Le rapport du GIEC est un état des lieux qui donne le vertige. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) établit un diagnostic effrayant dans le premier volet de son sixième rapport d’évaluation, publié le 9 août 2021. Le « résumé à l’intention des décideurs », un document d’une quinzaine de pages, sonne comme un dernier avertissement pour les États, à moins de cent jours de la 26e conférence climat de l’ONU (COP26) à Glasgow. Pour la première fois, le GIEC montre que le rôle des activités humaines est « sans équivoque » sur le réchauffement climatique ; il avait été qualifiée d’« extrêmement probable » en 2013. Les concentrations de dioxyde de carbone (CO2), le principal gaz à effet de serre, ont atteint 410 parties par million (ppm) en 2019, un niveau inégalé depuis au moins deux millions d’années. La température à la surface du globe s’est élevée d’environ 1,1 °C sur la dernière décennie comparativement à la période 1850-1900. L’acidification et la désoxygénation de l’océan se poursuivront pendant des siècles, les glaciers vont continuer de fondre pendant des décennies. « Il ne peut pas être exclu que l’élévation du niveau de mer s’approche de 2 mètres d’ici à 2100 et 5 mètres d’ici à 2150 », écrivent ainsi les auteurs.
Rien dans ce scénario sur l’indispensable sobriété énergétique, rien sur la question démographique, abordée seulement par certains commentaires sur lemonde.fr :
Lecteur du ghetto : La démographie, pas une seule fois abordée. Ridicule. Le drame absolu est la folle croissance démographique impliquée par le capitalisme qui encourage les pauvres à se reproduire le plus possible pour se garantir une main-d’œuvre pléthorique, sous-qualifiée et affamée si possible, pour briser le fameux « coût du travail ».
Unavis : Vous n’avez pas compris que le grand pollueur (et émetteur) sur cette planète est l’américain et l’européen moyen, pas le pauvre (affamé)
Kiamb : La courbe du réchauffement suit depuis 1800 suit de façon très proche l’accroissement de la population mondiale..
Foruminator : Kiamb, tous les démographes, Hervé le Bras en tête, vous le diront : vouloir contrôler l’accroissement de la population, c’est mal.
Tom Tkr : Réchauffement et pandémie nous indiquent 2 choses: la planète est trop peuplée, la croissance permanente est une impasse. Il est utopique de croire que l’humanité toute entière sera suffisamment disciplinée pour combattre le réchauffement… « après moi le déluge ! ». D’autre part notre rapport à la nature (notre berceau) est malsain. Il devient urgent de mettre en place des « cours d’émerveillement » à la nature. On ne peur respecter que ce qui nous émerveille, la logique de conservation pour la conservation est une impasse également. C’est notre regard sur le vivant qui doit évoluer également, mais tout cela relève de l’utopie.
disparition des lucioles : J’aime beaucoup votre concept de cours « d’émerveillement », je pense que c’est une clé importante pour une réconciliation de l’humain et de la biosphère. Les dimanches de mon enfance à regarder le commandant Cousteau dans la Calypso ont infusé ma sensibilité pour le vivant. Je pense aussi que pour les enfants des villes il faudrait beaucoup plus d’occasion de se mettre au vert. Moins d’accord sur le problème démographique, faire des enfants est avant tout une assurance-vie dans certains pays.
lecteur assidu : Pour rappel, 15 millions d’Indiens de plus cette année.
He jean Passe : En gros il faut arrêter de surconsommer en France (déplacements, tourismes, nourriture, vêtements, soins..) et monter une armée européenne pour empêcher les centaines de millions de réfugiés climatiques de venir en Europe.
Corentin : D’accord avec d’autres : même si on doit être plus vertueux PAR HABITANT, la démographie est l’éléphant dans la pièce que personne ne veut voir. Un sujet tabou?
