La crise économique et la crise écologique soumettent la société du spectacle à dure épreuve. Rome retire sa candidature pour l’organisation des Jeux olympiques de 2020* pour cause de marasme économique italien. Pour l’heure, Tokyo, Madrid, Istanbul, Doha et Bakou sont les dernières villes restant en lice pour l’organisation des JO. L’Espagne est aussi en crise que l’Italie, Tokyo doit assumé les conséquences de Fukushima, reste Bakou, fief historique du pétrole russe et Doha, riche de son pétrole. C’est maintenant le pouvoir des ressources fossiles qui irrigue le sport de masse, pas les anciens pays développés.
Yves Cochet estimait en 2008, à l’époque où le baril approchait des 150 dollars, que les jeux olympiques de Londres n’auront pas lieu en 2012, crise écologique oblige. Il s’est trompé, la crise financière a occulté la crise écologique. Mais la ministre britannique chargée des Jeux déclarait en novembre 2008 : « Personne ne se doutait que la Grande-Bretagne allait connaître l’une des pires récessions de son histoire … Si nous avions su, il est quasiment certain que nous n’aurions pas postulé. » Les JO sont d’abord et surtout une histoire de fric.
En 2016, les JO auront lieu au Brésil. Ce pays émergent croit qu’il a encore les moyens de se payer les JO pour recevoir Coca Cola, cela se fera. Mais nous estimons qu’en 2020, on considérera que pétrole et gaz doivent rester sous terre, crise écologique oblige. Les JO, fruit de la révolution industrielle et de sa société du spectacle, seront supprimés. On estimera que le monde a d’autres préoccupations que la grande messe des sponsors et des sportifs dopés. On valorisera l’activité physique de proximité si tout se passe bien, les mouvements de tanks si ça se passe mal.
* LEMONDE.FR avec AFP | 14.02.12 | JO 2020 : Rome retire sa candidature
panem et circenses
Rappelons-nous ce slogan des débuts de l’écologie politique : Small is beautiful.
Les jeux olympiques illustrent jusqu’à l’absurde notre folie de grandeur et de croissance. Les jeux de Pekin ont atteint un sommet de ridicule. Les jeux de la Grèce une dépense folle (il est étonnant d’ailleurs qu’on ne le rappelle pas plus aujourd’hui) pour un pays qui n’avait pas de quoi se payer cela. Oui supprimons les jeux olympiques qui ne sont par ailleurs qu’une course au nationalisme et au nombre de médaille « par pays ». Même pour les sports que j’aime je ferme le poste dans ces conditions tant les commentaires sont d’un chauvinisme repoussant. L’Italie a eu raison de se retirer de l’organisation de ceux de 2020. Soignons le monde et en 2100 si tout va bien (je n’y crois pas une seconde) nous pourrons les reprendre à condition que cela soit à toute petite échelle.