L’unité du vivant

L’amérindien des grandes plaines tue des animaux sauvages pour s’en nourrir, mais il ne peut massacrer le libre bétail, encore moins le supprimer en tant qu’espèce, pour faire place à des champs de maïs ou des voies ferrées. Les techniques émergent avec une nouvelle vision du monde où la conscience de l’unité du vivant est perdue. Désormais dans le monde dit civilisé, il y a des végétaux « utiles » et des animaux « nuisibles ». L’accélération monstrueuse du développement technique actuel est un simple effet de cette guerre tragique menée contre la Biosphère, c’est-à-dire contre nous-mêmes !

 

Ni l’Amérindien, ni l’Africain, ni l’Océanien, ni l’Européen autrefois n’étaient de simples individus. On se condamne à ne rien comprendre à la conscience de ces peuples anciens si l’on ne reconnaît pas qu’ils se connaissent d’abord en tant que membres d’une communauté familiale, d’un groupe social, de l’univers vivant, du cosmos. Le « primitif » se considère comme partie prenante de l’ensemble total auquel il participe. Dans une conscience première, même la religion n’a aucune base possible puisqu’il n’existe aucune rupture entre l’esprit du monde et l’esprit individuel. Chacun peut expérimenter l’unification avec la totalité vivante et adopter une conduite conforme aux mouvements universels. Qui s’en étonnera ? Une telle conscience appartient à tout homme venant au monde. La vie se montre d’abord sous la forme d’une mère, d’une famille, d’une tribu. Ce n’est que plus tard qu’apparaît chez l’enfant la conscience de son individualité. Seule une socialisation particulière peut faire croire qu’une vie collective est la somme de vies individuelles associées dans une espèce de « contrat social ». (in La folle histoire du monde de Michel BOUNAN).

 

Pour en savoir plus : http://biosphere.ouvaton.org/