Officiellement la France se fixe pour objectif de réduire de 80 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050 ; ce qui implique une réduction d’environ 3 % par an dès aujourd’hui. Or la France s’apprête à mettre en service plus de 10 000 mégawatts de capacités de production électrique à combustible fossile d’ici à 2012, soit l’équivalent de deux réacteurs nucléaires. Aucun des opérateurs (EDF, Poweo, SNET, Gaz de France, Suez) n’indique avoir calculé les émissions de gaz carbonique produits par les nouvelles capacités. On peut cependant estimer qu’une centrale à cycle combiné à gaz, d’une puissance de 40 MW, rejette déjà environ 960 000 tonnes de CO2 par an. Attention, ça va chauffer ! Pourtant l’augmentation de la consommation électrique est devenue un dogme intangible : on prévoit une croissance de 1,7 % par an jusqu’en 2010, la climatisation étant comme chacun sait de première nécessité. Il y a donc une divergence sérieuse ente la politique de l’offre et de la demande en matière énergétique et l’évolution très probable du changement climatique.
Pourquoi est-il si difficile d’envisager un plafonnement de la consommation d’électricité ? Parce que les humains sont aux mains de la machinerie économique. Il faut accéder à d’autres valeurs, et considérer que, dans la Biosphère, seule la lumière du soleil est indispensable.
(écrit le 20.09.2006 par Michel Sourrouille)