L’expérimentation animale dans la recherche médicale

N’étant pas compétent dans ce domaine, nous laissons la place au débat exposé dans les colonnes du MONDE.

Oui, les modèles animaux sont nécessaires à la recherche (LE MONDE science&techno du 12 mai 2015)
Nous affirmons que la recherche sur l’animal est morale et procède de la quête du progrès qui anime l’homme dans sa volonté de comprendre le monde. Non, des recherches in silico et in vitro ne peuvent pas se substituer à la recherche sur l’animal. Oui, les modèles animaux sont nécessaires afin de comprendre le fonctionnement d’un organisme vivant, l’évolution des espèces, et pour tester de nouveaux traitements. Cette recherche est la cible de critiques parfois violentes, issues d’une minorité d’activistes dont les arguments ne s’embarrassent guère de nuances et du doute propre à l’esprit scientifique.
Il existe des situations bien connues des chercheurs dans lesquelles une espèce animale réagit différemment de l’homme. Néanmoins, dans l’écrasante majorité des cas, les physiologies de l’homme et des animaux mammifères, fruits de la même branche de l’évolution, sont remarquablement similaires, ce qui explique que le recours à la recherche animale ait permis d’obtenir tant de succès médicaux responsables de l’incroyable accroissement de l’espérance de vie de l’homme au cours des cent vingt dernières années. Sans le maillon de la recherche animale, la recherche biologique française et européenne ne pourra pas relier les approches moléculaires et cellulaires à celles sur l’homme. Elle perdra pied dans la compétition internationale. Renoncer à la recherche animale nous précipiterait dans l’obscurantisme.

Débat relancé sur l’expérimentation animale (LE MONDE science&techno du 18 mai 2015)
500 millions d’animaux sont tués chaque année dans les laboratoires mondiaux, dont 60 % dans la pharmacologie. La Commission européenne donnera, le 3 juin, sa position vis-à-vis d’une initiative citoyenne européenne intitulée «Stop vivisection», qui réclame l’interdiction de «l’utilisation d’animaux considérés comme des modèles biologiques de l’homme à des fins scientifiques». Derrière cette formulation technique, elle demande simplement de mettre fin à la vivisection dans la recherche fondamentale et appliquée, dans l’enseignement de la biologie et de la médecine humaine et dans la toxicologie.
Le médecin américain Ray Greek, défenseur notoire de la cause animale, s’est dit opposé à l’expérimentation animale sur une base purement scientifique. Selon lui, la recherche menée sur des bêtes est inutile parce qu’elles ne constituent pas un modèle fiable pour l’homme, chaque espèce réagissant différemment aux substances extérieures.

La guerre du « modèle » animal n’aura pas lieu ! (Le Monde.fr | 19.05.2015)
Depuis un siècle, les dizaines de milliers de travaux sur « modèles » (de la souris au singe en passant par les lémuriens) n’ont donné aucun résultat, pas de guérison du Sida. Il n’existe pas d’espèce animale « modèle » pour une autre. Une espèce mobilise son patrimoine génétique pour réagir à un stimulus donné, tel que stress, agression physique ou chimique, maladie… Deux espèces différentes, soumises au même stimulus, vont réagir chacune avec son patrimoine génétique propre, réactions qui vont aller, selon les cas, de semblables à opposées.
Nous baignons dans 200 000 substances chimiques de synthèse dont nous ne savons rien quant à leurs dangers pour notre santé. En France, entre 2000 et 2009, le nombre de diabétiques de type 2 a plus que doublé, le nombre de cancers du sein et de la prostate ont été multipliés par deux et trois respectivement, les cas d’Alzheimer ont augmenté de 70 %, et le nombre de naissances d’enfants autistes est passé de 1 800 à 650 000… L’extrapolation de ces données sur les décennies à venir montre que, quand nos enfants nés depuis 2000 seront dans la force de l’âge, 1 sur 3 serait diabétique, 1 sur 4 souffrirait d’Alzheimer, tous les hommes seraient concernés par le cancer de la prostate et 1 femme sur 3 par le cancer du sein, 1 naissance sur 3 serait autiste et l’infertilité masculine serait totale. Le Meilleur des mondes…