Antony Fardet : « Je propose de définir les trois Règles d’Or d’une alimentation durable et saine.
1) privilégier les produits végétaux sur les produits animaux dans un ratio calorique d’environ 85 % / 15 %. La viande devrait devenir un accompagnement et les produits végétaux le plat principal, et non l’inverse comme c’est le cas aujourd’hui avec 60 % des protéines d’origine animale. L’association céréales-légumineuses dépend des régions, maïs-haricot en Amérique du sud, riz-soja en, Asie, blé dur-pois chiche en Afrique du nord. Rappelons que les légumineuses n’ont pas besoin d’engrais azotés pour pousser.
2) au sein des produits végétaux et animaux, privilégier les aliments pas ou peu transformés. On ne peut plus retrouver l’origine naturelle aux aliments ultra-transformés, le plus souvent très riches en calories et pauvres en micronutriments protecteurs ; les scientifiques parlent alors de « calories vides ». Pour reconnaître ce genre d’aliment, rien de plus simple : s’il y a plus de 5 ingrédients sur l’emballage, vous avez de grandes chances d’être en face d’un aliment ultra-transformé. Une pomme entière est pas/peu transformée selon les conditions de stockage, une compote de pomme est normalement transformée (pommes et sucre), un jus de pommes reconstitué à partir d’une poudre réhydratée avec des additifs divers est ultra-transformé.
3) diversifiez en privilégiant les aliments bio, de saison et locaux dans la mesure du possible. Vous avez plus de chances de consommer une plus grande diversité de micronutriments protecteurs (vitamines, minéraux, oligoéléments…) Le concept de régime régionalisé implique de développer des régimes alimentaires en adéquation avec toutes les dimensions de la durabilité, bien-être animal, traditions culinaires, conditions climatiques, etc.
Si j’achète un aliment ultra-transformé contenant des ingrédients issus des quatre coins de la planète je contribue souvent à l’appauvrissement de pays en voie de développement, à la maltraitance animale et à la déforestation de certaines parties du globe. A nous de choisir notre alimentation, nous sommes responsables.
Source : L’Ecologiste n° 48, décembre 2016-février 2017