La population mondiale compte 7260000000 au 1er janvier 2015 quant à la seule espèce humaine (voir tableau*). Comme au 1er janvier 2014, les estimations donnaient 7,162 milliards, il s’agit donc d’une augmentation annuelle de près de 100 millions de personnes (1,37 % en taux de croissance annuelle) alors que la planète compte un milliard de mal nourris, des terres agricoles dégradées, des océans dévastés, des problèmes croissants d’approvisionnement en eau, en pétrole, en métaux, etc. Notons en plus qu’il ne s’agit là que d’une approche strictement anthropocentrée. Il faudrait aussi comptabiliser les territoires des autres espèces qui sont envahis par les humains, bétonnés, déforestés, aux populations autochtones éradiquées ou émasculées, enfermées dans des zoos. La biodiversité disparaît, et il est biologiquement impossible que l’espèce humaine puisse proliférer durablement au détriment de l’ensemble des autres formes du vivant. Il en va de la survie dans des conditions décentes.
La pullulation démographique humaine est, avec la surconsommation, un facteur de détérioration non seulement du tissu social mais aussi du tissu que forme la trame du vivant. Or toute évolution exponentielle non maîtrisée conduit inéluctablement à l’effondrement comme l’avait prévu dès 1972 le rapport au Club de Rome sur les limites de la croissance. Il y a plus grave, la comparaison avec les effondrements de civilisation du passé (comme celui de l’empire romain) néglige une différence essentielle : jamais par le passé la Terre n’avait porté plus de 7000000000 d’humains (9 milliards dans les tuyaux, qui ne peuvent plus être déprogrammés autrement que via des catastrophes planétaires).
Moralité : alors que jadis l’effondrement d’un empire se traduisait par une dispersion des « effondrés » sur d’autres territoires de vie, celui qui se profile n’aura plus de terres d’exil en réserve, intactes et riches en ressources. Dans ce contexte, nous ne pouvons vous offrir nos vœux de bonne année 2015…
* Tableau de référence : population mondiale en millions d’habitants au 1er janvier 2015
Sources |
Effectifs au 1.1.2015 |
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INED |
7.285 |
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US Census Bureau |
7.215 |
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Population Reference Bureau |
7.282 |
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Poodwaddle |
7.183 |
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Population Matters |
7.322 |
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Population Mondiale.com |
7.269 |
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Ria Novosti |
7.337 |
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Terriens.com |
7.212 |
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Visio Météo / Géopopulation |
7.207 |
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Worldometers |
7.285 |
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Moyenne |
7 260 |
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Ces chiffres sont à mettre en relation avec l’article que Biosphère avait consacré au livre d’Olivier Rey, « Une question de taille ».
7 260 000 000 est un nombre gigantesque, il renvoie a des effectifs sans commune mesure avec ceux connus par l’Humanité durant l’essentiel de son histoire où nous n’étions que quelques millions. Ce nombre renvoie aussi à une omniprésence, une omnipotence de l’Homme et à une exclusion de tout le reste du vivant.
Nous y sommes habitués et nous ne prenons plus la mesure de cette démesure, comme si la précision des statistiques nous faisait perdre le sens des ordres de grandeur.
L’impossible est dans ces quantités et nous ne le voyons pas. Notre erreur est dans cet aveuglement et de cet aveuglement viendra notre déclin.
Voici quelques indications complémentaires données par le blog de référence en France sur la démographie :
« L’année 2014 a également été marquée par le franchissement du seuil des 100 millions d’habitants par les Philippines, 12ème pays le plus peuplé de la planète (après, par ordre : La Chine, l’Inde, les Etats-Unis, l’Indonésie, le Brésil, le Pakistan, le Nigéria, le Bangladesh, la Russie, le Japon et le Mexique). Le Bangladesh, avec plus de 1 100 habitants par kilomètre carré gardant le record de densité parmi les grands pays et le Nigéria, avec environ 2,6 % d’habitants en plus chaque année, gardant lui, le record du taux de croissance parmi ce » top12″. Parmi les grands pays développés notons l’exception que représentent les Etats-Unis pour lesquels l’US Census Bureau vient d’annoncer le franchissement du seuil des 320 millions d’habitants. Malgré leur haut niveau de richesse et de consommation, les Etats-Unis ont connu cette année une croissance de leur population de + 0,73 % (rythme correspondant à un doublement en 95 ans). Le développement ne constitue donc pas une garantie absolue de stabilisation rapide de nos effectifs, même si l’immigration constitue un facteur non négligeable de l’évolution démographique. En ce qui concerne la France, l’Insee vient de valider le passage des 65 millions pour l’année 2012. Compte tenu d’un accroissement d’environ 0,5 % par an, la population (Métropole + Dom) devrait en ce premier janvier 2015 s’approcher de 66 millions (5). »