Entre le culte du nombre à la naissance et le culte de la durée en fin de vie, notre société en oublie le qualitatif…
Delphine Roucaute sur les naissances: L’indice conjoncturel – aussi appelé « synthétique » suivant les publications – de fécondité revêt une importance particulière pour comprendre la dynamique démographique. Cet ICF est une construction théorique, puisqu’il s’agit de la somme du nombre moyen d’enfants par femme à chaque âge de la vie féconde, c’est-à-dire entre 15 ans et 50 ans, durant une année donnée. Concrètement, cela signifie que si les jeunes filles ayant 15 ans en 2024 en France adoptaient au cours de leur vie les mêmes comportements féconds que ceux des femmes observées cette année-là, elles auraient en moyenne 1,62 enfant chacune. La France garde sa première place parmi les pays européens ayant la plus forte fécondité ; 1,16 pour l’Espagne, 1,24 pour l’Italie et 1,32 pour la Grèce en 2022). Le solde naturel de la France, c’est-à-dire la différence entre le nombre de naissances vivantes et le nombre de morts enregistrées la même année, reste positif (+ 17 000), alors qu’il est devenu négatif dans beaucoup de pays.
Delphine Roucaute sur l’espérance de vie : Si hommes et femmes vivent de plus en plus vieux, la durée de vie en bonne santé ne croît pas au même rythme. La différence entre les deux tend à augmenter, montre une récente étude menée à l’échelle mondiale. Ces vingt dernières années, cet écart a augmenté de 9,6 ans dans 183 pays du monde, Autrement dit, au niveau mondial, l’espérance de vie (72,5 ans) dépasse de 9,6 ans l’espérance de vie ajustée sur la santé (63,3 ans). En France, où l’espérance de vie se stabilise en 2024 à un niveau historiquement élevé de 85,6 ans pour les femmes et 80 ans pour les hommes, l’écart entre l’espérance de vie et celle en santé est de 10,38 ans. Cet écart entre la durée de vie et la durée en bonne santé est le reflet de l’amélioration de la survie aux maladies aiguës et du plus grand nombre de personnes atteintes de maladies chroniques.Un paradoxe qui est une conséquence involontaire de l’amélioration des soins de santé.
Le point de vue des écologistes
En résumé, nous augmentons le nombre de grabataires et il faudrait faire plus d’enfants que ce que nous faisons pour payer plus tard les soins d’encore plus de grabataires. Est-ce cela qu’on appelle le progrès social par le réarmement démographique selon Macron et la poursuite des soins palliatifs selon ceux qui en vivent ?
Pour en revenir à ces deux (là encore) espérances de vie, celle de la vie tout court et celle en bonne santé. Là encore faisons très attention.
D’abord, que veut dire être en bonne santé ? Vivre avec diabète, un cancer, un handicap… certes ce n’est pas la première, ni la meilleure idée que je me fais de la « bonne santé ».
Toutefois pour moi ce n’est pas la même chose qu’être grabataire.
– «En résumé, nous augmentons le nombre de grabataires et il faudrait faire plus d’enfants […]» (Biosphère)
Le risque… c’est d’en arriver à penser qu’il n’y a que deux manières de vivre, la bonne et la mauvaise. La bonne étant évidemment celle en «bonne santé». L’autre finalement ne valant même pas d’être vécue. Je vous laisse imaginer les conséquences d’une telle façon de penser.
(à suivre)
(suite) Oh que oui j’imagine ! Déjà que les vieux… non pas vieux, ce mot fait trop penser à la mort… que les seniors donc, auraient alors intérêt de péter la forme.
Et n’en déplaise à ce pauvre type :
– « Ces retraités en pleine forme m’exaspèrent » (Charles Consigny )
Péter la forme, peu importe de quoi, jusqu’au Plan 75. (film japonais sorti en 2022).
D’autre part, si les malades en soins palliatifs sont évidemment des grabataires, n’oublions pas que ces soins ne leur permettent pas pour autant de vivre très longtemps.
N’allons surtout pas penser Pognon sur ce genre de sujet. Le risque serait alors de généraliser cette misérable façon de penser.
Afin de faire progresser l’IC (intel.col), aujourd’hui c’est à partir de deux articles du MONDE que Biosphère lance la Réflexion. Et pour ceux qui n’aiment pas trop réfléchir, comme à son habitude Biosphère leur offre le PP (prêt à penser). Aujourd’hui un petit résumé, pas trop fatigant à lire (cinq lignes), intitulé comme d’habitude «le point de vue des écologistes».
Ma réflexion (mon point de vue) : D’entrée de jeu (pour moi ce n’est d’abord qu’un jeu 🙂 ) je vois que Biosphère joue là à Ia mode Bayrou. C’est gros comme le nez au milieu de la figure. Scinder la réflexion en deux, voilà donc sa stratégie pour nous faire avaler sa pilule, létale.
Et en même temps, tout aussi gros, le bon vieux coup de la fausse question. Celle qui se veut clore la partie, par échec et mat. En fait, ça ressemble à une question, son point d’interrogation sonne comme une question, mais ce n’est pas une question.
(à suivre)
(suite) En fait c’est juste un truc pour nous amuser (abuser c’est pareil), c’est juste pour dire (avec bienveillance, courtoisie etc.) que ON est un con. Sur ce coup même pas besoin de réfléchir pour deviner qui se cache derrière ce ON, puisqu’il suffit juste de lire le petit résumé. Ce pauvre Manu bien sûr, faut dire qu’il le veau bien, et en même temps ceux qui vivent des soins palliatifs ! Faut oser quand même, non ?
Et donc, à cette dernière question (à la con) je réponds : Oui, exactement !
Même qu’il parait que c’est à ça qu’ON les reconnaît.
Comme celui de l’OFB qui il y a quelques jours a osé comparer les agriculteurs à des dealeurs. Et qui a ainsi déclenché une avalanche de fumier.
Qui sème le vent récolte la tempête, comme ON dit !
(à suivre)
(suite) C’est exactement pareil avec cette comparaison de l’ IVV à l’ IVG :
– « L’interruption volontaire de vieillesse (IVV), c’est la même chose que l’interruption volontaire de grossesse (IVG). On veut avorter, d’accord. On veut garder son embryon, d’accord [et patati et patata] » (Biosphere 29 janvier 2025 à 22:40)
Bayrou est un cureton, oui et alors ? Bayrou est d’abord le Premier ministre. Jusqu’à quand ON s’en fout. Bayrou dit : « Les soins palliatifs, pour moi, ce n’est pas un droit, c’est un devoir » (La Croix 28/01/2025).
Je suis entièrement d’accord avec lui. (à suivre)
(et fin) J’ai toujours dit que la première des choses à faire… c’était de permettre à tous l’accès aux soins palliatifs.
De la même façon que l’accès au planning familial, à l’IVG etc. Parce que si ON veut comparer… c’est d’abord une question de manque de moyens.
J’ai toujours dit qu’il fallait commencer par ça… et qu’après ON… verrait !
Notamment si la Demande (d’en finir) est toujours la même.
Et ce n’est qu’à partir de là qu’ON y verra plus clair. Pour pouvoir mieux en discuter.