« Hulot, le garde vert du capital » titre un article du mensuel La Décroissance*. Cette revue, qui se présente faussement comme « le 1er journal d’écologie politique », tire en fait sur tout ce qui bouge au niveau écologique en se gardant bien de pourfendre les entreprises qui détériorent la planète. Tout le monde y passe, ce sont des écotartuffes, Pierre Rabhi, Yves Cochet, Yann Arthus-Bertrand, Fabrice Nicolino, etc. Nicolas Hulot est en particulier leur tête de turc, quoi qu’il fasse il sera critiqué. Nous reconnaissons dans l’article le style de Vincent Cheynet, alignant les vieilles citations isolées de leur contexte en guise de plaidoirie (Renaud Dely en 2007, Jean Lassalle en 2008, revue psychologie en 2007). L’article cite Serge Latouche : « A la différence du journal La Décroissance qui passent leur temps à exclure, je pense que nous devons faire un bout de chemin avec des gens comme Nicolas Hulot (citation de 2013 !) ». Le mélange des époques et des discours devient incompréhensible. Il faut dire que l’animosité de Vincent Cheynet contre l’écolo préféré des Français est ancienne. Ce journal avait déjà fomenté en 2007 un « pacte contre Hulot » alors que celui-ci avait sensibilisé les candidats à la présidentielle en leur faisant signer son « pacte écologique » de 2006. Prenons aussi leur numéro de septembre 2011 au moment de la primaire EELV où s’affrontent Eva Joly et Nicolas Hulot : « La défaite de NH est aussi notre victoire ». Aujourd’hui Nicolas Hulot est présenté comme le vendeur de shampoing, un bouffon, la caution verte de Chirac, Sarkozy et Hollande, un renfort de l’orientation néo-libérale de Macron, un produit et agent du système atteint du syndrome du dictateur, un pur produit et agent des grands médias qui empêche l’émergence de toute parole subversive. Arrêtez, la coupe est pleine. Nous avons recommandé plusieurs fois la lecture de ce mensuel, mais trop, c’est trop. Halte à l’anti-écologisme primaire.
Vincent Cheynet transforme systématiquement en ennemi de son propre ego des mouvements et des personnalités qui vont pourtant dans le sens de la décroissance… mais qui ont l’heur de ne pas lui plaire. Le rédacteur en chef de La Décroissance considère que tout écolo qui se fait un nom est nécessairement un écotartufe. Il peut aussi aller plus loin, beaucoup plus loin dans l’ignominie. En juillet-août 2016 dans « Le spectre d’une candidature Hulot », il osait écrire : « Certains savent parfaitement que l’ex-animateur de TF1 est un attardé au centre clinique du terme… il avait avoué tourner au Solupred, un corticoïde pour malade bipolaire (JDD, 27-09-2009) » Accuser un candidat potentiel à la présidentielle de «bipolarité», fallait oser.
Même le Parti Pour La Décroissance s’est insurgé en 2012 contre ce journal : « En ce qui concerne le fond des idées proposées, ce qui saute aux yeux, c’est cette attitude dogmatique qui consiste à systématiquement rejeter en bloc tout ce qui n’est pas dans la ligne. Les OC qui ne s’inscrivent pas dans la ligne défendue en prennent pour leur grade. Le mensuel n’a aucun scrupule à leur tendre des pièges, puis à déformer, caricaturer, détourner ou fractionner leurs propos. Quand il fait mine de leur donner la parole, c’est dans le but de donner du crédit à sa propre opinion ». Concluons par ce courrier d’une lectrice, Béatrice Horel, cité dans leur numéro de ce mois : « Mon abonnement est terminé, je ne recevrai plus votre torchon, car oui c’en est un, qui se vautre dans la critiques tous azimuts sans trop de quartier, ni de nuances ! C’est la nausée qui me vient à vous lire… Dommage, au début, il y a au moins 10 à 12 ans de ça, je vous appréciais ».
* La Décroissance n°140, juin 2017
Je suppose que si vous aviez à vous rendre en Suède, vous prendriez l’avion. Que dit la DGAC pour ce vol de 2316 km ( au départ de Paris) ? et bien que chaque passager aura émis 406 Kg de Co2. Si l’on admet que vous vous déplacer avec votre famille que l’on considère dans la moyenne , c’est à dire Une Femme, un homme et deux enfants, cela nous donnera donc 1624 kg de CO2 émis.
Si on prend une voiture avec moteur thermique et polluante à souhait, elle émettra environ 150 gr de co2 par km pour transporter une ou quatre personnes. Donc à émissions de CO2 équivalentes, la voiture pourrait parcourir 108 000 km.
Autrement dit pour un voyage effectué en suède, en avion, avec votre famille, vous avez pollué autant que 7.2 familles françaises faisant leur 15 000 km annuels.
ce constat amène chez vous quelles réflexions et quelles propositions ?
