Moscovici fils estime indispensable une candidature sociale-démocrate pour rénover la gauche (LeMonde du 26 août). Pourtant il avait piloté une convention qui marquait un tournant social-écologique. Mais Pierre est un soutien fidèle de DSK pour qui l’écologie reste un mot inconnu, la croissance pourvoyant à toutes choses. Pierre sur une demi-page du Monde pense ainsi que « le choix résolu de la social-écologie peut s’appeler la social-démocratie ». Les ténors du PS sont encore enracinés dans leur culture dite progressiste, ce qui veut dire en fait qu’il ne faudrait rien changer. Pierre estime pourtant qu’il « faut dire la vérité aux Français et avoir le courage d’affronter les questions les plus complexes ». Mais il ne pense qu’au problème de la dette publique et aux retraites. Le pic pétrolier, le réchauffement climatique ou la perte de biodiversité n’ont aucune place dans son discours. Pierre a oublié ce qu’enseignait son père.
Moscovici père écrivait en 1976 dans La Gueule ouverte : « Nous sommes nombreux à penser que la question de la nature se situe au cœur de notre civilisation, que les mouvements qui se sont créés autour d’elle sont un facteur de renouvellement et de contestation sociaux et intellectuels. » Pour Serge, être un socialiste conséquent, c’est être écologiste : « Au sein du Parti socialiste, il existe un clivage entre une ligne de pensée technocratique, et une ligne autogestionnaire, proposant une véritable décentralisation, une transformation des rapports sociaux, un nouveau mode de développement, et qui est très proche de l’écologie. Des problèmes considérés comme purement techniques tels celui des ressources ou celui de la pollution, sont désormais politiques et doivent faire l’objet d’un débat public. Et il y en a bien d’autres que nous allons poser. Par exemple : combien de temps faut-il travailler ? Quels biens faut-il produire ? Quels biens faut-il consommer ? Comment les produire et comment les consommer ? C’est nous les écologistes qui représentons la gauche, notamment pour tout ce qui a trait aux rapports à la nature, à l’utilisation des ressources, à l’autonomie des collectivités, au productivisme, à la croissance. Le prix de l’énergie ne baissera pas et on se trouvera constamment confronté à un problème de renchérissement et de crises liées à l’énergie. Pour nous l’essentiel est donc de changer de comportement vis-à-vis de l’énergie. Il y a un côté provocation consciente chez les écologistes. Nous pensons que la gravité de la situation est telle aujourd’hui qu’il faut avoir des idées folles pour y remédier ; parce que les idées « sages » nous savons ce qu’elles ont donné ! » (en 1978 dans Lui)
Pierre Moscovici et ses coreligionnaires n’ont pas l’analyse de Serge Moscovici. C’est pourquoi le parti socialiste actuel reste social-démocrate et imperméable aux risques écologiques actuels… Ce parti sera social-écologiste ou n’aura pas d’avenir.