Selon LeMonde du 17.04.2008, les allocations familiales vont être rognées en France. La belle affaire ! L’âge à partir duquel les enfants ouvrent droit à majoration des allocations familiales est fixé par décret à quatorze ans, ce qui va entraîner une perte de pouvoir d’achat pour les familles. Sans doute, mais ce n’est pas là le problème fondamental. La France a fait une politique d’aide à la naissance à partir des années 1930, ce qui passait aussi par l’interdiction de l’avortement et de la contraception. On réprime ainsi le libre choix de la fécondité, on favorise les familles nombreuses en distribuant de l’argent, on fait une politique nataliste qui pense faussement que c’est la quantité des hommes qui fait la richesse des nations. En conséquence notre planète porte aujourd’hui un surplus de population, la France connaît un chômage de masse… Pourquoi continuer à faire des politiques interventionnistes en matière démographique ? Si l’Etat voulait vraiment être neutre (libéral ?) face au choix libre et responsable des familles, il n’interviendrait pas du tout et s’abstiendrait de distribuer des allocations familiales à tel ou tel âge, à telle ou telle fratrie.
Quant une population dépasse les possibilités des écosystèmes qui soutiennent cette espèce, il doit même y avoir régulation démographique. Les Chinois ont bien compris cette contrainte vitale. Selon l’article 25 de la Constitution chinoise, l’État encourage la planification familiale pour assurer l’harmonie entre la croissance démographique et les plans de développement économique et social. Le modèle d’un seul enfant par famille devrait être généralisé dans le monde entier.
Vous êtes sans compassion pour les propriétaires fonciers.
Vive la hausse des prix des terrains et des loyers grâce à l’accroissement de la population mondiale !
Grosso Proprio
ajout : Créée en 1921, bénéficiant à 2,2 millions de familles de trois enfants et plus, la carte Famille nombreuse offrait des réductions des tarifs de chemin de fer. Le gouvernement français a supprimé la subvention de 70 millions d’euros qu’il versait à la SNCF au titre de ces tarifs sociaux. LeMonde du 12.04.2008 déplore dans son éditorial « un mauvais signal » : le symbole d’une politique familiale généreuse disparait. LeMonde souligne que cette carte famille, les allocations et les aides au logement favorisent la natalité. Le journal de référence conclut que le dynamisme démographique est un indéniable atout pour le pays. LeMonde est donc nataliste puisqu’un éditorial engage le journal en son entier. Un dessin de Pessin (LeMonde du 13-14.04.2008) garde cependant un humour assez ravageur : « Une politique familiale sur les téléphones portables ça serait pas du luxe ». Pessin pose le problème principal, où sont les limites d’une politique familiale ?
Le gouvernement cesse de prendre en charge les tarifs sociaux de la S NCF au nom de la réduction de la dette, à l’entreprise de gérer sa politique commerciale. Cet objectif étatique paraît contradictoire car plus d’enfants = plus de futurs actifs = plus de rentrées fiscales = moins de dette. Encore faut-il que la dette actuelle cesse d’augmenter, que les futurs actifs ne soient pas des personnes vouées au chômage, que les familles nombreuses réussissent l’éducation de leurs enfants et ne remplissent pas les prisons. Encore faut-il surtout que tous ces Français supplémentaires acceptent de pratiquer la simplicité volontaire dans leur consommation pour ne pas peser toujours plus sur notre planète aux ressources de plus en plus limitées.
A l’heure où des émeutes de la faim se multiplient ça et là dans le monde, il est temps d’appliquer le principe malthusien : puisque la population humaine a tendance à se multiplier plus vite que les ressources alimentaires, il faut pratiquer la régulation démographique. Les pays riches doivent montrer l’exemple. Encore faudrait-il que LeMonde ne soit plus aussi nataliste dans ses choix éditoriaux…