Nourrir la planète en situation de changement climatique

Comment nourrir la planète ? L’Exposition universelle qui débute le 1er mai 2015 à Milan confronte deux visions de l’agriculture. Le maintien d’un modèle familial avec polyculture et rotation des cultures, utilisant au maximum les processus écologiques pour lutter contre les espèces invasives et fertiliser les sols. D’une part le modèle actuel de l’agriculture concentrée avec intensification de la monoculture et utilisation de plantes génétiquement modifiées.

Le concept d’« agriculture climato-intelligente », promu par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture en 2009, est devenu un critère de choix. Bruno Dorin, du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), tranche : « L’agro-écologie à petite échelle peut être particulièrement performante. Il s’agit en effet de trouver les combinaisons d’espèces végétales et animales qui tirent au mieux parti des écosystèmes locaux, maximisent la photosynthèse, améliorent la qualité des sols et des eaux. Ce mode de culture écologique, qui peut être au moins aussi productive que l’agriculture industrielle, est beaucoup plus résilient aux chocs climatiques mais aussi économiques, car il dépend à un bien moindre degré de ressources non renouvelables et coûteuses comme les engrais de synthèse fabriqués à base d’énergie fossile. »*

Comme d’habitude l’article du MONDE ne considère à aucun moment la maîtrise de la fécondité comme moyen de préserver à long terme l’équilibre entre les ressources alimentaires, le niveau de population et l’évolution climatique. Or tout raisonnement devrait montrer les interdépendances entre différents phénomènes, comme le fait l’équation de Kaya pour les émissions de gaz à effet de serre:

CO2 = (CO2 : KWh) x (KWh : dollars) x (dollars : Population) x Population = CO2

Le contenu carbone d’une unité d’énergie est lié à la quantité d’énergie requise à la création d’une unité monétaire, puis à la richesse par personne et finalement à la taille de la population. Comme l’agriculture utilise de l’énergie solaire et de l’énergie fossile pour produire de l’énergie et des gaz à effet de serre, elle devrait être intégrée dans cette équation. Mais il faut considérer que dans tous les cas le nombre de personnes est un multiplicateur des pénuries et des nuisances.

* LE MONDE du 1er mai 2015, Nourrir la planète, le défi de l’Exposition universelle