Nicolas Hulot va-t-il quitter le navire ? C’est la question posée en page UNE de Libération du 3 juillet 2018. La réponse semble aller de soi dans le sous-titre: « Rester au risque de se décrédibiliser ou partir quitte à ne plus influer sur les décisions ? Couleuvre après couleuvre, le dilemme du ministre devient de plus en plus aigu. » Suivent six pages d’analyse du type « Hulot sous l’eau, les écolos soûlés » ou « l’exécutif s’accroche à sa caution verte ». LE MONDE du 3 juillet fait une analyse plus nuancée mais la question reste la même à propos du nucléaire ou de l’agenda chargé du ministre Hulot : « Ses différents rendez-vous pourraient être autant de tests politiques pour Nicolas Hulot et pour son avenir au sein du gouvernement. » Deux pages de commentaires en fin de journal mettent les pieds dans le plat : « Un ministre qui n’a pas cessé de se renier » , « Sa démission provoquerait peut-être un sursaut », etc.
En fait le véritable problème de Nicolas Hulot est qu’il est seul contre tous ! Pour lui les lignes sont claires, il faut changer profondément de système. En matière nucléaire par exemple, il assume devant les journalistes sa vision personnelle de la PPE (Programmation pluriannuelle de l’énergie) : « Je souhaite qu’à la fin de l’année 2018, on ait un calendrier précis avec un échéancier, qu’on sache quels réacteurs vont fermer. » Mais une connaissance de la puissance du lobby nucléaire en France fait déjà dire que mentionner dans la PPE une liste de centrales qui devront fermer est potentiellement explosif, que ce soit industriellement ou politiquement. Dans ce contexte, Nicolas a contre lui malheureusement EDF, et les politiques qui s’en font le relais. Le groupe public EDF affirme aujourd’hui accepter de viser l’objectif de 50 % de nucléaire dans la production d’électricité… puisque la date de concrétisation reste encore complètement indéterminé. Par contre EDF demande, en contre-partie immédiate, la décision de construire un deuxième EPR dont Nicolas ne veut pas. Bien sûr le ministre de l’économie Bruno Le Maire abondait dans le sens d’EDF lors du salon mondial du nucléaire le 26 juin : « N’ayez aucun doute : le nucléaire restera essentiel à long terme pour garantir la sécurité d’approvisionnement de notre pays, la compétitivité de notre pays, et l’indépendance énergétique de la nation française. »* L’arbitrage entre ces deux avis opposés, économie contre écologie, sera fait par Matignon (en fait par Macron) théoriquement d’ici à la fin de l’été. La messe est dite, demandez à un citoyen ordinaire s’il souhaite dans l’avenir pouvoir moins souvent regarder de match de foot à la télé ou ne pas accéder aux voitures électriques (car la fée électricité sera en manque de baguette magique), et vous verrez sa réaction, pronucléaire. Ce n’est pas parce qu’il existe un plan de libération de l’éolien terrestre depuis janvier, un plan méthanisation en mars, un plan hydrogène début juin et un plan solaire voici quelques jours que les énergies renouvelables pourront compenser une chute importante de la production nucléaire. Notons qu’une version provisoire de la PPE sera présentée mi-juillet et après, il suffirait d’un simple décret pour mise en application.
Nous espérons que le report sine die des 50 % ou la construction autorisée d’un deuxième EPR sera un motif suffisant pour que Nicolas Hulot décide de quitter ce gouvernement. Continuer à faire du greenwashing au nom de Macron devient insupportable.
* LE MONDE du 3 juillet 2018, Nicolas Hulot monte au front écologique
Salut marcel
Je vous disais de regarder l’évolution de la consommation d’électricité en France, la courbe parle d’elle-même.
1962 : 1653 kWh par habitant. 1970 : 2627 kWh. 1980 : 4421 kWh … 2000 : 7237 kWh. 2010 : 7734 kWh. Depuis 2010 ça baisse légèrement (6937 kWh en 2014), merci la Crise !
Bien sûr cette explosion ne s’explique pas seulement par la politique énergétique mise en place dans les années 70 en France (nucléaire et chauffage-électrique), c’est bien notre embourgeoisement qui explique qu’aujourd’hui chaque français a « besoin » de 4 fois plus d’électricité qu’il y a 50 ans. Et pour tout ou presque, c’est pareil.
