L’opinion de RSE* : « Faire un enfant de moins, ça ne change rien globalement. Les préconisations écologiques individuelles adressées aux citoyens (faites un enfant de moins, mangez moins de viande, recyclez vos déchets) présuppose toujours qu’un nombre significatif d’individus vont les suivre, et que ce nombre soit suffisant pour être de nature à faire changer le système socio-politique et économique global. Or dans le cas de la question de la natalité, cette présupposition pose deux problèmes très sérieux. Le premier, c’est la question de savoir si ce « nombre significatif » peut être atteint. Car on ne parle pas ici d’un geste anodin comme éteindre une lumière ou réduire la durée de sa douche. On parle d’un geste extrêmement contraignant, ne pas avoir d’enfant, c’est-à-dire renoncer à une facette centrale de notre vision de la vie, renoncer même à une chose qui est « naturellement » inscrite dans notre patrimoine génétique (la reproduction). Peut-on sérieusement imaginer qu’en dehors de quelques écolo réellement engagés, de nombreux individus renoncent spontanément à avoir des enfants pour la bonne cause ? (…) Éduquer les enfants est sans doute plus importants que de ne pas en avoir. »
Le commentaire de biosphere : il est vrai que le collectif passe par la somme des engagements individuels et qu’il n’est pas facile de convaincre dans un environnement anti-malthusien où on fait souvent des enfants sans y penser, c’est si facile de baiser. Encore faut-il ne pas user de faux arguments. Tout changement culturel commence par être minoritaire et parfois cela fait boule de neige. Les chrétiens étaient au départ une minorité persécutée et l’islam s’est fabriqué à partir d’un seul homme. Il suffit que le contexte s’y prête pour que la mayonnaise prenne, mais cela peut mettre beaucoup d’années pour investir des consciences multiples. Quant aux contraintes, les manières d’éviter d’avoir des enfants sont pratiquées de tous temps, sinon chaque femme aurait en moyenne une douzaine de marmots en moyenne. Même des actes très contraignants comme l’avortement sont pratiqués à grande échelle.
Ce texte déraille surtout par son côté « naturaliste », la reproduction serait inscrite ad vitam aeternam dans notre « vision de la vie ». N’oublions pas que certains peuvent faire le vœu de chasteté et ainsi agir contre leur « nature ». Tout notre comportement est construction culturelle, nous pouvons donc aller librement, de façon non déterminé une fois pour toutes, dans une direction ou dans le chemin contraire. Comme le dit le texte, tout est affaire d’éducation, et d’abord de socialisation primaire, les valeurs et les normes données par le milieu familial. Nos valeurs de référence se modifient principalement avec le contexte géo-politique et bio-physique de notre environnement. Les écologistes pensent que dans un milieu de plus en plus contraint par la surpopulation, la limitation des naissances deviendra plus ou moins progressivement « naturelle », c’est-à-dire considérée comme normale par la plus grande partie des humains. Cela passera par une éducation dès le plus jeune âge aux contraintes terrestres d’une humanité qui cultive aujourd’hui la démesure alors que notre milieu de vie est saturé de tas de choses malsaines. De plus en plus de personnes vantent la sobriété et la décroissance, la limitation des naissances est déjà un des aspects de cette approche. Nous prévoyons même qu’il y aura dans certaines zones du monde des examens pour savoir si les volontaires à être parents malgré tout pourront physiquement et pédagogiquement être capables d’avoir des enfants, un permis de procréer, un diplôme pour enfanter qui servira réellement l’intérêt collectif….
* https://e-rse.net/arreter-avoir-enfants-ecologie-climat-270514/?utm_source=NL#gs.tOd3ooU
Faire un enfant de moins, allez dire ça aux écolos, dont la moyenne doit tourner autour de 3. Tout comme le pékin moyen dont le troisième rembourse l’emprunt immobilier. C’est beau l’amour des parents.
Bonjour @Michel C.
