Sables bitumineux entre richesse et catastrophe

Ma liberté, mon fric, mon pétrole à moi ! Au Canada, la guerre est déclarée entre la riche province de l’Alberta et Ottawa. La première ministre albertaine Danielle Smith a fait adopter une loi sur la souveraineté de la province canadienne. Cet acte législatif accorde à l’Alberta le pouvoir d’ignorer « les lois fédérales et les initiatives jugées contraires aux intérêts de la province ». En jeu : la libre exploitation du pétrole local, alors que les autorités fédérales voudraient la restreindre pour des raisons environnementales.

Hélène Jouan : « L’Alberta, province de l’ouest canadien, est surnommée « Oilberta ». Les immenses mines à ciel ouvert de sables bitumineux assurent 80 % de la production totale d’hydrocarbures du Canada. Le contrôle des ressources naturelles dépend du pouvoir des provinces, mais la politique environnementale relève du fédéral. L’Alberta avait déjà vécu comme un affront le fait de se voir imposer une taxe carbone [en 2021]. Déterminé à réduire les émissions de gaz à effet de serre, le premier ministre Justin Trudeau doit présenter un plan de « transition juste », afin d’aider les travailleurs des énergies fossiles à se reconvertir dans des emplois « verts ». « Insupportable », aux yeux de Danielle Smith, qui estime que près de 200 000 emplois pourraient être détruits. »

Le point de vue des écologistes réalistes

Ophrys : Dommage que la désolation que représente l’exploitation des sables bitumineux ne soit pas évoquée dans l’article, il ne reste rien d’autre qu’un paysage lunaire

Mathurin : Voici les nouveaux séparatistes ! L’Alberta peut effectivement être considérée comme le « Canadian Texas»… Beaucoup de pétrole, de gros véhicules et surtout pas d’impôt ! Toute velléité de protéger l’environnement ou de réduire la consommation et l’exploitation des hydrocarbures est susceptible de déclencher un appel aux armes !

Antispécisme : Visiblement, ils ont les mêmes au Canada qu’au Texas ou en France. Les mêmes simples d’esprit, les mêmes attardés, les mêmes colons, les mêmes prédateurs, les mêmes égocentriques, les mêmes « Maverick », les mêmes passagers clandestins… En même temps, c’est pas que de leur faute. 150 ans dans l’exploitation pétrolière ou 2000 ans d’agriculture dont 50 ans d’intensive, ça forge des réflexes, des modes de vie et des mécanismes de défense.

G. Delaurens : Essayez d’imaginer un individu ou une société assise sur un matelas d’or -noir – qui prévoit de ne pas l’exploiter ! Dans quelle irréalisme on baigne si on pense ce rêve devenir réalité ! Soyons raisonnable, on va le manger tout entier ce pétrole disponible !

BOLAND : Rien de nouveau sous le soleil, c’est l’histoire de Crésus : l’or ne se mange pas, mais pourtant on n’arrête pas d’en vouloir, fût-il noir…

MFT : Typique de l’Amérique. Les populations autochtones ont été éliminées ou parquées. Les immigrants européens sont venus avec l’idée que tout était permis sur ce territoire prétendu vierge. L’espace est tellement vaste qu’on se fiche d’en dévaster une bonne part puisqu’on pourra toujours faire venir les touristes dans les parcs nationaux et les somptueux paysages des Rocheuses, à l’ouest de la province. Et au bout du compte une mentalité de bourrins assis sur leurs dollars (canadiens), obtus et violents. Un prolongement du middle west cher à Trump et ses épigones.

Un peu de recul : J’ai toujours trouvé étrange que les habitants des contrées vivant essentiellement du secteur primaire (mines, bois, agriculture), s’imaginent être plus « libres » et « indépendants » alors qu’ils gagnent leur vie en vendant ailleurs ce qu’ils peuvent tirer des territoires où ils vivent grâce à tout le matériel technique importé dont ils ont besoin pour cultiver, extraire, déplacer, chasser, pré-transformer… Eloignés géographiquement des concentrations de population et de décision mais tout à fait intégrés aux réseaux. L’isolationisme est au mieux un biais cognitif, au pire un leurre de politiques malhonnêtes.

Colette : Que serait la « Liberté » sur une planète morte ?