Les JO 2036 en Inde, une histoire de fric

L’Inde n’a jamais accueilli les Jeux. Et en cent ans de participation aux Jeux Olympiques, l’Inde n’a récolté que trente-cinq médailles. Les Indiens avaient donc compris que faire du sport au niveau international n’avait aucun intérêt. Ils avaient bien raison. Mais le pouvoir ne pense plus de même !

Mme Anita Ambani, membre du Comité international olympique (CIO), pousse aujourd’hui à la roue. Elle est l’épouse du milliardaire Mukesh Ambani, l’homme le plus riche du pays. Son conglomérat Reliance joue un rôle-clé dans le soutien à la candidature pour les JO de 2036. Le groupe JSW, géant de l’acier, veut « faire [du pays] une superpuissance mondiale du sport ». Sponsor du maillot de la délégation olympique indienne, il possède son équipe d’athlètes, dont les meilleurs étaient sélectionnés à Paris 2024. Ce sont les grandes entreprises privées qui se mobilisent pour faire leur publicité lors des JO. Pas le peuple.

Bien entendu le pouvoir politique a fait alliance avec le pouvoir économique. « L’Inde est très enthousiaste à l’idée d’organiser les Jeux olympiques en 2036. Elle ne ménagera aucun effort pour les obtenir. Recevoir les Jeux est le rêve et l’aspiration du peuple indien », assurait le premier ministre, Narendra Modi. Il a officialisé à la mi-octobre 2023 la candidature de son pays lors de l’ouverture de la 141e session du CIO… à Bombay (est-ce un hasard?).

Le CIO n’est donc pas insensible à la candidature de l’Inde. Comment le serait-il devant les perspectives offertes par un marché émergent de 1,4 milliard de personnes ? L’inscription du cricket – sport roi en Inde – est au programme des Jeux de Los Angeles en 2028 ; cela témoigne de l’intérêt porté au marché indien par l’organisation sise à Lausanne. En cas d’obtention des JO, l’Association olympique indienne (IOA) pourrait même inscrire le yoga – un outil du soft power indien – comme nouvelle discipline olympique !?

La candidature indienne, après trois éditions accordées à l’Occident – Paris 2024, Los Angeles 2028 et Brisbane (Australie) en 2032, a tout pour plaire ! Mais les ambitions olympiques actuelles de l’Inde n’ont rien à voir avec le fait que ce soit la première puissance démographique mondiale.

Le point de vue des anti-Jo

Friday : Au vu de la pollution de l’air moyenne dans les villes indiennes (qui ferait passer celles de Chine pour des modèles), cette candidature ressemble à une vaste blague.

Clément.L : Et puis fêter les 100 ans des Jeux de Berlin dans un pays en proie à des violences religieuses, c’est du plus bel effet …

Yves68 : Il s’agit d’une candidature aux jeux d’été, donc en principe en juillet août. Température moyenne en plaine 45°C . Si l’Inde organise les JO, il va falloir remplacer toutes les haies du 3000 m steeple par des rivières pour que les coureurs puissent se rafraîchir

Les Jeux Olympiques, une simple histoire de fric

extraits : Comment est-il possible que nous accordions tant d’importance à des épiphénomènes tels que celui de savoir qui est l’homme le plus rapide de la planète sur 100 mètres, quelle est la femme qui nage le plus vite la brasse papillon ou quel est le pays qui aura le plus grand nombre de médailles ? Par contre, nous ne savons pas, et nul ne s’en soucie, quel est l’homme le plus courageux pour lutter contre l’iniquité et quelle est la femme la plus acharnée à dénoncer la pollution. Pourquoi ? Parce que le sport-spectacle a été un des moyens d’anesthésier le peuple en occultant la hiérarchie des vraies valeurs….

5 réflexions sur “Les JO 2036 en Inde, une histoire de fric”

  1. Biosphère l’expliquait déjà très bien en 2012 (Les Jeux Olympiques, une simple histoire de fric), en Inde ou ailleurs, les J.O ne sont plus qu’une vulgaire histoire de fric !
    Pas que les J.O d’ailleurs, le Tour, le Foot, etc. c’est pareil.
    Bien entendu le pouvoir politique a fait alliance avec le pouvoir économique (sic Biosphère), sans oublier le «quatrième pouvoir» (la presse et les médias) plus que jamais détenu par ceux qui dirigent le monde. Pouvoir et Pognon, le couple inséparable.

    1. – « Les relations entre le sport et l’argent ne sont plus un tabou. Il est dorénavant admis que le sport peut être considéré comme une activité économique à part entière. […]
      . production de spectacles sportifs par des athlètes professionnels ou amateurs qui sont vendus aux ménages et aux entreprises (diffuseurs et sponsors) ;
      . production de services sportifs par des associations ou des entreprises qui sont consommés par des ménages (pratique sportive encadrée ou non) ;
      . production d’articles de sport par des entreprises qui sont achetés par des ménages (équipements sportifs pour la pratique sportive encadrée ou non). »

      (Les enjeux de l’économie du sport en France : quel modèle d’organisation pour quelles conséquences sociétales ? – vie-publique.fr)

      1. ESPRIT CRITIQUE

        Autrement dit c’est comme ça ! Et que ça nous plaise ou pas. Le Sport c’est comme tout, ou presque. C’est d’abord les ventes et la consommation de productions.
        Comme ici de spectacles, de services et d’articles… de sport.
        Les J.O ne sont d’abord qu’un produit de consommation comme un autre.
        Bref, Business as usual et Pognon ! Qui eux non plus ne sont plus un tabou.
        Et en même temps le Sport c’est la Compétition, le Toujours Plus, la Guerre…
        (ESPRIT CRITIQUE 11 AOÛT 2024 À 20:08)

  2. Parti d'en rire

    – « Au vu de la pollution de l’air moyenne dans les villes indiennes (qui ferait passer celles de Chine pour des modèles), cette candidature ressemble à une vaste blague. » (Friday)

    Oui, si ON veut, une blague. Mais pas pire ou meilleure que ces Jeux asiatiques d’hiver 2029 en Arabie saoudite. Ni pire ou meilleure que les petits soucis de tous ces GO (gentils organisateurs) qui se décarcassent à longueur d’ânées pour nous offrir de tels spectacles.
    – « Difficile d’organiser des JO pendant l’été » dans le futur : et si le réchauffement changeait le calendrier des Jeux ? (msn.com il y a 2 jours)

    PFFF !!! Si ce n’est que ça qu’ils se rassurent. S’il est maintenant possible de skier en Arabie saoudite, le diable y serait si ON n’était pas capable de construire des méga-stades réfrigérés.
    Voire des plages réfrigérées. Pour ne pas tuer tous ces braves gens qui vivent du tourisme estival.
    Ben quoi, ON n’arrête pas le Progrès… si ?

  3. major Daubuisson

    Encore une « riche  » idée : nous pourrions dire au président indien : Vichnou la paix avec tes JO à la con .

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