Si je me suis mépris(e) et qu’en fait avec la thèse selon laquelle le désir de le reproduction (j’ai bien dit « le désir », et non pas « la possibilité ») n’est pas inné vous n’êtes aucunement en désaccord, alors tant mieux.
@Invite2018
Relisez ce que j’ai écrit, ça me semble pourtant clair. Toutefois je comprends que ça ne soit pas très facile à comprendre. Je ne reproche pas aux auteurs (RSE comme Biosphère) d’avoir mis des guillemets. Au contraire je dis qu’ils font ainsi preuve de prudence et ce n’est pas moi qui le leur reprocherais.
Toutefois, sans être généticien je ne pense pas me tromper en disant que la sexualité, comme la reproduction, est naturellement (avec ou sans guillemets) inscrite dans notre patrimoine génétique. (c’est ce que dit RSE)
Monsieur Barthès, les résidences secondaires des milliardaires sont certes occupés, mais par les mêmes personnes. Le nombre de gens différents qui les occupent est très inférieur au nombre des résidences elles-mêmes.
Et quant le milliardaires meurent, d’autres milliardaires en héritent. N’allez pas croire que cela profite à l’ensemble de l’humanité ou même à l’ensemble des Occidentaux.
Que les cinq cents personnes les plus riches du monde pèsent au moins autant que le reste de l’humanité réuni est une évidence que tout écologiste et tout non-nataliste sont tenus de ne pas nier.
Cessons de croire que la fortune des grands patrons ne soit que virtuelle. Qui a l’argent a aussi les biens matériels et physiques.
@ Michel C, puisque vous vous méfiez du concept de nature humaine, alors pourquoi reprochiez-vous aux auteurs de l’article d’avoir mis « nature » entre guillemets?
Bonsoir Didier Barthès.
Comme vous je ne pense pas qu’il s’agisse d’une corrélation statistique. Je ne doute pas que ce soit l’homme qui d’une manière ou d’une autre soit responsable de la disparition du dodo de l’île Maurice. Et de la même manière, ce sera l’homme qui sera responsable de l’extinction de l’ours polaire, de l’éléphant et j’en passe.
Au sujet de la « capacité de la boîte » n’oublions pas qu’il faudrait 5 planètes à l’humanité si tous les hommes vivaient comme un Américain (moyen). 5,2 comme un Australien et 3 comme un Français. C’est pourtant grand l’Australie… et il n’y a que 2,5 habitants au km2. Certes c’est beaucoup plus dense à Sydney qu’au fond du bush, mais quand même. Quant à l’empreinte écologique du Somalien, au nombre de planètes qu’il nous faudrait si nous vivions tous comme lui (ou comme un aborigène d’Australie) je vous laisse comparer.
Alors bien sûr, et vous me l’avez déjà dit, le mode de vie du Somalien ne fait pas trop rêver. Je suis bien d’accord.
Bonjour Invite2018
Je mets parfois « nature » entre guillemets parce que déjà je ne sais pas bien ce que ce mot veut dire. Parfois je lui met une majuscule, mais là c’est pour parler d’autre chose. Je peux dire que j’aime la montagne, les forêts, les rivières, me balader dans la nature… mais en fait cette « nature » est toujours plus ou moins artificialisée. C’est certainement pour ça qu’on parle de « nature sauvage ». Seulement là-aussi, on sait maintenant par exemple que la forêt amazonienne a été depuis très longtemps façonnée par l’homme
Je ne suis pas généticien, je ne sais pas exactement ce que nous pouvons mettre, ou pas, sur le compte de notre patrimoine génétique. C’est ainsi que je me méfie beaucoup de ce concept (très pratique) de « nature humaine ». Nous avons certes la capacité de procréer, du moins normalement, et jusqu’à un certain âge, c’est à dire qu’il y a là des limites. Je ne sais pas si « l’envie irrésistible de procréer » est inscrite dans nos gènes, notamment pour les mâles, mais par contre j’ai tendance à croire que ce qu’il l’est, c’est l’envie ou le besoin de jouir. Et de jouir autant que possible, no limit ! Par « jouir » je ne parle évidemment pas que du sexe.
