L’écosocialisme selon Mélenchon, un social-écologisme ?

Nous n’aimons pas les populistes qui font croire qu’en votant pour eux, c’est le peuple qui prend la parole. Mais nous aimons toutes les personnes qui se convertissent à l’écologisme. Jean- Luc Mélenchon a eu la révélation. Nous suivons Mélenchon depuis sa conversion. Avec lui, l’ultra-gauche se convertissait à l’écologisme lors de son congrès en 2010. Mélenchon est adepte de la planification écologique. Il ne mélange pas la règle d’or et la règle verte. Il flirte dorénavant avec la décroissance contre le productivisme. Son Parti « de gauche » a organisé des « assises de l’écosocialisme ». Comme d’habitude, Mélenchon s’exerce la phrase qui tue : « Ceux qui ne sont pas écologistes aujourd’hui sont des fainéants intellectuels« . Mais il prône « l’humain d’abord », ce qui est un slogan dépassé.

Car la perspective d’un écosocialisme n’est pas une bonne approche pour le XXIe siècle. Ce type de socialisme étouffe les contraintes écologiques, c’est toujours une forme d’anthropocentrisme. De plus le préfixe « éco » reste ambigu, économique ou écologique ? Rappelons cette évidence, l’écologie est le tout, le social et l’économique ne sont qu’une partie de la biosphère. Rappelons cette forte analyse de Bertrand de Jouvenel,  en 1968 : « Une autre manière de penser, c’est de transformer l’économie politique en écologie politique ; je veux dire que les flux retracés et mesurés par l’économiste doivent être reconnus comme dérivations entées sur les circuits de la Nature. Parce que la Comptabilité Nationale est fondée sur les transactions financières, elle compte pour rien la Nature à laquelle nous ne devons rien en fait de payement financier, mais à laquelle nous devons tout en fait de moyens d’existence. Le terme d’infrastructure est à présent populaire, il est bon d’avoir donné conscience que nos opérations dépendent d’une infrastructure de moyens de communication, transport, et distribution d’énergie. Mais cette infrastructure construite de main d’homme est elle-même superstructure relativement à l’infrastructure par nous trouvée, celle des ressources et circuits de la Nature. » (Arcadie, essai sur le mieux vivre)

C’est pourquoi, au terme écosocialisme, nous préférons celui de social-écologisme

A lire sur l’écosocialisme, ces deux livres :

2011 Ecosocialisme (l’alternative radicale à la catastrophe écologique capitaliste) de Michael Löwy

2012 Pour un socialisme vert (Vers la société écologique pour la justice sociale) d’Arno Münster