2006-2016, le pacte écologique est toujours d’actualité

Le pacte écologique est toujours d’actualité, malheureusement. En dix ans ce projet signé par plusieurs candidats à la présidentielle 2007, y compris Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, est resté lettre morte. En voici un extrait :

« Madame ou monsieur le futur président de la République, l’impératif écologique n’est pas une priorité, c’est la priorité…Nous sommes arrivés à un carrefour de crises : un péril écologique et social majeur guette l’humanité à échéance rapide et cette menace amplifie et accélère toutes les tendances à l’œuvre entre les hommes sur la planète. L’irréversible est à notre seuil… Il en est malheureusement des changements climatique comme des autres maux de la planète. Ils ne se développent pas progressivement mais de manière exponentielle, même si leurs multiples effets ne se voient pas encore dans toute leur ampleur… Quelles que soient vos options politiques par ailleurs, vos croyances ou vos convictions, vous n’échapperez pas à la confrontation avec ce réel-là. Il est abrupt mais sans échappatoire… il n’y a plus de centre ni de périphérie, il n’y a plus qu’une seule humanité sur une seule planète, soumise aux mêmes contraintes…

L’impératif écologique ne se présente pas comme un clivage supplémentaire. C’est, au vrai sens du terme, une question d’intérêt général… Le paysage politique qu’il dessine est radicalement différent de ceux auxquels nous sommes habitués, la petite cuisine des divergences rhétoriques, le train-train de la vie politique nationale, les réflexes partisans autour d’une représentation binaire du monde m’apparaissent déplacés, je dirais même coupables et indignes. La crise écologique ne peut plus être un objet de stratégie électorale. C’est au contraire une cause commune… Et si quelque chose émerge, ce ne sera ni à droite ni à gauche, ni au centre, mais au-dessus…

Il s’agit de rassembler ceux qui, à gauche, à droite ou ailleurs, sont décidés à relever le principal défi du temps présente et à s’engager sur un pacte écologique… J’estime qu’il est indispensable que toutes les familles politiques partagent le même diagnostic, qu’elles l’affirment à l’unisson, le véhiculent ensemble et votent de concert les grandes orientations pour une mutation écologique de notre société, d’autant plus qu’elles seront parfois rugueuses… L’impératif écologique invite expressément à construire des passerelles plutôt qu’à ériger des murs. Il faut en finir avec les logiques exclusives de parti, cette psychologie de horde où l’individu abdique toute conscience pour privilégier les intérêts de sa boutique… Ceux camps faussement opposés d’ailleurs car, à droite comme à gauche, on partage le même engouement pour une croissance illimitée, pour l’augmentation du PIB, des productions, des consommations. Je n’ai jamais entendu un dirigeant politique émettre le moindre doute sur ces questions. C’est pourtant bien le fond du problème. Quelle production ? Quelle consommation ? quelle croissance ? »

Le pacte écologique de Nicolas Hulot avec le Comité de veille écologique

calmann-lévy 2006

6 réflexions sur “2006-2016, le pacte écologique est toujours d’actualité”

  1. @biosphere :
    merci pour ces précisions
    Conseillons donc à NH une visite sur ce site et celui de M. Barthes pour son édification
    personnelle ainsi q’une initiation au malthusianisme .

  2. « et le reproche que fait Nicolas Hulot à l’adhésion des politiques au concept de croissance économique pourrait lui être fait sur la croissance démographique, il n’ose jamais en parler. »

    En fait , Hulot est un environnementaliste pour farces et attrapes qui affirme que la croissance démographique n’ est pas un problème en soi ; il est atteint de gauchisme car il pour lui le problème réside dans une mauvaise répartition des richesses à l’ échelle mondiale .
    Un vrai Tartuffe doublé d’ un Charlot !

    1. bonjour marcel
      Nous avons fait beaucoup d’analyse des différents livres de Nicolas Hulot et scruté attentivement ses différentes actions politique. Nous pouvons dire que Nicolas n’est pas simplement un environnementaliste, c’est un écologiste sincère et engagé qui est touché en plein cœur par le massacre de la planète et de tous ses habitants effectué par notre système croissanciste.
      Qu’il occulte la question malthusienne est un fait, mais nous savons qu’il n’est pas le seul à ignorer ce problème crucial.

  3. En effet Monsieur Barthès, avec 2% d’augmentation annuelle (multiplication par 7 en un siècle, par vingt mille en 5 siècles, par 16 billiards en 2 millénaires…) on aura les inconvénients de l’industrie sans en avoir les avantages.

    Que ce soit dans les pays du tiers-monde ou en Occident, les populations sont empêchées d’accéder à la contraception, ce qui en plus d’être une atteinte à des libertés fondamentales, va à l’encontre des besoins écologiques. S’attaquer à ce problème de non-accès à la contraception serait infiniment plus acceptable et infiniment plus efficaces que les taxes frappant les classes populaires préconisées par Hulot.

  4. Ce pacte écologique relève bien entendu de l’évidence, il a hélas été signé par les différents candidats dans la plus pure hypocrisie, sans la moindre intention d’en tenir compte une fois élus. Seule critique mais de taille, il manque le principal, une allusion à la croissance démographique, et le reproche que fait Nicolas Hulot à l’adhésion des politiques au concept de croissance économique pourrait lui être fait sur la croissance démographique, il n’ose jamais en parler.

  5. Ce pacte écologique relève bien entendu de l’évidence, il a hélas été signé par les différents candidats dans la plus pure hypocrisie, sans la moindre intention d’en tenir compte une fois élus. Seule critique mais de taille, il manque le principal, une allusion à la croissance démographique, et le reproche que fait Nicolas Hulot à l’adhésion des politiques au concept de croissance économique pourrait lui être fait sur la croissance démographique, il n’ose jamais en parler.

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