Bonjour Michel C,
Concernant la boîte et ses capacités nous avons quand même quelques données objectives.
Elle a réussi à héberger quelques dizaines puis quelques centaines de milliers puis quelques millions d’homme pendant quelques centaines ou quelques dizaines de milliers d’années (selon le point de départ que vous choisissez)
Il se trouve que depuis que l’humanité « est » quelques milliards la vie sauvage sur la planète ne représente plus que le dixième (oui en fait, c’est presque déjà fini) de ce qu’elle était avant.
Tout cela n’est peut-être que corrélation statistique et je sais bien qu’une analyse statistique précise doit toujours tenir compte du fait que corrélation ne vaut pas certitude du lien de cause à effet….mais quand même, les soupçons ne me semblent pas injustifiés.
Bon, oui je fais le pari que la situation que nous connaissons depuis 100 ou 200 ans est une pointe tout à fait particulière dans l’histoire de l’humanité, une chose non durable et dont la fin hélas produira bien des souffrances.
Bonjour Invité 2018,
Non je ne vois pas comment un milliardaire pourrait consommer autant de fois plus (sans même parler de millions de fois) qu’un français moyen. Il ne mange guère plus, il se déplace beaucoup plus mais pas 1 000 fois plus et une partie de ses déplacements sont professionnels et seraient de toute façon faits par d’autres si le capital était plus également réparti. Quant aux résidences secondaires, elles sont souvent gardées et de fait occupées et à la disparation de ces gens retourneront à l’ensemble de l’humanité après que les Etats se soient grassement payés, donc en fait ça ne pèse pas beaucoup. Je suis infiniment plus choqué par le fait que des gens touchent des dizaines de millions d’euros par an pour… taper dans un ballon.
Bonjour monsieur Barthès.
Bill Gates a bel et bien un impacte environnementale plusieurs millions de fois plus importante que celui du Français moyen.
Les fortunes des grands patrons ne sont pas que virtuelle. Certes, ils ne mangent pas plusieurs milliers de fois plus que nous, mais il possèdent des centaines de milliers de grandes résidences secondaires. Parmi les classes moyennes, c’est par personne deux résidences maximum.
Bonjour @Michel C.
Mettre « nature » entre guillemets est de bons sens.
En effet, notre patrimoine génétique nous donne certes la capacité de procréer, mais ne nous donne pas quelque envie irrésistible de procréer.
Bonjour Didier Barthès
Pour Bill Gates, nous sommes d’accord. Vous dites que « non la Corse est déjà peuplée très convenablement ».
Seulement « convenablement » c’est subjectif. J’en connais des tas qui ne voudraient absolument pas vivre dans des « coins paumés », il leur faut du monde, il leur faut des activités (pour FAIRE), sinon ils s’ennuient, à mourir, qu’ils disent. La Corse c’est joli, mais la plupart de ceux qui le disent n’y vivent pas. La population en Corse est de 37 habitants au km2, elle est de 31 en Ariège. C’est assez comparable, ce sont des régions de montagne, avec beaucoup de « nature », pas de grandes villes.
L’Ariège comptait environ 200.000 habitants en 1791 et 270.000 en 1846. Puis ce fut le déclin. 137.000 en 1962 et environ 150.000 aujourd’hui. Pour dire seulement que 50.000 habitants de plus en Ariège, ça ne devrait pas changer grand chose. A condition bien sûr, que ces gens-là ne soient pas trop gourmands, qu’ils sachent se contenter de peu… ce qui aussi est très subjectif. Il n’empêche que de plus en plus de gens de ce genre s’installent en Ariège, et ailleurs aussi.
