Rassembler les écologistes autour d’un pôle est la grande ambition des uns ou de autres, quelque tendance politique que ce soit. En décembre 2004, c’est la satisfaction au Pôle Ecolo des Verts : il n’y aura pas de majorité sans cette motion au congrès de Reims. En décembre 2015, onze ans plus tard, on trouve sur le site du Pôle Ecolo recomposé : « La classe politique issue de l’ère industrielle est déboussolée. Elle s’obstine à invoquer la « croissance » sur le mode incantatoire. Aux écologistes d’ouvrir la voie vers un modèle post-carbone et post-croissance… Signez l’appel du Pôle Ecolo. » Entre-temps les différents « Pôles » se succèdent.
Le Pôle Ecologique du PS se crée début 2008, élabore une contribution générale qui se transforme en motion soumise au vote lors du Congrès de Reims de la même année. Elle a l’appui de quelques députés socialistes. Mais au Congrès, c’est la lutte à couteaux tirés pour savoir qui va être premier secrétaire du parti… chacun choisit son camp, Ségolène ou Bertrand, Martine ou Benoît. De plus la crise financière fait pencher plus à gauche, l’économie chasse l’écologie, bien au loin, dans la fumée des mots. La motion B, « pour un parti socialiste résolument écologique » n’obtiendra que 1,58 % des voix, aucune représentativité officielle, un désastre. L’écologie restera aux abonnés absents chez les socialistes jusqu’en 2017, ce n’est pas François Hollande qui me contredira.
Lors d’une rencontre en 2011, le PRG et Génération Ecologie rêvent d’une coalition centriste, le « Pôle radical et écologiste », basé sur les « valeurs sociales, humanistes, républicaines, écologistes et européennes ». Jean-Luc Bennahmias, ex secrétaire national des Verts et maintenant membre du MoDem, proposait en 2012 de travailler à la construction d’un large pôle démocrate, humaniste, progressiste et écologiste. Corinne Lepage, des écolos centristes CAP21, souhaitait en retour la création d’un pôle écolo-démocrate ; « Parce qu’écologiste, c’est-à-dire convaincue que la transformation du modèle économique est engagée et qu’elle est inéluctable, je ne puis me satisfaire ni de la dérégulation libérale qui dévaste les ressources et s’accommode de la dégradation de la santé humaine comme de la biodiversité, ni d’un socialisme dogmatique et productiviste qui veut ignorer les conséquences écologiques et voit dans l’entreprise libérale le mal absolu et dans la société civile un concurrent. » Et Corinne choisit de soutenir François Hollande dès le premier tour de la présidentielle 2012 ! En vue des élections de 2014, marquée par l’expérience du Grenelle de l’Environnement, l’Union des Démocrates et Indépendants veut mettre en place le pôle écologie de l’UDI. Depuis, plus personne n’en a entendu parlé.
Mais la volonté, de la gauche au centre droit, de créer un « Pôle Ecolo » montre que l’idée écologique commence à faire son chemin dans l’ensemble de la population. Lors d’une présidentielle, celui ou celle qui sera capable de capter ce mouvement sera en route vers la marche suprême.