2/4) Jean-Pierre Dupuy, faire comme si le pire était inévitable

Tous les discours médiatisés ont un point commun : la croissance va revenir, on va s’en tirer, le cours ordinaire des choses reprendra à terme. C’est là l’illusion qui expose au danger. Car si rien ne change, nous savons que nous allons à la catastrophe.

En conclusion de son film Une vérité qui dérange (2006), Al Gore pose un problème philosophique considérable : « Les générations futures auront vraisemblablement à se poser la question suivante, « A quoi donc pouvaient bien penser nos parents, Pourquoi ne se sont-ils pas réveillés alors qu’ils pouvaient encore le faire ?  » Cette question qu’ils nous posent, c’est maintenant que nous devons l’entendre. »

Les catastrophes naturelles et les catastrophes morales, de plus en plus, seront indiscernables. Il est encore temps de faire que jamais il ne pourra être dit par nos descendants : « Trop tard ! » Un trop tard qui signifierait qu’ils se trouvent dans une situation où aucune vie humaine digne de ce nom n’est possible. C’est l’avenir qui donne sens au passé.

in Où va le monde ? Une décennie (2012-2022) au devant des catastrophes