Il n’existe pas d’alternative au kérosène pour envoyer les poids lourds dans les airs. Alors que les émissions totales de gaz à effet de serre dans l’UE ont diminué de 5,5 % entre 1990 et 2003, les émissions dues au trafic aérien ont augmenté de 73 %. C’est pourquoi il faut réagir ! L’Union européenne est en effet responsable de la moitié des émissions liées aux transports aériens internationaux. Fin décembre 2006, la commission européenne vise à inclure le transport aérien dans le système européen d’échange de permis d’émission de CO2. Les compagnies aériennes se verraient fixer des quotas d’émissions, comme l’énergie, la sidérurgie, le ciment ou le papier. La contrainte carbone devrait toucher un secteur qui ne représente que 3 % de l’ensemble des émissions de CO2 en Europe, et 15 % de celles des transports. Mais son évolution est fulgurante. En 2006 il y a eu 2,13 milliards de passagers, soit 5,6 % de progression annuelle, presque la moitié de l’humanité qui sera transportée dans un avion en 2010. Il faut donc aboutir à des contraintes sur l’aérien, sachant que cela passe par une négociation entre les lobbies aériens, les Etats membres, la Commission de Bruxelles, le Parlement européen et les Organisations non gouvernementales… Un spécialiste égrène déjà les conditions de succès : que les quotas ne soient calculés que sur le trafic intérieur, que le marché ne soit pas limité au seul transport aérien, que les compagnies aient accès au surplus des industriels, que les quotas soient gratuits et abondants ! Beaucoup de réunions en perspective qui ne pourront pas trancher entre des intérêts contradictoires !!
Le problème des humains, c’est qu’ils dissertent tous selon leur domaine de « spécialiste » alors que le changement climatique va toucher tous les secteurs, tous les pays, toutes les populations. Ils devraient raisonner à l’échelle de la Biosphère et juger que brûler une goutte de kérosène (de fuel, de gasoil, d’essence) est déjà un mal en soi. (Article écrit le 20.01.2007 par Michel Sourrouille)
Il reste inconcevable que l’aérien ne soit pas, pour ses carburants, soumis aux mêmes taxes que les autres utilisateurs.
Quand en plus on sait que certaines compagnies « low cost sont subventionnées pour desservir tels ou tels aéroports régionaux, c’est à dire payées avec nos impôts, on ne comprend plus rien à la politique actuelle pourtant bien pointilleuse sur des sujets beaucoup plus marginaux.