Pour ne pas croire en l’existence de Jésus

« Je crois en Dieu le Père Tout-Puissant Créateur du ciel et de la terre · Je crois en Jésus-Christ, son Fils unique notre Seigneur … » En réalité « Je crois » veut dire « je ne sais pas », je ne fais que supposer. Mais en tant qu’être de raisonnement, il faudrait savoir remettre en question les croyances religieuses. Certes Jésus est probablement le personnage le plus célèbre de la planète. Or la probabilité que ce soit une simple invention de l’imagination humaine est la meilleure des réponses. Il est vénéré par 2,5 milliards de chrétiens, qui voient en lui le « Christ » (du grec khristos, « oint, messie »), mais aussi par 2 milliards de musulmans. On voit l’ampleur de l’aliénation des foules.

Dieu incarné, rabbin, mystique : qui était vraiment Jésus selon les historiens? Depuis le début des études critiques sur les Evangiles, des centaines de chercheurs ont tenté de lire entre les légendes pour cerner les contours historiques de sa notoriété. Le premier concile du christianisme primitif était une réunion des évêques de l’Empire romain qui se tint à Nicée du 20 mai au 30 juillet 325 sous l’égide de l’empereur Constantin Ier. Il y a bien collusion entre pouvoir temporel et spirituel. Le grand nombre de dissensions au sein du christianisme s’imposait rapidement au maître de l’empire comme un problème à résoudre, problèmes disciplinaires et surtout problème dogmatique. Une confession de foi fut adoptée au concile de Nicée : « Nous croyons en un seul Dieu, Père tout-puissant, créateur de tous les êtres visibles et invisibles. Et en un seul Seigneur Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, etc. » Jésus devenait une icône, ce n’était pas vraiment le fils de Dieu mais une image imposée par un concile. Une « Vérité d’évangile » très relative.


Gaétan Supertino : La plupart des événements de la vie de Jésus sont rapportés par les Evangiles, dont la mise par écrit n’est attestée qu’une quarantaine d’années après sa mort. Ces disciples, cherchant à défendre leur foi, sont par définition soupçonnés de partialité. Les documents les plus anciens parvenus jusqu’à nous sont les lettres de Paul de Tarse, écrites autour de l’an 50. L’apôtre y mentionne quelques paroles de Jésus, évoque la crucifixion et la résurrection, en fait un descendant du roi biblique David né d’une femme israélite. A partir de la fin du IIe siècle, quatre textes attribués à des contemporains de Jésus – Matthieu, Marc, Luc et Jean –, sont adoptés par la majorité des Eglises de l’Antiquité et progressivement fixés comme « canoniques ». L’existence de Jésus est également évoquée par des auteurs non chrétiens tels que l’historien juif Flavius Josèphe (37-vers 100), les auteurs latins Tacite (58-vers 120) et Suétone (vers 70-vers 140) ou le philosophe polythéiste syriaque Mara bar Sérapion (50- ?), qui le décrivent chacun en quelques lignes comme un « sage » ou un guide condamné à mort par l’autorité romaine de Jérusalem. Rien de précis. Plusieurs personnages de la littérature talmudique, composée entre le IIe et le VIe siècle, sont également identifiés à Jésus : là l’enfant d’une union illégitime avec un Romain, là encore un perturbateur, un charlatan, voire un sorcier, parfois aussi un rabbin empreint de sagesse ou un guérisseur. Les manuscrits de Qumran, cette immense bibliothèque possédée par une secte juive antique découverte en 1947, ne disent rien de Jésus. Le judaïsme antique y apparaît beaucoup plus pluriel qu’on ne l’imaginait, teinté de mystique et d’idées apocalyptiques.

Le manque de cohérence de ces sources conduit aujourd’hui certains auteurs à les rejeter en bloc. Les plus radicaux d’entre eux, adeptes de la thèse « mythiste », vont jusqu’à douter de l’existence de Jésus, ne voyant en lui qu’un mythe. C’est le cas du docteur en théologie américain Robert M. Price, auteur de Deconstructing Jesus (« déconstruire Jésus ») : « Il est frappant de constater que presque toutes les histoires relatées dans les Évangiles peuvent être comprises comme une réécriture chrétienne de passages de l’Ancien Testament. Qu’est-ce qui semble le plus plausible : qu’un homme ait multiplié les pains ou que quelqu’un ait réécrit une ancienne et très célèbre histoire où le prophète Elisée fait de même ?

Donc, que reste-t-il de Jésus ? Il y a peut-être eu un Jésus historique, mais il n’y a pas de raison particulière de le penser.  L’Allemand Hermann Samuel Reimarus (1694-1768) tente de démontrer que Jésus était un personnage messianique juif avec un projet politique de restauration d’Israël et d’opposition aux Romains. Ses disciples, déçus par sa mort, auraient continué son combat et inventé la résurrection. Reconnaissant que tout historien, y compris en milieu scientifique, est sous l’influence de son époque et du monde dans lequel il évolue. Plusieurs découvertes scientifiques sont venues heurter de front les dogmes religieux. Aujourd’hui, on sait par exemple que, contrairement à ce qu’affirme la Bible, le monde ne s’est pas fait en sept jours et que nous ne descendons pas d’un seul couple originel…

Georges Minois : Dans une Église fondée sur l’autorité divine, on est aussi hérétique pour nier un seul point que pour nier le tout. Mais une seule pierre arraché de cet édifice et le tout croule fatalement. La foi est un saut irrationnel en Dieu ; elle n’a d’autre justification qu’elle-même. Il est à supposer qu’un homme parvenu à la croyance religieuse et qui aurait été auparavant philosophe ne s’était jamais exercé à la véritable philosophie. Si vous suivez les lumières naturelles de votre esprit, vous verrez que toutes les religions du monde ne sont que des inventions humaines. Les croyants se mettent à la place de Dieu, en faisant de celui-ci le serviteur de leur désir de félicité éternelle ; leur dieu est une idole au service de leur égoïsme. La liberté requiert l’athéisme….