Maintenant je sais bien que pour « caser » 240.000 personnes de plus tous les jours, ça va être un peu compliqué. C’est comme pour caser 13 œufs dans la boîte de 12. Sauf qu’ici nous ne savons pas combien la « boite » peut en caser. Mais en tous cas ce n’est pas à Monaco qu’elles trouveront leur place (18.654 hab/km2) .
Bonjour Michel C,
Je précise, que je n’ai jamais dit que l’impact de quelqu’un comme Bill Gates sur la planète était identique à celui d’un habitant des pays les plus pauvres (ou même d’un français moyen), j’ai juste dit qu’il n’était pas des millions de fois supérieur (ni même des milliers) mais qu’en plus la répartition de son capital en des mains plus nombreuses ne changerait rien à la pression anthropique sur le monde, au contraire peut-être d’ailleurs cela l’augmenterait.
D’autre part, quand vous dites qu’il y a de la place sur la planète (en Corse ou en Corrèze), non la Corse est déjà peuplée très convenablement et ces endroits préservent un peu la nature, mais surtout, la population mondiale croît de 240 000 personnes par jour, donc ces départements pourraient être surpeuplés en une journée chacun. Vous voyez en une année, ce sont 360 surfaces équivalentes qui pourraient être occupées par les hommes.
En prenant de plus grande surface, voyez qu’en gagnant un milliard d’habitants tout les 11 ans nous gagnons l’équivalent de la population africaine tous les 15 ans, autant dire, comme il n’y a que 5 continents (dont l’Océanie petite, l’Europe surpeuplée et petite aussi et l’Asie qui a déjà plus de 4,5 milliards d’habitants) je ne vois pas trop où se trouvent les réserves. Ah si peut être juste dans les zones encore un peu préservées comme la Sibérie et le Canada. Dépêchons-nous de détruire tout ça ! une vingtaine d’années devraient largement suffire et la question de la protection animale sera enfin résolue.
Bonjour Jean-Paul Grange
Je partage ce que vous écrivez là. Pourquoi avoir des enfants ? Disons plutôt, pourquoi vouloir des enfants ?
Vous dites, pour vivre « par procuration ». Je ne connaissais pas cette expression, mais je suis d’accord, nous nous voyons dans nos enfants.
Pour que nos gènes nous survivent… je suis également d’accord. Comme dit la pub, « parce que je le vaut bien ».
Il est difficile d’expliquer les raisons qui nous font désirer un enfant, ou pas. Nous ne pouvons que témoigner de notre propre expérience, comme de celle d’amis. Ainsi un ami qui ne voulait pas d’enfant (il voulait « profiter de la vie») et qui lorsqu’il a été papa a 40 ans m’a dit, littéralement : «j’ai failli passer à côté de quelque chose d’énorme». Et en disant ça il ne parlait pas de sa femme.
Bonjour,
Je suis pour la prise en compte du problème de surpopulation et donc une diminution du nombre d’enfants.
Mais pourquoi ne pas aller plus loin sur la question du « Pourquoi avoir des enfants ? » Il a en effet 2 sources de raisons : pour l’individu et pour l’extérieur : le pays, la religion, l’espèce,…
Pour les individus une des raisons forte est la vie par procuration : « je suis fier de mon fils qui a fait telle école », « enfin ma fille va se marier »,… Vivre pour ses enfants qui vivent pour leurs enfants ne fait que repousser sa propre vie. Dans le sport, bien assis sur sont fauteuil, d’aucuns disent « on a gagner ! » lorsqu’une équipe de leur pays a gagné un concours de jeu de ballon. D’autres sont fans de chanteurs et vivent à travers eux. On peut être heureux pour ses enfants mais pourquoi vouloir s’attribuer leur réussite. De même pourquoi vouloir que nos gènes nous survivent ? Il existe déjà des milliards de femmes et d’hommes et parmi elles d’excellentes personnes.
