Dès fois j’ai envie de pleurer en écrivant un article… surtout quand il s’agit d’éliminer tous les derniers vestiges de notre vie d’avant.
Située à 1 800 kilomètres de la pointe sud de l’Inde, couverte à 95 % de forêts tropicales primaires et de mangroves, peuplée d’espèces endémiques, riche de lagons, récifs coralliens et plages de sable blanc, Grande Nicobar constitue encore une des terres presque vierges en Inde. Elle s’étend sur 910 kilomètres carrés, mais ne compte que 9 000 habitants, dont deux groupes indigènes isolés, les Nicobarese (environ 1 000 membres) et les Shompen (entre 200 et 300), seuls habitants de l’île jusqu’en 1969. Mais l’archipel d’Andaman-et-Nicobar appartient à l’Inde, donc à Narendra Modi !
Sophie Landrin : Le gouvernement du nationaliste Narendra Modi a donné son feu vert, en 2022, à un vaste plan imaginé par le NITI Aayog, son principal cercle de réflexion, pour développer économiquement l’archipel. L’île devrait accueillir, d’ici à 2052, 650 000 habitants. Les promoteurs ne cachent pas leurs buts : positionner l’île en acteur majeur du transbordement de marchandises, créer une zone de libre-échange de « classe mondiale », capable d’offrir une « alternative à Hongkong » et renforcer la présence stratégique de l’Inde dans l’océan Indien. L’impact environnemental va être considérable sur l’île et en mer. Le projet pourrait entraîner le génocide des Shompen. Le ministère de l’environnement, des forêts et du changement climatique a délivré l’autorisation environnementale finale en novembre 2022. L’omniprésent conglomérat de Gautam Adani, le magnat proche de Narendra Modi, figure parmi les entreprises candidates.
En 1956, le gouvernement indien avait délimité la quasi-totalité de l’île (751 kilomètres carrés) en tant que « réserve tribale », la destinant à l’usage exclusif des peuples indigènes Shompen et Nicobarese et interdisant tout empiétement. En 2013 Le petit paradis de Grande Nicobar avait été classé par l’Unesco comme réserve de biosphère et accessible aux étrangers uniquement sur autorisation préalable, a été miraculeusement préservé du tourisme et de la modernité.
Le point de vue des écologistes
La nature est mal faite, elle a sélectionné un prédateur sans pitié qui sait éradiquer tout ce qui existe et se protéger contre presque toute les formes du vivant. Homo, plutôt demens que sapiens, a utilisé des armes de plus en plus sophistiquées pour arriver à ce résultat pitoyable : il se retrouve de plus en plus seul sans forêts primaires ni eau naturellement potable, au milieu de ses surfaces goudronnées et de ses immondices, acculé à retourner ses armes contre ses semblables pour s’accaparer les dernières ressources vitales. Comme l’écrivait Pierre Jouventin, « L’homme, cet animal raté » !
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L’origine des guerres, la spoliation des paysans
extraits : Chez les peuples de chasseurs-cueilleurs, les conflits étaient brefs et peu sanglants ; ils cessaient souvent lorsqu’un homme était tué, voire seulement blessé. Le chef, dans ces sociétés premières, n’est pas celui qui tape ou crie le plus fort, mais celui qui organise le partage. La bifurcation décisive a eu lieu durant le néolithique, marqué par l’apparition de l’agriculture, de la sédentarisation, des villes et des premiers États…..
Rien ne résiste à une progression quelconque dans un monde fini et notre nombre en est l’exemple le plus flagrant.
Monsieur Barthès,
votre remarque est d’autant plus justifiée que les politiciens en Inde et ses 1,4 milliards d’êtres humains dont la plupart vivent dans une très grand pauvreté veulent qu’on fasse encore plus d’enfants dans certaines régions pour revendiquer « par le nombre » une meilleure représentation politique au Parlement.
On se demande vraiment si les politiciens réfléchissent aux conséquences de leurs actes.
Aucun sanctuaire, aucune protection, ne résistera à l’expansion numérique et irresponsable de l’homme. il y aura toujours une bonne raison pour artificialiser jusqu’à ce que la Terre soit une plaque de béton