J’ajouterais aux valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité la sobriété. L’ébriété actuelle vient du fait que l’on ne distingue plus l’essentiel du superflu, l’utile du futile. On se confronte au fait que le libéralisme, doublé d’une puissance de feu publicitaire sans égale, a fini par faire croire à l’opinion qu’il était possible et même souhaitable de faire le contraire de ce qu’il faudrait faire. Voici quelques éléments de réflexion sur notre blog biosphère fin 2021, il n’y a rien à changer… Extraits :
La sobriété vu par les lecteurs du MONDE
Les commentaires sur lemonde.fr nous montrent qu’il serait bien plus facile de mettre en place une maîtrise de la fécondité humaine, par exemple par soutien du planning familial dans tous les pays, que de demander aux membres d’une société à la fois croissanciste et consumériste de limiter ses émissions de gaz à effet de serre.
Z. : La « sobriété », ça veut dire quoi au juste ? Combien de degrés ? Quelle taille l’appartement/la maison ? Qui aura droit à une voiture ? Quelles solutions de substitutions ? Arrêtons les généralités et les approximations qui permettent de louvoyer et entrons dans le concret !
pm22 : Pendant l’âge d’or du moyen-âge, période d’essor économique, de progrès agricole et d’une remarquable activité intellectuelle dans les monastères, les plus novateurs et cultivés (latin grec hébreu, etc.), les cisterciens prônaient avec talent la sobriété… Leurs dortoirs communs étaient des glacières. Leur régime quasi végétarien.
Valerio borg : Cool, panais et cardon du jardin pour tout horizon, pas de vacances, ni de découverte d’autres pays, des bons pulls moches pour supporter le froid et lire un bon livre d’un gourou à la lumière d’une bougie. Se retrouver le lendemain autour d’une infusion de sauge avec des amis comme horizon festif. Avec votre sobriété, vous me donner envie de sortir mon lance-pierres.
Réveillon du Nouvel An dans la sobriété
En ce jour de réveillon en 2050, Léa est bien seule, il ne lui reste plus qu’un dernier descendant. Ses deux autres petits-enfants sont décédés il y a trois ans, ils ont succombé à l’une de ces nouvelles maladies à côté desquelles l’épidémie de grippe aviaire, qui avait frappé la France en 2010, n’avait été qu’une discrète entrée en matière… Elle a renoncé depuis longtemps à l’idée d’acheter une automobile ; en 2035, l’Union européenne avait réservé l’usage des biocarburants aux véhicules utilitaires.
Maintenant des millions de personnes sont au chômage. Le gouvernement français vient d’interdire toute manifestation et même les rassemblements de protestation. Le ministre de l’Intérieur vient de prendre un de ces décrets maudits, c’est l’armée qui réprimera d’éventuels troubles de l’ordre public…
Neutralité carbone, l’exigence de la sobriété
Pour faire passer la purge des économies d’énergie et de la sobriété partagée, non seulement les politiciens devraient imposer un revenu maximum admissible (3 fois le salaire minimum par exemple), mais ils devraient rendre obligatoire à l’école l’apprentissage de la tempérance. Quant aux parents, ne pas offrir de cadeaux pour Noël serait un grand pas dans le bon sens.
Bien sûr, on peut dire que rien ne change … «rien de nouveau sous le soleil» etc.
Cela suffit pour exprimer très bien un certain pessimisme, voire nihilisme. (nihil = rien )
Si en plus on rajoute que ça ne fait qu’empirer, là on ne peut être plus clair. 2022 pire que 2021 ! Qui elle aura été pire que 2020. Pas besoin de boule de cristal pour prédire que 2023 sera pire que 2022. Et c’est là, je pense, le sentiment actuellement le mieux partagé.
Et dans deux jours se sera «Bonne ânée, bonne santé, prospérité et gnagnagna».
Rien ne change si ce n’est en pire, certes ! Rien n’est figé, tout change, dans un sens comme dans l’autre. Les inquiets peuvent toujours se dire : Tout passe, tout lasse, tout casse.
En attendant, si 2023 n’est pas plus pire que 2022 l’aura été à 2021… et si dans un an je peux toujours me dire «jusque là tout va bien»… eh ben je serais super con tant ! 🙂
De mon point de vue, de vieux machin, il vaut mieux commencer très tôt par accepter qu’à partir d’un certain âge, voire d’un âge certain, c’est le déclin.