Le souhait d’expérience de la paternité et maternité pousse certaines personnes à dire « on n’est vraiment une femme que si on a eu un enfant ». Je pense qu’avoir des enfants est une responsabilité, une expérience et un apport de plaisirs et déceptions mais c’est le cas d’autres expériences. Certaines personnes veulent parcourir le monde pour tout voir, d’autre sautent en parachute et d »autres souhaitent connaitre un maximum de partenaires.
Alors au delà, enfants ou pas, la question n’est-elle pas simplement d’aider son prochain et l’environnement qui l’abrite.
@ Didier Barthès
Vous savez bien que je suis globalement d’accord avec ce que vous écrivez là. Hélas, et je vous l’ai déjà dit, quoi que nous fassions, quoi que nous prônions (le permis de procréer, le permis de voter, le journal La Décroissance remboursé par la Sécu, etc.) la planète comptera quelques 10 milliards d’habitants en 2050. (pour 2100 consulter Madame Irma). Si ça peut vous rassurer la terre ne sera jamais totalement recouverte d’hommes et de femmes. Et à tous ceux qui se sentent à l’étroit, je leur dis souvent qu’il y a encore de la place en Corse ou en Corrèze.
Maintenant c’est vrai, nous sommes biens partis pour que parmi ces 10 milliards en 2050 il y ait beaucoup plus de cons-ommateurs qu’aujourd’hui. Toujours plus. Or un petit-bourgeois (comme vous et moi, et marcel etc.) et à plus forte raison un Bill Gate par exemple, qui « pèse » tout de même 93 milliards de dollars US (rien que ça), a un impact environnemental largement supérieur à celui du Somalien moyen. Déjà là-dessus, il n’y a pas photo, nous ne devrions même pas en discuter. Les petits ruisseaux faisant les grandes rivières, mieux vaut ne pas en rajouter, je suis d’accord. Alors si ce n’était pas le problème du plastique, je dirais « yaca mettre des distributeurs de capotes gratis à tous les coins de rue ! »
Je pense que nous serons d’accord pour dire que les ravages que ces milliards d’humains (riches et pauvres) font subir à leur environnement (qui est bien sûr celui des autres espèces), sont la cause de leur démesure. Notre démesure. Une véritable folie !
L’hybris s’observe aussi bien sur tout ce qui touche à l’économie (productions, consommations, pollutions), que sur les projets, les réalisations, les décisions, la plupart du temps totalement déconnectés du réel. Elle s’observe donc sur les façons de penser, nos façons de penser, sur la démographie bien sûr, en fait pratiquement partout.
RSE écrit : « L’écologie : d’abord tout une question politique et sociale, avant d’être démographique ».
L’écologie, l’intérêt collectif dont parle Biosphère à la fin de son commentaire, tout ça sont bien sûr des questions ou des problèmes politiques. Or nous savons ce qui en est de la et du politique aujourd’hui. Nous savons où se prennent les décisions, et par qui, et ce qui les motive etc. Nous savons aussi le degré de maturité comme la capacité de « mordant » des dits « citoyens ». Nous savons aussi l’intérêt (collectif ?) de les laisser dans ce triste état.
Quoi qu’il en soit je pense qu’il est contre-productif de laisser croire que ce seront des actes individuels qui « sauveront la planète ». Bien sûr il n’est pas question pour moi de balayer d’un revers de la main tous les « petits-gestes », ni de condamner ceux qui les prônent. Je dis que nous devons « agir local et penser global », mais que nous ne devons pas oublier le rôle primordial du politique. Ni sa responsabilité dans cette catastrophe, dont Dame Nature saura vite se remettre.
Chacun voit midi à sa porte. Je me souviens d’un couple qui s’en était tenu au taux de renouvellement approximatif, 2, et qui au moment où il a désiré les troisième, s’est dit que finalement, si ce n’étaient pas eux ce serait d’autres moins conscients des enjeux. Et de la sorte, ils ont allègrement contribué au problème en se persuadant qu’ils pourraient répandre leurs idéaux à la façon de leurs gènes. Dissonance cognitive ?