J’achète de temps en temps la Décroissance mais de moins en moins car j’ai fini par remarquer que tout le monde en prend pour son grade sauf … eux mêmes ! Ces gens ne se rendent même pas compte que c’est très démoralisant pour le lecteur et que, finalement, à part leur petit groupe, rien ne compte ! Dommage, un peu plus de tolérance et d’ouverture aux autres amélioreraient beaucoup ce journal qui en devient presque insupportable ! L’être humain n’est pas fait d’un bloc et il y a heureusement des sensibilités différentes. La Décroissance devrait méditer un peu sur cela …
Merci Biosphère pour votre témoignage.
Evidemment vous avez raison (ou l’obligation) de dire ce que vous pensez de ce journal qui s’affiche comme le « 1er journal d’écologie politique » , ainsi que de son chef de rédaction. Et à mes yeux c’est la même chose dans l’autre sens. Après il y a la façon, le fameux style…
Comme vous le savez il n’y a pas longtemps que j’ai découvert votre blog.
Personnellement je ne connais pas V. Cheynet. Toutefois ce que vous me racontez-là , et que je ne mets pas en doute, vient confirmer ce que j’en disais précédemment : un « drôle de type », « pas facile ». Chacun traduira ça comme il l’entend. Souhaitons donc qu’à force de se faire « percuter » , que ce soit dans les courriers des lecteurs ou ailleurs… Cheynet aussi retrouve la juste mesure. Avec le risque là aussi, que le naturel revienne vite au galop. Bref, tout ça n’est pas facile.
Je suis bien d’accord avec vous, Didier Barthès, nous avons aussi tous nos contradictions. Il serait donc idiot de nous prendre pour des modèles. Personne n’est parfait … mais certains plus que d’autres.
Finalement et encore une fois, tout est dans la juste mesure. Et ce n’est pas toujours facile de la trouver.
@ Michel C
Quand Vincent Cheynet refuse de recevoir dans son local à Lyon un rédacteur de notre blog (qui voulait simplement dialoguer avec lui) en menaçant « si vous ne sortez pas d’ici immédiatement, j’appelle la police », il ne peut se dire « révolutionnaire ». Quand Vincent Cheynet écrit directement à la rédaction du MONDE pour faire interdire un article de ce blog biosphere, il se positionne explicitement contre la libre circulation des idées. Quand Vincent Cheynet renouvelle dans chacun de ses mensuels ses critiques virulentes et non étayées contre (presque) tout ce qui essaye de faire qqch pour l’écologie, il devient néfaste. C’est pourquoi nous estimons que ce directeur de publication perd toute juste mesure et que nous avons l’obligation de le dire.
Ces faits venant d’un directeur de publication sans doute « mal dans sa peau » n’a jamais empêché notre blog de faire la promotion de son mensuel « La Décroissance » depuis des années et des années…
Bonjour Michel C,
Oui je pense que quand vous voyez votre nom, votre visage sur un journal et que ce nom est accolé à celui d’écotartuffe, vous vous sentez insulté et injustement sali. Pour moi c’est de la méchanceté et c’est une chose déplorable. Vous dites que nous avons tous notre part d’hypocrisie, et j’ajouterais aussi, tous nos contradictions. Mais c’est bien pour cela que nous devons être modestes dans nos attaques surtout quand elles sont publiques, on doit toujours penser au mal que l’on peut faire.
Je suis moi même en désaccord avec beaucoup d’écologistes, avec la direction d’EELV à qui je reproche son gauchisme, son manque de tendresse pour la nature et ce qui fut son opportunisme en matière de carrière, je suis même en désaccord avec Nicolas Hulot ou Pierre Rabhi pour leur refus quasi systématique d’aborder ce que je considère comme le facteur le plus déterminant en matière de dégradation de l’environnement. Vous m’avez souvent lu ici les critiquer, jamais les insulter. Concernant le journal de la décroissance je suis extrêmement critique sur la dureté de son dirigeant vis à vis de ses opposants. Quand quelqu’un critique la quasi totalité des autres c’est quand même qu’il y a un problème.
Je reconnais certaines idées intéressantes, et d’ailleurs j’en partage plusieurs, mais la méchanceté des propos est une frontière à ne pas franchir, personne ne peut avoir confiance en quelqu’un qui en fait preuve. Le journal de la décroissance est dans le commentaire; c’est normal c’est le propre d’un média, mais il doit mesurer aussi que c’est une position plus facile que l’action qui inévitablement (je pense à Nicolas Hulot) conduit à des compromis, il doit en tenir compte avant d’être aussi dur.
Bien sûr vous avez raison de le laisser entendre, j’ignore le nombre (et même la proportion d’anciens lecteurs) ayant été repoussés par ce style, disons que je l’ai été très fortement et que je sais n’être et de très loin pas le seul.
