L’écopsychologie qui soigne l’esprit et sauve la Terre

Les psychothérapeutes adaptent le patient à une société déstabilisante, ils soignent les symptômes et pas la cause du mal. Les écopsychologues estiment au contraire que notre rupture avec la Terre est la source profonde de notre malaise social. C’est pourquoi le livre de Michel Maxime Egger « Soigner l’esprit, sauver la Terre (introduction à l’écopsychologie) » nous paraît indispensable. Il montre historiquement l’émergence de cette nouvelle approche qui lie écologie et psychologie, très répandue dans le monde anglo-saxon mais malheureusement encore ignorée dans l’espace francophone. La traduction de l’ouvrage de Joanna Macy (écopsychologie pratique et rituels pour la Terre) est une heureuse exception détaillée par Michel Maxime Egger.

Celui-ci témoigne d’ailleurs d’une forte érudition sur la question, il expose les différentes facette de l’écopychologie et donne quelques précieuses indications sur les modalités d’un retour à la Terre qui pourrait atténuer l’anthropocentrisme dominant. Cela présuppose une certaine rééducation dans une société industrielle qui a voulu systématiquement couper nos liens avec la nature. Comme l’indique l’auteur, « une écopsychologie responsable et cohérente devrait encourager une démarche critique et libératrice envers un système économique qui tend aujourd’hui à détruire la nature et épuiser les humains. » L’humanité est à un carrefour, elle ne sauvera pas la Terre si elle ne soigne pas l’esprit du mal : la bataille sera pour une bonne part dans nos têtes.

Labor et Fides 2015, 290 pages, 25 euros
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