Notons que la droite traditionnelle n’a jamais brillé sur le front de l’engagement écologique. Notons pourtant que la droite a eu ses ministres compétents en matière environnementale comme Corinne Lepage, Serge Lepeltier ou Nathalie Kosciusko-Morizet. Dans ce domaine, le nouveau Premier ministre Michel Barnier semble faire un tant soit peu consensus, il n’était pas si mauvais tout au cours de son long parcours.
A 22 ans, il était déjà chargé de mission en 1973 au cabinet du tout nouvellement créé, « ministre de l’environnement ». Auteur en 1990 du rapport parlementaire Chacun pour tous et cent propositions pour l’environnement, il devient ministre de l’Environnement de 1993 à 1995 sous le gouvernement Edouard Balladur, en pleine cohabitation avec François Mitterrand. Il fait voter en 1995 une loi devenue structurante en matière d’écologie, la loi Barnier, « relative au renforcement de la protection de l’environnement ». La loi a notamment permis la création de la « commission nationale du débat public », chargée d’organiser la participation du public aux décisions relatives aux grands projets d’aménagement ayant un impact sur l’aménagement du territoire et l’environnement. La loi Barnier est également à l’origine des « plans de prévention des risques naturels prévisibles » et du « fonds Barnier », destiné à financer les indemnités d’expropriation de biens exposés à un risque naturel important. Le texte a également introduit le principe de précaution, visant à prendre des mesures préventives pour éviter les risques pour l’environnement. Le concept a ensuite été élargi à la santé et à la sécurité des aliments, notamment suite à la crise de la vache folle dans les années 90.
Michel Barnier a été aussi ministre de l’Agriculture et de la Pêche sous Nicolas Sarkozy, de 2007 à 2009. Il lance l’objectif de réduction de 50 % de la quantité de pesticides, dans le cadre du plan Ecophyto. « Nous devons admettre que Michel Barnier, en tant que ministre de l’Agriculture, a su résister aux pressions, notamment celles de la FNSEA, durant les négociations du Grenelle sur les pesticides. Il a maintenu les objectifs de réduction des pesticides du Plan Ecophyto et son indicateur de référence, le NODU », a réagi l’association Générations Futures quelques heures après la nomination du nouveau Premier ministre. Michel Barnier a également proposé en 2007 un plan de relance de l’agriculture biologique ou encore le plan de performance énergétique des exploitations agricoles, visant à réduire la facture énergétique des exploitations. À cette époque, il avait également ouvert son ministère aux associations environnementales, rompant ainsi avec la seule cogestion traditionnelle entre l’État et les syndicats agricoles dominants ».
« L’écologie n’est pas une lubie de quelques scientifiques, déclarait-il encore en octobre 2021, alors qu’il était candidat à la primaire des Républicains. Ce n’est pas une mode. Ce n’est pas la propriété d’un groupe, d’un clan ou d’un parti politique. La droite républicaine et le centre doivent avoir une vision, une ambition, un engagement sur l’écologie et le changement climatique. »
MAIS il adopte une position favorable au maintien de la croissance économique. « Nous avons des raisons, je le crois, de bâtir un modèle de croissance écologique, d’une croissance durable qui fasse en sorte que l’on respecte davantage les ressources et les espaces, parce que les ressources et les espaces ne sont ni gratuits ni inépuisables », affirmait-il en 2021. En clair : l’écologie, oui, la remise en question du modèle économique actuel, non. La même année, il avait sur Europe 1 comparé Eric Zemmour aux militantes écologistes et féministes Greta Thunberg et Sandrine Rousseau, les accusant d’être « toujours en train d’exploiter la peur des gens ». Et en 2023, il avait regretté que l’interdiction des voitures thermiques en 2035 donne un caractère « punitif » à la politique environnementale européenne.
