Vingt-trois militants de Greenpeace ont été jugés mi-mai 2018 pour s’être introduits dans la centrale nucléaire de Cruas-Meysse. S’agit-il de lanceurs d’alerte ou d’actes de désobéissance civile ? Les décodeurs du MONDE* s’interrogent : « Avant la loi du 2 juin 2015 relative au renforcement de la protection des installations civiles abritant des matières nucléaires, les militants de Greenpeace n’auraient pu être poursuivis que pour « violation de domicile ». Le texte prévoit des peines allant jusqu’à sept ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende, quand l’intrusion est commise soit avec une arme, soit en bande organisée. Ni le mode d’action ni le statut des militants de Greenpeace n’entrent dans la définition légale du lanceur d’alerte, essentiellement délimitée par la loi Sapin II de 2016. Cette loi protège les lanceurs d’alerte « internes à une entreprise » car elle a été pensée pour faire face aux affaires comme les « Panama Papers » ou LuxLeaks ; autrement dit des personne physiques, pas une personne morale comme Greenpeace. »
Pour nous, lanceur d’alerte ou désobéissance civile, peu importe la querelle de mots, la loi évolue constamment. Il faut surtout d’interroger sur la légitimité de l’acte, la dénonciation d’une menace dommageable au bien commun l’emporte sur la légalité. Voici un dialogue possible avec des commentateurs du monde.fr :
GEOFFREY BASSET : Encore heureux que ces militants irresponsables de Greenpeace ne peuvent prétendre au statut de lanceur d’alerte !
Biosphere : définition de Sciences citoyennes : » Le lanceur d’alerte se trouve confronté à un fait pouvant constituer un danger potentiel pour l’homme ou son environnement, et décide dès lors de porter ce fait au regard de la société civile et des pouvoirs publics. Malheureusement, le temps que le risque soit publiquement reconnu et s’il est effectivement pris en compte, il est souvent trop tard ! » Greenpeace est donc plus perspicace que Geoffrey Basset…
le sceptique : Ces actions sont sans utilité. Si un groupe réellement hostile le faisait, les forces de sécurité ouvriraient le feu après sommation. Là, tout est fait pour prévenir « nous sommes de gentils manifestants », donc cela n’a aucune valeur de test de sécurité. Le buzz ONG-médias est fatigant, n’intéresse qu’un petit monde. Si les actions coup de poing, vidéos volées et rapports à méthodologies douteuses restent la dimension la plus médiatisée des écolos, leur cause stagnera ou régressera.
Biosphere : « Le sceptique » montre constamment son scepticisme, à croire qu’il n’y a rien à faire dans un monde où les motifs de révolte deviennent innombrables. Il serait plus productif de montrer avec quelles « méthodologies » on pourrait faire progresser la cause écolo. Greenpeace sait déjà médiatiser ces actions, qui parle des actions du « sceptique » ? On aimerait savoir…
ALEXANDRE FAULX-BRIOLE : Pénétrer sur un site protégé et indiqué par les panneaux appropriés est un délit, que l’on s’appelle GreenPeace ou non.
Biosphere : Pénétrer sur un site dangereux qui n’aurait jamais dû exister si le programme nucléaire avait été élaboré de manière démocratique et écologique est une dénonciation dans l’intérêt commun. Il y a légitimité de l’acte. Ce qui est considéré comme délit aujourd’hui sera sans doute étiqueté comme action de salut public dans l’avenir. Le seul panneau approprié, c’est celui qui indiquerait « matières dangereuses pour des milliers d’années ». Cela montrerait l’absurdité du nucléaire civil…
Sur ce blog, nous ne pouvons que vous inciter à devenir activiste avec Greenpeace. A l’origine de l’engagement de ces militants, il y a un sens très développé de la désobéissance civile et beaucoup de courage. Les activistes sont formés pour participer à des opérations de confrontation non violente. La priorité pour Greenpeace est de pouvoir poser une image sur ce qu’elle veut dénoncer. Protester n’intéresse pas Greenpeace, l’organisation a une culture du résultat…
* LE MONDE du 23 mai 2018, Les militants Greenpeace qui s’introduisent dans des centrales nucléaires sont-ils des « lanceurs d’alerte » ?