Bonjour Didier Barthès
Dans la célèbre comédie Tartuffe est un imposteur et un hypocrite.
Je comprends bien que s’entendre qualifier d’imposteur ou d’hypocrite ne fasse pas plaisir. Mais est-ce pour autant une insulte ? Particulièrement lorsque ce jugement est étayé.
De toute manière, ne portons-nous pas tous notre part d’hypocrisie, de mensonge ? Déjà, ne mentons-nous pas aussi à nous-même ? Parfois ou souvent … un peu, beaucoup, passionnément, à la folie … ?
Vous jugez ce journal démolisseur, tout l’inverse de constructif. Vous en avez bien sûr le droit , mais ça c’est votre jugement. Vous ne savez pas « combien sont ceux qui ont été détournés de cette mouvance à cause de ce journal « . Ni combien ont découvert et apprécié cette mouvance, grâce à ce journal. Et moi non plus je ne le sais pas. Je ne connais d’ailleurs pas le ratio des satisfaits-mécontents dans les courriers des lecteurs, je me contente uniquement de lire ce qui est publié.
A la fin de mon commentaire du 11 juin 2017, je vous écrivais ceci : « Maintenant, est-ce que ce style est le meilleur moyen, la meilleure stratégie pour faire ouvrir les yeux aux doux-rêveurs, pour les pousser vers une auto-critique bien plus approfondie que celle que leur propose la pensée unique … ? Peut-être pas, mais qui donc a mieux à proposer ? »
Comme vous pouvez le constater, je n’affirme rien. Mais à côté de ça, je vois aussi les limites de tout le reste
Je trouve aussi que le « Journal de la Décroissance » est plus démolisseur que décroissant.
A force d’être contre tous ceux qui agissent, on finit par ne rien proposer de réaliste. C’est une position confortable mais qui ne sauvera pas beaucoup la planète.
De plus, même si l’on est en désaccord sur beaucoup de choses avec quelqu’un il ne sert à rien de l’insulter. Le concept même d’écotartuffe est une insulte permanente qui met en cause des individus dont beaucoup sont sans doute bien intentionnés qui peuvent souffrir, et leur proches aussi, de cette volée permanente de mots méchants. Ceci est impardonnable. A quoi cela sert-il ? Et surtout en quoi Est-ce moralement justifiable ?
Il est triste de voir une idée aussi intéressante et nécessaire pour l’avenir que la décroissance se voir aussi mal défendue, combien sont ceux qui ont été détournés de cette mouvance à cause de ce journal ?
Biosphère
Peut-être mes commentaires vous inspirent-ils … Alors tant mieux. Mais s’ils n’ont comme effet que de vous conforter sur vos positions, alors je ne continuerais pas longtemps à essayer de nourrir la réflexion. Il y a des limites à tout.
J’ai fait en effet un peu de « pub » pour ce journal, notamment le 11 juin 2017 à 19:45 dans un commentaire adressé à Didier Barthès. J’ai pourtant essayé d’être objectif, autant que je puisse l’être. Que le style de ce journal, et même le mien, vous déplaisent, ça je le comprends.Que Vincent Cheynet soit un « drôle de type », qu’il ne soit « pas facile » … ça je l’admets. De toute façon dans ce journal, heureusement on ne lit pas que Cheynet. Bref, j’ai dit que La Décroissance, ça passe … ou ça casse. Il m’est arrivé en kiosque que certains me demandent si je connaissais ce journal . Devinant les effets que ce genre de lecture risquait chez eux de provoquer, je leur ai simplement dit « Attention, c’est spécial. » En fait, je leur déconseillais.
Je connais aussi un peu les conflits et les querelles internes, et je les déplore. Par exemple je n’ai pas signé le « pacte anti-Hulot », je n’aime pas qu’on « flingue » Rabhi …
Ceci dit, vous qui avez les capacités de réfléchir plus loin, du moins je l’espère … vous qui voulez être constructifs … demandez-vous si tirer à boulets rouges sur ce journal fera avancer les choses. Si ça sert La Cause … si c’est réellement constructif.Je vous fais remarquer en passant que votre article n’est pas objectif, il est même mensonger. Ce n’est pas vrai que « Cette revue … tire en fait sur tout ce qui bouge au niveau écologique en se gardant bien de pourfendre les entreprises qui détériorent la planète. » Les entreprises qui détériorent la planète y passent également.D’autre part, pour équilibrer, vous auriez dû au moins citer le courrier d’un lecteur satisfait. J’en recopie donc un, très court, que je lis sur le N°140 de ce mois-ci. Celui de Christian Lombard de Fresse :
– « Lecteur assidu depuis le n°65 découvert par hasard, je partage les principales analyses des collaborateurs de ce journal. Analyses factuelles, anticipatives et parfois provocatrices mais il faut continuer à percuter les consciences. »
Percuter les consciences… c’est seulement ce que j’essaie de faire.