Bonjour Michel C
Je crois vraiment qu’il faut distinguer sur ce sujet la question de la justice sociale de celle de l’efficacité écologique.
Certes la richesse des plus grands milliardaires de la planète peut paraitre choquante, mais je crois vraiment que, si par magie, disparaissaient les 1 000 ou même les 10 000 plus grandes fortunes du monde, cela ne changerait strictement rien à la question de notre impact. Leur richesse est essentiellement constituée de titre de propriété sur le capital. si celui ci était plus égalitairement réparti (chez plus de monde ou même donné aux Etats) cela serait plus juste mais ne conduirait en rien à diminuer l’impact écologique. Ces gens, à titre personnels, ne mangent pas un million de fois plus qu’une personne normale ni ne prennent pas l’avion 24 h sur 24. Nos banlieues ne sont pas couvertes de grandes villas luxueuses, et l’essor de l’aviation est bien lié au transport et au tourisme de masse
L’impact des classes moyennes des pays développés est bien plus conséquent (voyez la sortie d’un hypermarché le samedi autour de toutes nos grandes villes). Mais bien peu de français seraient prêts à y renoncer et d’ailleurs ils ne se perçoivent pas comme riches et dépensent aussi une bonne partie de leur ressources sous forme de prélèvements obligatoires (bien plus de la moitié). qui à leur tour conduisent à des dépenses d’Etat et à des impacts.
D’autre part, une large proportion de l’humanité (disons 5 ou 6 milliards sur les quasi 8 que nous sommes désormais) n’aspire et avec raison qu’à être plus riches. Je crois qu’on ne peut pas (sauf à être cynique) le leur refuser. Or, la moindre augmentation de leur niveau de vie, aura du fait de leur nombre, des impacts gigantesques sur la Terre.
Comme je suis favorable à plus de justice sociale et à la lutte contre leur pauvreté, je crois qu’il faut aller dans ce sens, mais cela à une contrepartie inévitable, que ces effectifs diminuent via la baisse de la fécondité. nous ne serons pas à la fois riches et nombreux, la planète ne le permettra pas et ne le supportera pas.
Enfin se pose cette question que nous avons souvent évoquée ici, celle de l’occupation des territoires par les hommes, qui riches ou pauvres, empêchent de fait l’existence de toute autre faune. Nous prenons la place du reste du vivant.
Je prends souvent l’exemple du Canada, un pays parmi les plus riches du monde, qui offre à ses habitants un très haut niveau de vie et néanmoins préserve d’immenses forêts et conserve une grande faune. vous voyez bien pourquoi.
En ce sens oui, la question démographique n’est pas seulement le problème principal, elle est le problème incontournable, celui qui, s’il n’est pas résolu rendra absolument inutiles tous nos autres efforts. Qu’importe que nous soyons tous vertueux (ce que nous ne serons pas d’ailleurs); le jour où la Terre sera couverte d’hommes, et que plus rien d’autre de vivant n’aura sa place, le combat sera perdu pour la nature comme pour l’Humanité.
D. Bartes a une fois de plus raison :
même en restreignant la consommation jusqu’ à la porter à un niveau très raisonnable
(par élimination de la con-sommation chère à Michel C) , la biodiversité en prendrait toujours un énorme coup car il faut bien loger , vêtir et nourrir une quantité gigantesque et donc déraisonnable de personnes (67 millions d’ habitants) .
Que je sache , le monde animal et végétal ont aussi le droit d’ exister et de bénéficier d’ espaces suffisants vierges de ce maudit bipède invasif
Je me demande si le journal ‘la décroissance » ne recèle pas une palanquée de gauchos obnubilés par le partage équitable des richesses ‘vieille antienne usée jusqu’ à la corde des cocosocialos
J’ attends avec impatience la réplique de dame nature en espérant toutefois que les gens raisonnables ne « trinqueront » pas trop ce jour – là
Bonjour Didier Barthès
Vous avez raison, nous devrions avoir quelques chiffres en tête.