En France les énergies renouvelables représentent 16,8 % de la production d’électricité (hydroélectricité : 9,2 %. éolien : 4,5 %. solaire : 1,7 %. bioénergies : 1,3 %)
Regardez maintenant du côté de nos voisins (GB, Allemagne…), regardez leurs courbes ainsi que la part de chaque source de production d’électricité. En Allemagne l’éolien, la biomasse et le solaire représentent 33% de leur production d’électricité. Certes les Allemands sont autant embourgeoisés que nous, mais ce que je cherche à dire, c’est que nous pouvons très bien nous passer du nucléaire.
Ceci dit je ne travaille pas pour les marchands de panneaux ou de moulins à vent, je ne suis pas non plus un défenseur de la fameuse « transition » dont on nous rabat les oreilles (d’ânes) , je prône avant tout la décroissance.
@michel :Salut .
je ne suis bien sûr pas contre la sobriété énergétique , que du contraire (je la pratique moi-même) , ,mais même en consommant peu de kwh , si on rapporte cette consOmmation à une population de plus de 65 millions , la quantité d’ elec à produire sera toujours gigantesque .
A l’ heure actuelle , la seule technologie capable de produire autant de kwh / gwh / twh est nucléaire : non , je ne travaille ni pour Areva ni pour la propaganda abteilung de edf !
Malthus avait raison !
@vieil anar :
je n’ ai jamais dit qu’ il fallait tout nucléariser ni que j’ aimais le nucléaire !Il faut lire mon pépère :
J’ ai simplement dit que pour suppléer 65 millions d’ habitants en électricité , le nucléaire était la seule possibilité , sans plus !
Hulot surtout tais toi, un ecologiste elu et l’ecologie est tournee en derision (avec lui et tous ses predecesseurs)
Un écologiste élu, et miraculeusement le monde redevient meilleur
Alors qu’il retourne à son comptoir vendre ses produits pour faire prosperer l’ecologie de marche, y a de l’argent a faire
Chao PANTIN
@ marcel
Vous dites » le nucléaire est parfait pour les pays à très forte population » …
De mon côté, je préciserais en disant que le nucléaire est parfait pour les pays à très forte population de cons-ommateurs.
Et maintenant regardez à la loupe qui sont les plus gros consommateurs dans notre pays, ceux qui n’en ont jamais assez, qui en veulent toujours plus, qui vivent comme des bourgeois (petits ou gros), tous ceux qui auraient fait pâlir de jalousie n’importe quel roi Soleil, ceux qui croient pouvoir avoir le beurre et en même temps l’argent du beurre, etc. etc.
En passant, regardez aussi la courbe de l’évolution de la consommation d’électricité en France depuis 40 ans, justement depuis que nous sommes passés au nucléaire. Le nucléaire fournit pratiquement 80 % de l’électricité. Supprimer le nucléaire veut dire qu’il faudra, non pas s’éclairer à la bougie, mais se serrer la ceinture. Dites-moi enfin combien sont disposés à se serrer la ceinture.
Conclusion, 15 millions de cons-ommateurs qui en veulent toujours plus, et ce quelle que soit leur couleur, ne change rien au problème.
« N’ayez aucun doute : le nucléaire restera essentiel à long terme pour garantir la sécurité d’approvisionnement de notre pays, la compétitivité de notre pays, »
Ben oui, le pays compte plus de 65 millions d’ habitants (métèques inclus) et il faut bien leur fournir de l’ électricité à coût raisonnable sous peine de graves troubles .
Oyez , oyez , braves gens , les machines à hélices et les panneaux PV ne sont pas prêts de jamais remplacer les réacteurs nucléaires et on peut le déplorer à juste titre, mais le nucléaire est parfait pour les pays à très forte population : heavens .je viens encore de faire une allusion malthusienne ; avec une population réduite à 15 millions , on pourrait se débarrasser définitivement du nuke mais cela demanderait du temps .
Le maître serait fier de me lire et de tenter de propager ses idées .
Je disais hier que j’éprouvais de la sympathie pour les naïfs, ainsi que pour les naïves.
Ce n’est un secret pour personne, Nicolas est un grand naïf, lui-aussi. Et aussi un grand enfant, gâté bien sûr, en plus d’être un grand sentimental. Nicolas a surtout besoin d’être aimé, la pire des choses qui pourrait lui arriver serait de finir réellement tout seul.
Si je peux lui donner un conseil, c’est celui de ne pas décevoir davantage notre BB nationale et d’une manière générale celui de conserver ses vrais amis.
Quant à la naïveté de biosphère, elle me touche tout autant.