Michel SOURROUILLE : Rappelons l’équation de Kaya : CO2 = (CO2 : TEP) x (TEP : PIB) x (PIB : POP) x POP. Avec (CO2 : TEP), contenu carbone d’une unité d’énergie ; (TEP : PIB), quantité d’énergie requise à la création d’une unité monétaire (qui peut correspondre au PIB) ; (PIB : POP), niveau de vie moyen ; POP, nombre d’habitants. La tendance moyenne d’augmentation démographique est de 30 % d’ici 2050 pour atteindre un peu plus de 9 milliards d’habitants. Il faudrait donc diviser les autres indicateurs de l’équation par 4, ce qui veut dire par beaucoup plus que 4 pour les pays les plus émetteurs de gaz à effet de serre. On mesure les efforts à demander à la population, gigantesque, sachant qu’on ne peut avoir du succès à court terme sur l’évolution démographique étant donné son inertie. C’est donc dès maintenant qu’il faudrait parler de planning familial généralisé au niveau mondial, pour « make the planete great again » !
Perros Jean Michel : Nous sommes trop nombreux sur la planète. Sauf à coloniser Mars ou autres, ce qui semble impossible dans l’avenir connu, il faut diminuer la population. En clair : arrêter de faire des gosses.
Lesseville : Avec 7 milliards d’humains aujourd’hui et 11 prévus en 2100 qui comme nous consomment et veulent consommer plus, on est mal, très mal.
Dans le détroit de Béring, 29 rennes furent introduits en 1944 sur l’île déserte de Saint-Mathieu. Des conditions de vie idéales firent grimper la population à 1300 animaux dès 1957. Les scientifiques avaient calculé que ce chiffre correspondait à l’effectif optimal pour la capacité de charge de l’île. Mais dès 1963, la population atteignit 6000 animaux pour retomber brutalement à 42 rennes en 1966 : les possibilités de l’île avaient été dépassées, les fourrages épuisés et la plupart des rennes étaient mort de faim.
Les humains ne sont pas beaucoup plus intelligents que les rennes, ils se multiplient sans souci d’un approvisionnement durable. Ils sont même beaucoup plus bêtes car ils détruisent aussi les capacités naturelles de renouvellement du capital naturel… La Biosphère devrait avoir beaucoup plus d’amis parmi les humains ! (article biosphèrique du 26 août 2005)
Cette histoire ne dit pas combien les rennes ont également détruit d’autres espèces. On raconte que le lichen de Béring était super beau, tout autant que la renoncule de Saint-Mathieu. Avant que les rennes ne débarquent et ne bouffent tout, ces deux espèces endémiques (purement imaginaires) faisaient partie du capital naturel de cette île. Seulement là encore, ces rennes ne sont pas arrivés là tout seuls, à la nage. Bref, pas de doute l’homme est bien plus con que les rennes.
Retenons de cette histoire : 1) L’effondrement de cette population s’est produit rapidement. Ce qui devrait rassurer tous les impatients qui ont hâte d’en finir. Biosphère dit brutalement. Je doute que les rennes se soient bouffés entre eux.
2) Les rennes n’ont pas totalement disparus. Et ça c’est une bonne nouvelle. Espérons que l’évolution rendra leurs descendants un peu moins cons.
Comment le Giec peut-il à ce point ignorer la question de la surpopulation ?
Veut-il que tout le monde riche descende au niveau de consommation des plus pauvres et que les plus pauvres renoncent au développement ?
Une telle surdité est incroyable.
Le Giec ignore-il aussi que d’autres problèmes que le CO2 se posent, comme la consommation d’espace et l’effondrement de la biodiversité qui en est la conséquence et que ces problème sont largement proportionnels à nos effectifs ?
Sérieusement Didier Barthès, croyez-vous que le Giec ignore la question de la surpopulation ?
Avez-vous déjà lu le dernier rapport ? Pas moi en tous cas. Par contre LeBret (Article Le GIEC recommande la décroissance) semble l’avoir lu. Ou alors seulement le «résumé à l’intention des décideurs», que je n’ai même pas encore lu, pour vous dire où j’en suis.
LeBret dit : « Même le rapport du GIEC recommande de maîtriser la démographie.»
