un bac inutile

A quoi sert le bac ? Il s’agit d’enfermer les enfants entre les quatre murs d’un établissement scolaire, il s’agit de passer des centaines d’heures à entrer avec toute une classe d’âge dans la routine d’un programme pour recevoir un diplôme en fonction de sa capacité à se soumettre. Qu’apprend-on à l’école ? Selon Ivan Illich, on apprend que plus on y passe d’heures, plus on vaut cher sur le marché. Une fois qu’un humain se laisse ainsi définir d’après son degré de scolarisation, il accepte sans broncher que des bureaucrates déterminent son besoin de santé, que des technocrates envisagent son avenir professionnel, que sa vie s’accomplisse au service de la méga-machine.

 

Alors, que LeMonde(18.03.2008) nous apprenne que la proportion de bacheliers dans une génération est de 521 000 reçus en 2007 alors qu’il n’y avait que 31 candidats pour toute la France en 1809 n’a aucune importance. Que la proportion de bacheliers dans une génération soit passé de 5,3 % en 1951 pour atteindre les 20,1 % en 1970 grâce à une manipulation du bac qui a fait adjoindre au bac général un bac technologique en 1968 ne nous intéresse pas ! Que ce bac général compte 34,3 % d’une génération (63.6 % tous bac confondus) prouve que la dévalorisation des diplômes a atteint son paroxysme. Alors pour trouver un emploi avec le bac, mieux vaut être parmi la dizaine de candidats au bac TSR (traitement des surfaces) qui sont tellement spécialisés qu’ils trouvent aussitôt un emploi. Mais Ivan Illich a aussi montré qu’une société de spécialistes enlevait toute autonomie aux individus. L’école a obtenu le monopole radical, celui qui s’établit quand les humains abandonnent leur capacité de faire ce qu’ils peuvent par eux-mêmes et pour les autres en faisant confiance à des spécialistes économiquement organisés qui leur deviennent étranger.

 Il ne peut plus être question de vivre en harmonie avec la Biosphère, il s’agit d’accumuler des diplômes…