Là encore, pour se con soler et/ou se rassurer on peut se dire que c’est pour tout pareil. Les planètes, les étoiles, les civilisations etc. Et que de toute façon «On ira tous au paradis, même moi ! Qu’on soit béni ou qu’on soit maudit, on ira avec les saints et les assassins, les femmes du monde et puis les putains».
Chouette ! Tous ensemble tous ensemble, ouai ouai !
Au diable le pessimisme, le nihilisme, le je-m’en-footisme, le nombrilisme, le racisme, la Bêtise crasse etc. cultivons plutôt la joie de vivre, en attendant. Et jusqu’à la fin essayons d’y croire. De croire à cette «intelligence collective», peu importe comment on l’appelle, de croire en ce Sapiens enfin digne de ce nom.
– « J’ajouterais aux valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité la sobriété. »
On peut même en rajouter des tas. La simplicité, l’hospitalité, la dignité, la propreté et j’en passe. Le problème c’est que les frontons seront toujours trop petits. Et qu’en plus tous ces mots ne veulent plus rien dire. Ou alors n’importe quoi. Résultat la liberté c’est l’esclavage. C’est le renard dans le poulailler. L’égalité c’est comme la justice, c’est selon que vous serez puissant ou misérable. La fraternité c’est laisser les pauvres se noyer. N’ont qu’à rester chez eux ! Misère misère.
Quant à la sobriété, pour ceux qui ne l’aurait pas deviné, pour beaucoup ce sera le choix de la couleur de la doudoune à la mode. Entre manger, correctement, tous les jours, et se chauffer, suffisamment, en hiver… auquel de ces deux «luxes» celui qui ne peut déjà pas se les offrir … va-t-il «choisir» de renoncer ? Misère misère !
« La « sobriété », ça veut dire quoi au juste ? Combien de degrés ? Quelle taille l’appartement/la maison ? Qui aura droit à une voiture ? … »
LA CARTE CARBONE! Pas très jouissif, une usine à gaz à mettre en place, mais équitable. Après vous dépensez vos « points » où vous voudrez. Vous choisirez vos degrés dans votre appart, dépenserez dans son isolation ou son chauffage ou dans sa surface habitable. Vous mangerez local car moins « coûteux » en points. Vous pourrez tout faire dans une limite raisonnable qui sera votre portefeuille « euros » et votre portefeuille « points carbone ».
Vous avez tout dépensé avant la fin du mois! Vous pourrez racheter des points à votre voisin mais à un prix douloureux sur un marché très régulé.
Dans ce projet Big Brother, la sobriété sera récompensée, le superfétatoire ne sera pas encouragé.
L’Offre suivra la Demande qui va instantanément faire vivre les producteurs les plus vertueux et les productions les plus essentielles. L’industrie va trinquer mais les artisans, agriculteurs et commerçants vont bosser…
Ça c’est la version consommateur, où seulement la consommation est « notée ». Un projet démoniaque car encore moins libertaire, encore plus surveillé, mais quand tout se dégradera démesurément trop, l’idée sera plus séduisante… peut-être.
Sinon, il reste aussi la version « anarchiste » où l’on sera le moins possible un « consommateur » pour devenir co-créateur sobre de ses besoins. Chacun pourra comprendre l’importance de métiers manuels sous-estimés. Chacun verra où seront ses besoins essentiels. Arrêter de gratter du papier, faire des stats, de la gestion pour revenir à la pratique, au geste, au soins, à la terre… sortir de ces villes-dépendances pour la campagne-autonome!
Une chose est certaine, ceux qui nous imposeront cette fumeuse Carte Carbone auront pensé à tout. Peu importe comment ils auront calculé leurs fameux quotas, ils vont déjà faire en sorte de ne surtout pas se tirer une balle dans le pied. Faudrait surtout pas qu’elle les fasse boiter, la Carte Carbone. Pas eux en tous cas.
Bien sûr, ils feront en sorte que même s’ils ne peuvent plus se chauffer, prendre l’Avion et s’offrir un jet privé n’en parlons pas, les gueux puissent continuer à bouffer. À pouvoir se payer la junk-food «bas carbone» de chez Auchan & Co et se «nourrir» de débilités sur TF1 et Compagnie. Qu’ils se rassurent, les gueux, ils auront leur quota de Pain et de Jeux. Et ils pourront ainsi continuer de rêver.
C’est bien connu, les pauvres font des rêves de pauvres. C’est bien pour ça qu’il faut leur laisser le droit, et même les encourager, à faire des rêves de riches.
Misère misère !