– » La jeunesse, non parce qu’elle serait plus maligne, mais pour la seule raison qu’elle est l’avenir, est la condition sine qua non du renouveau. Je n’ai aucun conseil à donner, je me contente de rêver d’une insurrection de l’esprit, qui mettrait sens dessus dessous les priorités de notre monde malade. On verra. Je verrai peut-être. Il va de soi que le livre que vous lisez sera vilipendé, et je dois avouer que j’en suis satisfait par avance. Ceux que je critique si fondamentalement n’ont d’autre choix que de me traiter d’extrémiste, et de préparer discrètement la camisole de force. Grand bien leur fasse dans leurs bureaux bien chauffés! »
Fabrice Nicolino (Qui a tué l’écologie ?)
Moi aussi je rêve d’une insurrection des esprits. Et je suis totalement d’accord avec ce que dit Nicolino de la jeunesse. Ce ne sont ni nos stars du Showbizz et du Système, hélicologistes inclus, ni les anciens soixante-huitards embourgeoisés et encore moins les quadras bobos qui se battront réellement pour sauver la planète. Il n’y a absolument rien à attendre de tous ceux-là, si ce n’est du cinéma, des chansons, des bouquins et du blabla. En tant que vieux qui ne manque de rien, je fais partie de ceux là, j’ai au moins l’honnêteté de le reconnaître. Comme dit également Nicolino : « Et il y a pire que de ne rien faire, qui est de faire semblant. » J’ai horreur de faire semblant, et je préfère ne rien faire que de faire des conneries.
Quant à notre jeunesse … à quoi rêve t-elle ? Pour quoi a t-elle réellement envie de se battre ?
Ouaiiiiiiis, c’est vrai que Hulot, le grand hélicologiste à la solde d’EDF, Bouygues, Loréal, etc…NKM qui dit que le nucléaire est une bonne énergie, le WWF qui sert à verdir et à donner bonne conscience aux multinationales, celles-là même qui polluent notre belle planète, Greenpeace, le champion du dédé…tous ceux là sont de petites mains qui œuvrent ensemble pour faire leur part à donner une bonne image à ceux qui détruisent la Terre.
@ Michel C
Nous avions acheté le livre de Nicolino car nous avions un excellent souvenir de son précédent livre, Bidoche, L’industrie de la viande menace le monde. Nous regrettons son dernier livre, Nicolino se tire une balle dans le pied. Nous pensons que tous ceux qui s’attaquent au système thermo-industriel d’une façon ou d’une autre, FNE, Greenpeace, Hulot, Jouanno, NKM ,WWF… ont droit à la sympathie de tous ceux qui se disent écolos. Nous sommes tous de petites mains qui œuvrent ensemble en faisant chacun sa part. Nicolino rêve de quelqu’un de plus grand que lui-même quand la situation le commande, type Charles de Gaulle !! L’écologie n’a pas à attendre de grands hommes pour l’emporter sur le primat économique libéral… sinon on peut attendre longtemps.
Les actions menées par Greenpeace sont certes légitimes mais nous sommes en droit de nous demander qu’elle est son véritable objectif. Au départ un groupe de 14 militants pacifistes et écologistes (dont Paul Watson désormais pirate, et Patrick Moore qui vend du glyphosate), aujourd’hui l’ONG compte plus de 3 millions d’adhérents, emploie 2900 salariés, elle brasse des millions d’euros et se vautre dans le Système.
Au sujet de Greenpeace, WWF, Fondation Nicolas Hulot, France Nature Environnement : «Leur baratin, car c’en est un, consiste à pleurnicher chaque matin sur la destruction de la planète, avant d’aller s’attabler le midi avec l’industrie, dont le rôle mortifère est central, puis d’aller converser avec ces chefs politiques impuissants, pervers et manipulateurs qui ne pensent qu’à leur carrière avant de signer les autorisations du désastre en cours.»
( Fabrice Nicolino dans « Qui a tué l’écologie ? )
Personnellement j avais une grande confiance dans l état , le tournant à été la catastrophe de Tchernobyl ou toutes les autorités nous ont expliqué que le nuage radioactif avait la politesse de respecter la frontière française …
Depuis il y a eu le sang contaminé,l amiante et bien d autres scandales
La résistance civil non volante est une légitime défense face à un état qui n a qu une logique comptable à court terme du bien commun .
Personnellement j avais une grande confiance dans l état , le tournant à été la catastrophe de Tchernobyl ou toutes les autorités nous ont expliqué que le nuage radioactif avait la politesse de respecter la frontière française …
Depuis il y a eu le sang contaminé,l amiante et bien d autres scandales
La résistance civil non volante est une légitime défense face à un état qui n a qu une logique comptable à court terme du bien commun .