. S’ils agissent en ce sens, ils font donc preuve d’une foi commune malgré leurs différences de croyance spirituelle ou politiques.
Par « nature », nous entendons quant à nous l’englobant universel, au-delà du « monde » (cosmos) structuré et cerné d’une limite. C’est-à-dire le Tout, l’infini et la puissance génératrice de ce qui est, dans sa prodigalité. Face à l’actuel déferlement de biophobie, c’est à cette pulsion de vie, à la défense indissociable de la nature et de la liberté et à ceux qui l’ont portée depuis des siècles, que nous consacrons ce troisième volume de Notre Bibliothèque Verte : Byron & Mary Shelley – Vladimir Arseniev & Georges Condominas – Ronsard & William Blake – Philip K. Dick & Richard Fleischer – Clifford D. Simak & Pierre Boulle – Rousseau & Bernardin de Saint-Pierre – Les Shadoks & Nino Ferrer – Jack Kerouac & Romain Gary – Albert Camus & Marguerite Yourcenar – Les rupestres & Gustave Courbet.
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Les croyants seraient des cons selon certains, et Les athées intelligents et raisonnables ? Ah bon ? Y compris Hitler et Staline ? A priori l’athéisme n’est pas une garantie de paix et ne protège pas des crimes contre l’humanité pourtant commis par des athées ! A y regarder de plus près, il semblerait que ce soit les athées qui aient le moins de respect pour la vie humaine et animal !
Absolument !
Pendant que le pape appelle à dépasser les divisions, Biosphère s’applique à les renforcer.
D’un côté les croyants, les cons… de l’autre les gens raisonnables, intelligents… les athées !
Rien à foot de la Trêve de Noël, choisis ton camp camarade !
Et c’est comme ça qu’ON compte obtenir la paix des ménages… et pouvoir dégager des consensus… et faire progresser cette fameuse intelligence collective… Misère misère !
Le Débat y’en a pas ! En plus y’a pas que moi qui le dit.
– « Aucun débat sincère et ouvert n’est possible avec un véritable croyant. »
Biosphère n’a peut être jamais lu Absolu, ce dialogue étonnant entre l’abbé Pierre et Albert Jacquard (1989). Ce n’est pas avec un véritable croyant qu’il est impossible de discuter (débattre), mais avec un véritable dogmatique, nuance !
La seule question fondamentale, c’est « pourquoi un bébé humain voit-il le jour », quel est le sens de notre existence : pour célébrer des dieux multiples et se foutre sur la gueule au nom de son dieu particulier ? Pour considérer la Terre comme une mère qu’on doit respecter et protéger de nos entreprises dévastatrices ? Pour faire le bien ou pour faire le mal ? Ce questionnement nous indique déjà le chemin à suivre sans avoir besoin de textes sacrés.
Mais pourquoi opposer la foi et la défense de la nature ? Elles n’ont aucune raison de l’être. On peut croire en Dieu et considérer qu’il faut défendre la biosphère. En opposant les choses on fait un bien injuste procès aux croyants.
D’autant plus que la Bible ne nous ordonne nullement de saccager la nature. Là encore il faut lire et relire… et éviter de n’en retenir que ce qui nous arrange (nous conforte dans notre doxa).
Je ne vois pas ce que vient faire Galilée ici.
– d’abord l’histoire de Galilée est ici outrageusement simplifiée et j’ai déjà dit combien les choses étaient plus compliquées, d’une part d’abord Galilée a été au contraire soutenu par le pape et d’autre part, l’Eglise au contraire aussi à été la source de beaucoup de découvertes astronomiques (observatoire, géocentrisme avec le chanoine Copernic le et enfin la théorie de l’atome primitif (plus tard renommé Big Bang) par l’abbé Lemaitre.
– enfin et de manière plus générale l’existence de Dieu ne dépend pas de la bonne administration (ou même de la bonne morale) des Eglises qui sont des messagères d’une idée qui, elle, répond à une interrogation fondamentale des hommes trop souvent méprisée.
Quant au formatage de notre pensée, on a l’impression que c’est bien l’athéisme ici professé comme une obligation logique qui en est le meilleur exemple.
Nous répondons à cette idée : « La matière n’a absolument pas les attributs de Dieu, Dieu est esprit et la matière est … matérielle. »
La bible nous dit que Dieu existe, mais ce sont des feuilles de papier bien matérielles qui l’affirment sans aucun preuves à l’appui.
Et l’esprit est bien matière, la conceptualisation
est l’œuvre de notre cerveau humain,
un organe bien matériel qui phosphore aux phospholipides.
Ce cerveau imagine beaucoup de choses, le Saint-Esprit qui scelle l’union entre le Père et le Fils,
ou qui dit que l’amour d’un père pour ses enfant relève de l’esprit sain !
On peut donc mettre les traits d’esprits à toutes les sauces…
Quant à la matière, elle a bien les attributs de dieu,
l’infinité et l’éternité…
Je n’ai jamais cité la Bible comme preuve de l’existence de Dieu, ni n’est nié que la Bible ait été écrite par des hommes. Je dis juste que la matière n’a pas le pouvoir d’expliquer sa propre existence.
Quand à la matière non, elle n’est ni éternelle ni probablement infinie (on en sait rien même si les thèses sur les multivers sont vertigineuses).