Les médias raffolent de petites phrases tirées de leur contexte. Mieux vaut connaître l’essentiel du discours de Nicolas Hulot sur France Inter le 28 août :
« Je ne comprends pas que nous assistions à la gestation d’une tragédie bien annoncée dans une forme d’indifférence. La planète est en train de devenir une étuve, nos ressources naturelles s’épuisent, la biodiversité fond comme neige au soleil. Et on s’évertue à réanimer un modèle économique qui est la cause de tous ces désordres. Je ne comprends pas, comment, après la conférence de Paris, après un diagnostic imparable, ce sujet est toujours relégué dans les dernières priorités. Contrairement à ce que l’on dit, la France fait beaucoup plus que beaucoup de pays. Mais, la pression du court terme sur le premier ministre est si forte qu’elle préempte les enjeux de moyen et long termes. Je demeure dans ce gouvernement tout seul à la manœuvre.Le premier ministre, le président, ont été pendant ces quatorze mois à mon égard d’une affection, d’une loyauté et d’une fidélité absolues. Mais au quotidien, qui ai-je pour me défendre ? Ai-je une société structurée qui descend dans la rue pour défendre la biodiversité ? Ai-je une formation politique ? Est-ce que les grandes formations politiques et l’opposition sont capables de se hisser au-dessus de la mêlée pour s’entendre sur l’essentiel ? Alors nous faisons des petits pas. Avons-nous commencé à réduire nos émissions de gaz à effet de serre ? Non. Avons-nous commencé à réduire l’utilisation des pesticides ? Non. Ou à enrayer l’érosion de la biodiversité ? Non. Je vais prendre la décision la plus difficile de ma vie. Je ne veux plus me mentir. Je ne veux pas donner l’illusion que ma présence au gouvernement signifie qu’on est à la hauteur sur ces enjeux. Et donc, je prends la décision de quitter le gouvernement. Aujourd’hui.
C’est la décision la plus douloureuse. Que personne n’en tire profit ! Car la responsabilité est collégiale, collective, sociétale. J’espère que cette décision qui me bouleverse, qui est mûrie depuis de longs mois, ne profitera pas à des joutes ou à des récupérations politiciennes. J’ai une immense amitié pour ce gouvernement auquel je m’excuse de faire une mauvaise manière, mais sur un enjeu aussi important, je me surprends tous les jours à me résigner, à m’accommoder des petits pas alors que la situation mérite qu’on change d’échelle. C’était un véritable dilemme en sachant que si je m’en vais, je crains que ce soit pire, soit je reste, mais en donnant le sentiment par ma seule présence que nous sommes en situation d’être à la hauteur de l’enjeu. C’est une décision d’honnêteté et de responsabilité. Je souhaite que personne ne fustige ce gouvernement, car c’est l’ensemble de la société et moi qui portons nos contradictions. Peut-être n’ai-je pas su convaincre. Peut-être n’ai-je pas les codes. Mais, si je repars pour un an, cela ne changera pas l’issue. J’ai pris cette décision hier soir. Elle a mûri cet été. J’espérais qu’à la rentrée, fort des discussions que j’ai eues avec le premier ministre, avec le président, il y aurait un affichage clair. Cela va paraître anecdotique, mais c’est un élément qui a achevé de me convaincre que cela ne fonctionne pas comme ça devrait. On avait une réunion hier à l’Elysée sur la chasse, et j’ai découvert la présence d’un lobbyiste qui n’était pas invité. C’est symptomatique de la présence des lobbyistes dans les cercles du pouvoir. C’est un problème de démocratie. Qui a le pouvoir ? Qui gouverne ? J’ai dit à Thierry Coste qu’il n’avait rien à faire là. Mais ma décision ne vient pas simplement d’une divergence sur la réforme de la chasse. C’est une accumulation de déceptions. C’est surtout que je n’y crois plus.
Je n’ai pas forcément de solution. Je n’y suis pas parvenu. J’ai obtenu certaines avancées. Mais je n’ai pas réussi, par exemple, à créer une complicité de vision avec le ministre de l’agriculture alors que nous avons une opportunité exceptionnelle de transformer le modèle agricole. Je n’ai pas prévenu Emmanuel Macron et Edouard Philippe de ma décision. Je sais que ce n’est pas forcément très protocolaire. Je sais que si je les avais prévenus avant, peut-être ils m’en auraient, une fois encore, dissuadé. J’ai une profonde admiration pour eux, mais sur les sujets que je porte, on n’a pas la même grille de lecture. J’espère que mon départ provoquera une profonde introspection de notre société sur la réalité du monde. Sur le fait que l’Europe ne gagnera que si l’Afrique gagne. Où est passée la taxe sur les transactions financières, qui était le minimum pour tenter d’aider l’Afrique ? Le nucléaire, cette folie inutile économiquement et techniquement, dans lequel on s’entête… C’est autant de sujets sur lesquels je n’ai pas réussi à convaincre. J’en prends ma part de responsabilité. »
(LE MONDE du 29 août 2018, « C’est un problème de démocratie. Qui a le pouvoir ? »)
Hulot et le grrrrrrrrrrand intellectuel Rabhi , quelles figures de proue pour l’ écologie !
Avec les zozos charlots pastèquiens de EELV , ils forment une belle bande de clowns
qu’ un cirque pourrait engager (Bouglione par exemple)
Nicolas Hulot commence son discours par : « Je ne comprends pas que nous assistions à la gestation d’une tragédie bien annoncée dans une forme d’indifférence. »
Il y a un mot pour nommer cette « indifférence » , ce mot c’est « déni » (déni de réalité). Nicolas lui aussi était dans une forme de déni lorsqu’il se plaisait à croire qu’on pouvait faire entendre les sourds, et faire que les autruches sortent gentiment la tête du sable.
On pourra reprocher des tas de choses à Nicolas Hulot mais pas son honnêteté. Il y croyait et aujourd’hui il n’y croit plus. On verra bien demain s’il n’y croit toujours pas… on verra bien si pour lui la politique c’est terminé, ou pas. On ne les compte plus ceux qui nous ont fait leurs adieux et qui sont revenus.
Maintenant il « espère que [son] départ provoquera une profonde introspection de notre société sur la réalité du monde » . Seulement l’espoir ne concerne que celui qui espère.
Nicolas Hulot commence son discours par : « Je ne comprends pas que nous assistions à la gestation d’une tragédie bien annoncée dans une forme d’indifférence. »
Il y a un mot pour nommer cette « indifférence » , ce mot c’est « déni » (déni de réalité). Nicolas lui aussi était dans une forme de déni lorsqu’il se plaisait à croire qu’on pouvait faire entendre les sourds, et faire que les autruches sortent gentiment la tête du sable.
On pourra reprocher des tas de choses à Nicolas Hulot mais pas son honnêteté. Il y croyait et aujourd’hui il n’y croit plus. On verra bien demain s’il n’y croit toujours pas… on verra bien si pour lui la politique c’est terminé, ou pas. On ne les compte plus ceux qui nous ont fait leurs adieux et qui sont revenus.
Maintenant il « espère que [son] départ provoquera une profonde introspection de notre société sur la réalité du monde » . Seulement l’espoir ne concerne que celui qui espère.