Je lisais des bouquins de science-ficton quand j’étais adolescent. Cela m’a apporté un regard plus ouvert sur l’avenir, une pensée non obnubillée par mon environnement immédiat. Je rêvais, c’était au début des années 1960, d’aller sur une autre planète pour refaire une société meilleure et plus conviviale. La mienne me paraissait définitivement rétrograde, engoncée dans son économisme, ses fausses certitudes et ses petites querelles. Je me suis aperçu en 1972 avec le rapport au Club de Rome sur les limites de la croissance qu’en fait la société humaine ne pouvait qu’aller au désastre si elle continuait sur son aire : surpopulation, épuisement des ressources fossiles, pollution généralisée, changement climatique, etc. Aller sur une autre planète n’était qu’un rêve, il nous fallait affronter les difficultés dans la réalité. Mais aujourd’hui dans la sphère des décideurs économiques ou politiques, personne ne prend réellement en compte la profondeur durable de nos problèmes. Dans l’espace médiatique, au service du monde tel qu’il va, il en est de même sauf quelques rares voix comme celle de Stéphane Foucart.
Ainsi sa dernière chronique* sur « les vérités de l’imaginaire » montre que la science-fiction des uns est devenue l’actualité des autres. « S’il ne fallait retenir qu’une seule photo** de l’année qui s’achève, ce pourrait être ce paysage d’inondation et de catastrophe dans cette région du Bangladesh d’où émerge des hommes dépenaillés et hirsutes. Le texte au-dessous raconte des histoires à vous crever le cœur, celles des hommes et des femmes qui chaque année doivent quitter leurs terres, peu à peu rendues stériles par l’irrépressible avancée de la mer. Cette image dit quelque chose de notre incrédulité face aux conséquences de nos propres actions : l’histoire qu’elle raconte nous semble si lointaine et si irréelle qu’elle pourrait tout aussi bien former l’arrière-plan d’une œuvre de science-fiction. »
Stéphane ne dit pas la nécessaire conclusion de son texte : le progrès des uns se fait toujours au détriment des autres sur une planète close et saturée d’humains. Il y a ceux qui profitent du « progrès technique » imposé par IBM, Microsoft ou Google et ceux qui voient leurs « jours comptés sur une terre qui disparaît », noyée par les effets du réchauffement climatique. La science-fiction de son côté est surtout centrée sur la technique et la force, presque jamais sur le partage et la convivialité. La science n’a plus besoin de fiction ; pas besoin d’imagination pour s’apercevoir de l’inimaginable sur cette terre… il y a tant d’atrocités liées assez directement au pillage de cette planète par l’espèce humaine. Une science au service de cette prédation n’est plus une science. La science-fiction ne peut aider au changement qu’il faudrait, nous devons affronter nos réalités présentes, l’anthropocène et nos propres démons. Agissons ensemble ou chacun de notre côté du moment que c’est pour porter une conviction écologique. Merci de m’avoir lu, les commentaires sont ouverts.
Michel Sourrouille
* LE MONDE du 30 décembre 2014, Environnement : les vérités de l’imaginaire
** image signée Kadir von Lohuize dans l’édition internationale du New York Times
Pourtant, le Sahara était une région verdoyante il y a 7.000 ans. Le climat a changé, de façon naturelle. Les populations ont dû quitter leurs terres devenues infertiles. Certains se dont dirigés vers la vallée du Nil, en y créant la civilisation que l’on connait.
Pas de CO2 en abondance pourtant. Alors, aujourd’hui, pourquoi accuser celui-ci qui n’est sans doute que l’écume au dessus des variations naturelles du climat. Dont un cycle d’une soixantaine d’années avec un sommet qui semble atteint au cours des dernières années.
Nous parlera-t-on bientôt d’une crainte d’un retour au petit âge glaciaire, comme dans les années 1970.Rappelez-vous aussi l’optimum climatique médiéval, partout dans le monde, bien documenté en Europe, au climat plus chaud qu’aujourd’hui et de loin préférable à celui des années 1700.
Le seul problème sérieux depuis près d’un siècle, c’est la surpopulation et l’abondance de pétrole.
Le modérateur du blog Biosphere @ Bastet
Comparer l’évolution du Sahara autrefois et le monde d’aujourd’hui est vraiment tiré par les cheveux. Nous avions cru que les divagations des climatosceptiques que vous relayez ici étaient définitivement tombées aux oubliettes. Nous constatons que vous êtes à vous tout seul plus fort que l’ensemble des scientifiques représentés par le GIEC… En d’autres termes, vous pouvez vous exprimer sur notre blog, mais pas en racontant n’importe quoi !
Il m’est venu en tête les mêmes références. Il est vrai que ce sont des monuments. Et quel chemin parcouru – à reculons – entre Soleil vert et Le jour d’après par exemple!
Le monde décrit dans « Soylent green » ou les monades urbaines « de Silverberg est à l’ ordre du jour !