les margousiers

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Dans les années 1960, les autorités avaient démarré la plantation d’une grande ceinture végétale en arc de cercle autour de la capitale du Niger, Niamey. Ainsi la ville était-elle protégée de l’harmattan, le vent sec du nord. Pendant une vingtaine d’années, le travail a avancé régulièrement, conduisant à une belle forêt de margousiers, un arbre d’origine indienne qui s’adapte parfaitement au Sahel. Cette ceinture verte mesurait alors 25 kilomètres de long sur un kilomètre de large, couvrant 2500 hectares. Mais la pression de l’urbanisation et de la pauvreté risque de ruiner cette forêt, vivant symbole du conflit dramatique entre contrainte sociale et nécessité écologique. Il y a vingt ans, la ceinture verte était loin de la ville, mais Niamey croît de plus de 4 % chaque année et rattrape la ceinture verte, l’ayant même franchie par endroits. La pauvreté, combinée à la croissance démographique la plus élevée au monde, a conduit les paysans vers la ville, et le plus souvent dans les bidonvilles installés parmi les margousiers. Le bois est coupé pour être revendu en ville ou simplement pour cuire le repas quotidien. Toutes les cases sont faites avec du bois de margousier et aucune brigade forestière ne pourra enrayer les coupes sauvages. De toute façon, l’Etat nigérien lui-même, faute de revenus suffisants, a commencé à donner en 1997 des parcelles de la ceinture verte pour couvrir les arriérés de solde de ses fonctionnaires.

 

Le margousier, appelé aussi melia ou acajou de Ceylan, est un bel arbre à longues grappes de fleurs odorantes et un bon piège à carbone. Mais faute de priorité à l’agriculture, faute de régulation de naissance et faute de limitation de l’urbanisation, la pauvreté deviendra un cercle vicieux qui éliminera toute trace de Nature. La Biosphère s’en remettra, pas les Africains.

 

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