Quoi qu’il en soit, les amputations annoncées par le gouvernement démissionnaire dans les budgets de la transition écologique (Fonds Vert, rénovation énergétique, électrification des véhicules, biodiversité…) dans le cadre du projet de loi finance 2025, laisse présager des reculs importants en matière d’écologie…
lire, https://reporterre.net/Michel-Barnier-l-ecologie-liberale-a-Matignon
Dans le livre de Michel Barnier, « Chacun pour tous. Le défi écologique (Stock, 1990) », nombre de passages ne seraient pas reniés, aujourd’hui encore, par les militants de l’écologie politique. Il y évoque « les limites qui existent dans la capacité de la Terre à nous soutenir » ; il s’y désole de la baisse de la biodiversité, « le dégât biologique le plus important de notre époque car il est totalement irréversible » ; il y critique les « démarches guidées avant tout par le profit économique ». « L’abondance énergétique découlant d’un parc nucléaire largement surdimensionné et la baisse relative du prix des matières premières » ont « entraîné la promotion effrénée du “tout électrique” ». Ce travail lui ouvre les portes du gouvernement Balladur où il est nommé ministre de l’environnement en 1993.
(suite) Ministre de l’environnement, Michel Barnier a mis en place à cette époque certains des fondements de la politique verte de la France. La loi Barnier de février 1995 grave certains de ses principes dans le droit français. Principe de précaution, de prévention, pollueur-payeur, participation des citoyens… mais pionnier de droite sur les questions écologiques, il a ensuite quasiment cessé d’en parler.
Nouveau premier ministre en 2024, il est mis sous pression par « la situation (…) très grave » des finances publiques, soutenu par une minorité déjà agitée et surveillé par une extrême droite climatosceptique ? Nous jugerons sur pièces, car nous avons connu beaucoup de responsables politiques qui emploient des termes forts mais ne font rien ensuite….
[Info Presse FNE] 18 SEPTEMBRE 2024L
Les premières décisions de Michel Barnier suscitent des inquiétudes concernant la politique écologique qu’il pourrait conduire. La déconnexion du Secrétariat Général à la Transition Écologique (SGPE) de Matignon et l’affaiblissement du pôle écologique, en particulier en séparant agriculture et environnement, sont des signaux très négatifs. France Nature Environnement insiste sur l’importance de maintenir l’écologie au cœur des décisions gouvernementales et d’intégrer tous les ministères dans cette démarche. Nous appelons Michel Barnier à clarifier ses intentions écologiques, notamment en attribuant un rôle central au SGPE face à l’urgence écologique.
– Nouveau Premier ministre : 26 000 personnes ont manifesté à Paris selon la préfecture, 160 000 selon les organisateurs (leparisien.fr 7 septembre 2024 à 18h29)
Nouveau Premier Ministre… et toujours ce même vieux Compteur de manifestants.
Contre un « déni de démocratie » avec cette nomination de Barnier, la France insoumise (LFI) organise sa riposte aujourd’hui samedi dans la rue et appelle à manifester dans des dizaines de villes. Son mot d’ordre,« censure, mobilisation, destitution ».
« À force de vouloir une gauche pure, on a eu une droite plus dure », regrette le maire socialiste de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol… qui votera la censure.
Michel Barnier a parlé de la « dette écologique » qui pèse « lourdement déjà sur les épaules de nos enfants ». Mais il n’a rien précisé sur ce dossier, alors que Matignon a la responsabilité de la « planification écologique ». Le NFP a mis en avant ses mesures totémiques, l’augmentation du smic ou l’abrogation de la réforme des retraites, sans réfléchir à une coalition plus large sur l’écologie. Scientifiquement, économiquement, tous les éléments sont là pour mettre en place une stratégie systémique de transformation, mais les confrontations de court terme et les clivages politiques bloquent tout. »Le Rassemblement national (RN) fait explicitement campagne contre les grands objectifs climatiques. Les Républicains ne misent que sur les progrès technologiques, le macronisme reste accroché à la construction de quatorze réacteurs nucléaires…
C’est sûr que tout ça n’est pas très cohérent. Toutefois il est bon de rappeler certains éléments. Déjà que le programme du NFP (LFI + PCF + PS + EELV + NPA) a été fait à la va-vite, en reprenant une grande partie de celui de LFI, qui lui… a été particulièrement réfléchi, expliqué, commenté etc. Que certains n’y trouvent pas leur compte… c’est un autre problème. Ensuite que le PS est, soi-disant… acquis à l’écosocialisme. Partant de là, tous les socialos devraient savoir que l’écologie est totalement incompatible avec le Capitalisme, la Croissance etc. Et donc être clairement CONTRE.