D’abord quelques chiffres qui nous montrent « la grande accélération », les chiffres de nos diverses consommations, notamment d’énergie, et ce indépendamment du nombre de cons-ommateurs. Ensuite quelques chiffres qui révèlent notre démesure, notre folie, notre plus grand problème. Le nombre de milliardaires, leur fortune, le coût de telle ou telle activité (ex. armement, publicité), comparé au coût que nécessiterait la résolution de tel ou tel problème sanitaire ou social.
Quant à cette histoire de priorité, il ne s’agit que d’une affaire de lunettes.
Indépendamment de tous les débats et présupposés idéologiques que nous pouvons avoir sur la question du droit à limiter le nombre d’enfants (ou même à inciter à le faire), il y a une chose dont nous devons bien être conscients :
La nature s’en chargera, et elle ne se préoccupera pas de morale ni ne prendra de gants.
La question n’est pas de savoir si nous devons faire moins d’enfants (sur un monde fini, cela relève de l’évidence) mais si nous préférons le décider nous-mêmes ou si nous préférons attendre que la confrontation aux limites de la planète s’en charge.
Il va de soi que la seconde solution sera infiniment plus douloureuse. C’est hélas la voie sur laquelle nous sommes largement engagés et une voie de laquelle, même beaucoup d’écologistes ne veulent pas nous faire sortir.
En 40 ans le nombre d’animaux vertébrés a été divisé par deux, dans le même temps le nombre d’hommes a été multiplié par deux. La Terre gagne aujourd’hui en 11 ans un milliard d’habitants, elle avait mis plusieurs dizaines de milliers d’années pour atteindre le premier milliard.
Tant que nous n’aurons pas ces chiffres en tête et que nous ne les mettrons pas au premier rang de nos préoccupations écologistes, nous irons à l’échec.
Je suis globalement d’accord avec ce que RSE écrit dans ce passage. Et tout aussi d’accord avec ce qu’il écrit dans son article «Faut-il arrêter de faire des enfants pour préserver la planète ? »
Par contre là où ça déraille, c’est dans l’analyse que fait Biosphère de ce seul passage.
RSE tente d’expliquer en quoi la préconisation de faire un enfant de moins est différente de celle de fermer le robinet en se lavant les dents. Cette préconisation malthusienne serait du même ordre qu’une injonction nous demandant de respirer moins, une injonction paradoxale. RSE voit là un renoncement « à une facette centrale de notre vision de la vie ». C’est vrai qu’à ce moment là, ça n’est même pas la peine de réfléchir pour savoir quelles seraient les chances que le « nombre significatif » soit atteint. Il est de toute façon inutile et ridicule de tenter de dire ce que serait le monde « si ma tante en avait » !
Eh oui, notre vision de la vie … rien que ça. Ce passage renvoie aux questions existentielles (Qu’est que la vie ? et la Vie ? Quel sens donner à sa vie ? etc. ) À ces questions personne n’a le droit d’imposer SA réponse, personne ne détient la vérité (la Vérité ?) Quoi qu’il en soit, là où RSE voit une chose Biosphère en voit une autre. Nous pouvons seulement dire que RSE et Biosphère n’ont pas les mêmes lunettes.
En mettant des guillemets à l’adverbe de cet autre mot (tout aussi difficile à cerner que la vie ou la vérité), à savoir « nature » , RSE semble prendre des précautions pour dire que la reproduction est inscrite dans notre patrimoine génétique. Si cette activité propre au vivant n’est pas inscrite dans les gènes, alors je suis très curieux de savoir où. Qu’on me l’explique ! En jouant de même avec les guillemets, de son côté Biosphère montre qu’elle n’est pas très à l’aise, elle non plus, avec ces affaires de « nature ».