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Imaginez Noël sans la naissance de Jésus

extraits : La thèse dite « mythiste » va jusqu’à douter de la réalité historique de Jésus. Qu’est-ce qui semble le plus plausible : qu’un homme ait multiplié les pains pour la foule, ou que quelqu’un ait réécrit une ancienne et très célèbre histoire où le prophète Elisée fait de même. Avez-vous besoin d’une incarnation divine pour conduire du mieux possible la vie qui vous a été donnée ? Si les chrétiens n’avaient jamais été informés de l’existence d’un Jésus historique, il ne leur manquerait pas.

Apprendre aux enfants à ne pas croire en Jésus

extraits : En bonne logique, c’est à ceux qui affirment l’existence historique de quelqu’un de le prouver. Pas à ceux qui en doutent. Sinon pourquoi douter de l’existence historique de Krishna ou de Rama qui sont aussi des incarnations humaines du Dieu Vishnou avec des lieux de naissance et de vie précisément situés ? Celui qui défend l’existence de Jésus s’appuie seulement sur l’argument d’autorité, pas sur des preuves. Sur ce blog biosphere, nous préférons nous référer à des réalités biophysiques. La matière a tous les attributs de dieu, à savoir une existence dont l’astrophysique nous montre qu’elle est bien la source de toute chose depuis une éternité de temps et s‘étend dans un espace incommensurable. On peut alors considérer la planète terre comme la mère de toutes les espèces dont la nôtre. …

 

5 réflexions sur “Pour ne pas croire en l’existence de Jésus”

  1. Le débat dans une société vraiment démocratique n’oppose jamais une personne à d’autres personnes, mais se situe uniquement au niveau de l’argumentation et de la contre-argumentation. On ne considère jamais les croyants comme des imbéciles. Ce sont des personnes qui, dans un état vraiment laïc, peuvent exprimer leur foi en ayant des Églises, des Temples ou de mosquées et peuvent s’habiller dans la rue selon les standards de leur foi. Réciproquement, ils doivent accepter qu’on puisse doute publiquement de l’existence de Jésus, du fondement historique de la bible, de la sacralité de Mahomet et de l’existence d’un ou plusieurs dieux.
    Beaucoup de croyants et incroyants sont tout à fait persuadés que nous devons défendre le vivant et la beauté du monde. S’ils agissent en ce sens, ils font donc preuve d’une foi commune malgré leurs différences de croyance spirituelle ou politiques.

  2. Pater Noster
    Notre père qui êtes aux cieux… restez-y !
    Et nous, nous resterons sur la Terre qui est quelquefois si jolie.

  3. La matière n’a absolument pas les attributs de Dieu, Dieu est esprit la matière est … matérielle.
    Quant à l’astrophysique, elle nous décrit des évolutions (et ce qu’on appelle une transition de phase dans le cadre le Big Bang). Elle ne dit rien de la question fondamentale qui reste « Pourquoi existe-t-il quelque chose plutôt que rien ? »
    Cette question-là relève de la religion et non de la science.
    La matière ne peut-être autojustificative de sa propre existence, la science nous apprend les règles de transformation du réel matériel, mais en aucun cas les règles du passage du néant à quelque chose. Ces transformations utilisent des lois physiques qui font justement partie du monde matériel et non du néant.

  4. Hier le Père Noël, aujourd’hui Jésus. Demain ON apprendra aux enfants à ne pas croire en Dieu.
    ON leur bourrera le mou pour en faire de bons petits zathées. De bons petits disciples du bon pasteur Malthus et en même temps, évidemment. De bons petits zécolos quoi, qui pensent et réfléchissent bien comme il faut. Pour tout et n’importe quoi.
    Tout aussi passionnant et passionné que celui d’aujourd’hui, l’article anti-curés de l’an dernier (“Apprendre aux enfants à ne pas croire en Jésus”) avait récolté 23…commentaires.
    Que sur ce blog ON ose appeler, pompeusement… réflexions.
    Finalement, tout et n’importe quoi mérite réflexion :
    – « Vouloir empêcher qqn de dire son athéisme, c’est en revenir à l’inquisition. Mais de la part d’une personne qui se cache derrière son anonymat et l’absence totale de contre-argumentaire, c’est simple routine. » (biosphere 28 décembre 2023 à 20:41

    1. Parti d’en rire

      Eh ben chapeau ! Et masque de Zorro.
      Ça oui c’est de l’argumentaire. Et de l’argumentation ! Et c’est comme ça qu’ON compte obtenir la paix des ménages… et pouvoir dégager des consensus… et faire progresser cette fameuse intelligence collective. Afin de sauver le Climat, la Planète, la Biosphère quoi.
      Ou Gaïa, la Pacha, c’est comme ON voudra, elle va mourir la Mama et patati et patata.
      Le Débat y’en a pas ! En plus y’a pas que moi qui le dit. PFFF ! Rien à foot, même si ça ne sert à rien ON peut toujours essayer de débattre, pour de vrai, ON peut toujours essayer de faire changer d’avis les imbéciles, d’un percheron en faire un cheval de course etc.
      C’est juste simple routine.

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