Communiqué du parti ex-EELV : Emmanuel Macron piétine le vote des Français⸱es…. Michel Barnier s’est déjà illustré par le passé en votant contre la dépénalisation de l’homosexualité… ses positions sur l’immigration résonnent avec celles du RN… Les Écologistes appellent à rejoindre en masse les mobilisations du 7 septembre pour la démocratie et contre le coup de force d’Emmanuel Macron, organisées à l’initiative des organisations de jeunesse.
Mon commentaire : contrairement à notre article qui met l’accent sur le passé d’écologiste de Barnier (et donc un avenir peut-être favorable à nos thèses), l’ex-EELV ressasse ses obsessions sociétales (l’homosexulaité) et son positionnement « de gauche » (ouverture des frontières, appel à une manifestation politique antigouvernementale).
C’est formidable ! Mais que demande le Pôple ? Le peuple écolo en formation, et en désinformation. Mais que pouvait-ON espérer de mieux, en attendant ? La prochaine dissolution, ou démission. Non, vraiment, il est trop fort le Manu ! Sur ce coup il réussit même à faire plaisir aux Écologistes.
Non pas quand même, je précise, juste CERTAINS… zécolos ! Comme ceux-là, qui, depuis tout ce temps, semblent encore y croire à la poupée qui tousse, l’«Écologie de Droite» !
Et qui viennent aujourd’hui nous raconter que, finalement, tout bien con sidéré, la loi Barnier, le Plan Ecophyto, et patati et patato, Michel Barnier n’était pas si mauvais tout au cours de son long parcours (sic). Ceux-là qui se rangent bien sagement, bien connement, dans le camp de ceux qui disent qu’ON «jugera sur pièce». Ben voyons.
Mais dites-le clairement, que vous êtes cons tant, bande de faux-culs va !
Ceci dit c’est tout frais, il faut donc encore entendre et analyser toutes les réactions.
Je suis très curieux de savoir ce qu’en disent, officiellement, les célébrités de chez «Les Écologistes». Les Jadot, Tondelier et Compagnie. Si vous avez des infos je suis preneur.
En attendant, sur leur site (lesecologistes.fr) je vois seulement un bref communiqué.
Et un rendez-vous demain 7 septembre à 14h place de la Bastille, pour une petite promenade dans les rues de Paris… à l’initiative des organisations de jeunesse (sic).
Quant à ce communiqué, je ne sais pas pourquoi… mais je me dis qu’il émane de cette frange «woke» qui dérange tant les Purs et Durs. Les Vrais Zécolos quoi.
Autant et au temps pour moi.
Marine Tondelier a réagi sur YouTube (vidéo 6min10)
Et sur LCI (vidéo 15min15). Entre autres :
– « Les Français pris pour des abrutis »
– « Macron à un comportement de pervers »
– Bourdin : » Vous préfériez Michel Barnier ? Vous préfériez Michel Barnier ? »
– Réponse : » Incontestablement, incontestablement ! Michel Barnier est un grand serviteur de l’Etat. Michel Barnier… ON axe… ce… ce point commun… aujourd’hui, les écologistes et les gaullistes, qui est de con sidérer que l’intérêt général, l’intérêt du public, doit primer sur tous les intérêts particuliers. Nous avons aujourd’hui, et nous con vergeons sur l’idée qu’il faut une grande politique industrielle européenne. »
( Pour Yannick Jadot, Michel Barnier aurait été un meilleur candidat à la Commission européenne – BFMTV/RMC – 24 octobre… 2019 – sur dailymotion.com )
Marrant, non ?
– Deux-Sèvres : quand Michel Barnier sauvait le Marais poitevin
( lanouvellerepublique.fr 05/09/2024 )
ON peut donc compter sur lui pour sauver la France.