Cependant, affirmer que « Tout notre comportement est construction culturelle », c’est à mon avis refuser la part d’animal que nous avons en nous. Dire que « nous pouvons aller librement, de façon non déterminée, une bonne fois pour toutes» et ce dans un sens comme dans un autre, c’est soit de l’ignorance (ce que je ne peux croire), soit le refus de tous nos déterminismes, innés ou acquis, qui entravent ou limitent cette fameuse liberté. Dans ce cas ce n’est ni plus ni moins que du déni de réalité. C’est le refus des limites, c’est se croire tout permis. Et je pense que c’est grave.
Le second problème que soulève RSE dans son article mérite encore plus de réflexion, «la question de savoir qui seraient ces individus prêts à renoncer à avoir un enfant. » Seraient-ce ceux-là les « vrais écolos », les « bons écolos » ?
Je reste convaincu qu’avant de prôner un permis de procréer, nous aurions intérêt à commencer par réfléchir à un permis de voter, « qui servira réellement l’intérêt collectif… »
Je suis globalement d’accord avec ce que RSE écrit dans ce passage. Et tout aussi d’accord avec ce qu’il écrit dans son article «Faut-il arrêter de faire des enfants pour préserver la planète ? »
Par contre là où ça déraille, c’est dans l’analyse que fait Biosphère de ce seul passage.
RSE tente d’expliquer en quoi la préconisation de faire un enfant de moins est différente de celle de fermer le robinet en se lavant les dents. Cette préconisation malthusienne serait du même ordre qu’une injonction nous demandant de respirer moins, une injonction paradoxale. RSE voit là un renoncement « à une facette centrale de notre vision de la vie ». C’est vrai qu’à ce moment là, ça n’est même pas la peine de réfléchir pour savoir quelles seraient les chances que le « nombre significatif » soit atteint. Il est de toute façon inutile et ridicule de tenter de dire ce que serait le monde « si ma tante en avait » !
Eh oui, notre vision de la vie … rien que ça. Ce passage renvoie aux questions existentielles (Qu’est que la vie ? et la Vie ? Quel sens donner à sa vie ? etc. ) À ces questions personne n’a le droit d’imposer SA réponse, personne ne détient la vérité (la Vérité ?) Quoi qu’il en soit, là où RSE voit une chose Biosphère en voit une autre. Nous pouvons seulement dire que RSE et Biosphère n’ont pas les mêmes lunettes.
En mettant des guillemets à l’adverbe de cet autre mot (tout aussi difficile à cerner que la vie ou la vérité), à savoir « nature » , RSE semble prendre des précautions pour dire que la reproduction est inscrite dans notre patrimoine génétique. Si cette activité propre au vivant n’est pas inscrite dans les gènes, alors je suis très curieux de savoir où. Qu’on me l’explique ! En jouant de même avec les guillemets, de son côté Biosphère montre qu’elle n’est pas très à l’aise, elle non plus, avec ces affaires de « nature ».
Cependant, affirmer que « Tout notre comportement est construction culturelle », c’est à mon avis refuser la part d’animal que nous avons en nous. Dire que « nous pouvons aller librement, de façon non déterminée, une bonne fois pour toutes» et ce dans un sens comme dans un autre, c’est soit de l’ignorance (ce que je ne peux croire), soit le refus de tous nos déterminismes, innés ou acquis, qui entravent ou limitent cette fameuse liberté. Dans ce cas ce n’est ni plus ni moins que du déni de réalité. C’est le refus des limites, c’est se croire tout permis. Et je pense que c’est grave.
Le second problème que soulève RSE dans son article mérite encore plus de réflexion, «la question de savoir qui seraient ces individus prêts à renoncer à avoir un enfant. » Seraient-ce ceux-là les « vrais écolos », les « bons écolos » ?
Je reste convaincu qu’avant de prôner un permis de procréer, nous aurions intérêt à commencer par réfléchir à un permis de voter, « qui servira réellement l’intérêt collectif… »