Si c’est vrai… vous voyez bien que cette question n’est pas ignorée (lire aussi Ugo Bardi) .
Alors bien sûr, je comprends très bien que vous aimeriez que cette question prenne plus de place., qu’elle passe même AVANT celle du Climat. Seulement le Giec s’occupe du Climat, c’est comme ça. Alors bien sûr, tout est lié et patati et patata. Et en attendant c’est ce que je ne cesse de dire, on n’avance pas, on ne fait que tourner en rond.
éditorial du MONDE
Les conclusions consensuelles du rapport du GIEC, rédigées par 234 scientifiques de 66 pays, ont un poids politique planétaire, puisqu’elles ont été négociées par les représentants des 195 États membres de cette instance intégrée à l’Organisation des Nations unies. Pourtant, à l’approche de l’ouverture de la 26e conférence de l’ONU sur le climat (COP26), le 1er novembre, à Glasgow, les engagements pris par la moitié des États signataires de l’accord de Paris restent insuffisants pour tenir l’objectif central du traité international qu’ils ont signé en 2015 : limiter le réchauffement climatique « bien en deçà » de 2 °C, et si possible à 1,5 °C.
Le débat sur les décisions urgentes et drastiques à prendre pour lutter contre le changement climatique doit être placé au centre de l’élection présidentielle française.
Communiqué d’EELV
Au regard de ce rapport du GIEC, les renoncements de la loi Climat – pas de baisse de la TVA sur les billets de train à 5,5 %, pas d’interdiction de la publicité sur les produits polluants (hormis les énergies fossiles, et les véhicules polluants à partir de … 2028), interdiction des vols intérieurs limitée aux trajets réalisables en moins de 2h30 de train, pas de plan pluriannuel d’investissement massif dans le transport ferroviaire – soulignent l’incapacité de ce gouvernement à prendre la mesure des enjeux climatiques.
Notre génération a une responsabilité historique. La COP26 de Glasgow en novembre sera évidemment une étape décisive, mais il n’y aura pas de volontarisme au niveau international, sans changement politique au niveau national. En 2022, l’écologie politique est la seule alternative possible à l’immobilisme politique.
Arnaud Schwartz, président de France Nature Environnement : « Depuis 30 ans, l’humanité, de COP en COP, de rapport du GIEC en rapport du GIEC se montre incapable de réduire ses émissions de gaz à effet de serre, et suit la courbe du pire scénario climatique. C’est littéralement suicidaire. Nous devons agir pour réduire drastiquement nos émissions de carbone.
Oui ce sera très difficile. Oui, il faudra changer radicalement nos modes de vie. Mais plus on attend, et plus ce sera difficile. La question n’est pas : doit-on changer nos modes de vie, mais bien souhaite-t-on piloter ce changement de la manière la plus socialement juste possible, ou attend-on de le subir dans toute sa violence ?
Faisons preuve de courage pour construire un monde vivable. Pour nous, pour nos enfants. C’est un impératif pour nos politiques et pour chaque citoyen et citoyenne. »
Les rapports du GIEC se suivent et se ressemblent. À un détail près, ils sont de pire en pire. Mais ça c’est normal puisqu’on avance. Le « résumé à l’intention des décideurs » est comme son nom l’indique, à l’intention des «décideurs». À lui seul ce résumé représente pas mal de temps et de travail (et de CO2), chaque mot est pesé afin que ce soit le plus clair et le plus précis possible etc. Vu ce qu’ils en font, on se demande déjà à quoi ça sert que Ducros il se décarcasse à leur mâcher ainsi le boulot. Après tout ils n’ont qu’à lire le rapport (je ne sais combien de pages), après tout c’est leur job etc. Et pour tout c’est pareil.
Vu ce que nos «décideurs» font des ces rapports du GIEC, on imagine ce que ça donnerait si on leur rajoutait (et en même temps) le problème du (sur)nombre. Tout simplement, rien de plus et rien de moins ! Un, deux, ou X problèmes insolubles, ça ne fait jamais qu’un gros problème insoluble.