mourir écolo

Nu je suis né, nu je mourrai. Nous voulons être enterrés à même la terre, sans habits ni cercueil, offrant nos restes à dame Nature. De toute façon, tu es poussière et tu retourneras poussière. Notre temps est un cycle, se décomposer lentement, revivre autrement ; la gestion de ton cadavre doit participer au recyclage global. Si nous étions un peu plus sophistiqués, nous ferions comme à Paris ; la commune fournit une sépulture gratuite aux personnes décédées sans ressources ni famille. Des caissons en béton étanche sont équipés d’un système d’introduction de l’air afin que les espèces qui aident au recyclage de l’organisme puissent accéder au festin. L’oxygène accélère le dessèchement du corps et l’évacuation des gaz de décomposition est assurée. Il n’y a aucune pollution et le caveau peut être récupéré à l’infini : tous les cinq ans, il est à nouveau disponible.

Voici un peu moins écolo. LeMonde du 30 septembre nous présente un cimetière « vert » made in Australia. A Kemps Creek, il faut un cercueil, des vêtements biodégradables et pas de pierre tombale ni plaque commémorative. Alors le GPS est recommandé pour suivre notre trace évanescente, c’est l’émetteur dans le cercueil qui guidera les survivants.

Même le temps de notre sépulture est récupéré par le greenwashing, c’est lamentable et anti-écolo. Le souvenir des morts est dans notre tête, pas au chevet d’un corps en décomposition.