Un petit volcan qui se réveille et c’est une grande partie de l’espace aérien européen qui reste fermé plusieurs jours (LeMonde du 18-19 avril). Pour nous, cela serait une bonne nouvelle si c’était volontaire et durable : l’avion est l’ennemi de la planète et des humains. Nous trouvons démesuré le fait de partir en vacances au loin, à Tahiti, en Tunisie ou ailleurs. Nous trouvons ridicule de la part des ressortissants européens de prendre l’avion pour aller dans un autre pays européen que le sien. A plus forte raison si on utilise les lignes aériennes internes à son pays. Les avions doivent rester définitivement cloués au sol.
Ce qui rend les voyages si faciles, les rend inutiles. Parce que l’individu moderne aime la virginité, s’il y reste un lieu vierge, il s’y porte aussitôt pour le violer ; et la démocratie exige que les masses en fassent autant. L’avion fait de Papeete un autre Nice et de la dune du Pyla un désert très peuplé ; les temps sont proches où, si l’on veut fuir les machines et les foules, il vaudra mieux passer ses vacances à Manhattan ou dans la Ruhr. Aujourd’hui sites et monuments sont plus menacés par l’administration des masses que par les ravages du temps. Comme le goût de la nature se répand dans la mesure où celle-ci disparaît, des masses de plus en plus grandes s’accumulent sur des espaces de plus en plus restreints. Et il devient nécessaire de défendre la nature contre l’industrie touristique.
Il fallait des années pour connaître les détours d’un torrent, désormais manuels et guides permettront au premier venu de jouir du fruit que toute une vie de passion permettait juste de cueillir ; mais il est probable que ce jour-là ce fruit disparaîtra. La nature se transforme en industrie lourde dont l’avion est le sinistre messager. Les peuples, leurs mœurs et leurs vertus sont anéantis par le tourisme par avion plus sûrement encore que par l’implantation d’un combinat sidérurgique.
NB : Rédigé avec l’aide de Bernard Charbonneau, Le jardin de Babylone, 1967)
Je suis d’accord avec votre premier billet. Nous perdons le sens de voyager, pour beaucoup. On passe d’un aérogare à l’autre, d’un Rio semblable à un Paris. Mais il reste toujours des endroits pour voyager, à côté de chez soi, dans le bistrot d’en face ou ailleurs. Effectivement l’avion cause beaucoup de dommage, mais ça peut également permettre d’ouvrir des horizons qui seraient restés fermés à beaucoup d’entre nous quelques décennie auparavant.
Pour toutes lignes qui ont trait à une « régulation démographique », je trouve ça absolument scandaleux.
Je suis d’accord avec votre premier billet. Nous perdons le sens de voyager, pour beaucoup. On passe d’un aérogare à l’autre, d’un Rio semblable à un Paris. Mais il reste toujours des endroits pour voyager, à côté de chez soi, dans le bistrot d’en face ou ailleurs. Effectivement l’avion cause beaucoup de dommage, mais ça peut également permettre d’ouvrir des horizons qui seraient restés fermés à beaucoup d’entre nous quelques décennie auparavant.
Pour toutes lignes qui ont trait à une « régulation démographique », je trouve ça absolument scandaleux.
@ Sagittarius, vous avez des arguments intéressants et vous possédez un pc qui vous fait parvenir les odeurs ! En êtes-vous l’inventeur ? Sur le sujet, le transport des bobos par avion est un scandale. Espérons que le deuxième volcan se réveille.
@ Sagittarius, vous avez des arguments intéressants et vous possédez un pc qui vous fait parvenir les odeurs ! En êtes-vous l’inventeur ? Sur le sujet, le transport des bobos par avion est un scandale. Espérons que le deuxième volcan se réveille.
Ah, que voilà un billet intéressant pas son analyse !
De fait, chaque fois que l’on prend l’avion, on émet du CO2 au détriment de l’immense majorité des cohabitants de notre planète. Sans même parler du risque climatique, l’avion, cet engin dévoreur d’énergie s’avère une véritable gabegie que la production pétrolière déclinante à venir remisera au sein des musées. L’aviation de masse, toute récente dans l’Histoire, ne devrait finalement durer qu’une génération.
Ah, que voilà un billet intéressant pas son analyse !
De fait, chaque fois que l’on prend l’avion, on émet du CO2 au détriment de l’immense majorité des cohabitants de notre planète. Sans même parler du risque climatique, l’avion, cet engin dévoreur d’énergie s’avère une véritable gabegie que la production pétrolière déclinante à venir remisera au sein des musées. L’aviation de masse, toute récente dans l’Histoire, ne devrait finalement durer qu’une génération.
> jbpweb
et qu est ce qui empeche l epidemie actuelle de sida de decimer l afrique?
Pas la croissance des taux de profits des labos pharmaceutiques qui defendent leurs brevets et promeuvent activement la decroissance de la population africaine.
Croissance / decroissance, c est un debat un peu vain tant qu on reste a la surface des choses. La question est: croissance de quoi? decroissance de quoi?
Je me prononce donc pour la decroissance du tourisme de masse; et pour le maintien raisonnable, et largement accessible, d un systeme de sante efficace.
Ceci dit la aussi, il y aurait des choses a dire: on depense des fortunes pour des traitements de haute technologie, type operation a coeur ouvert ou chimio a recidive; et il manque toujours de l argent pour les traitements et les infrastructures qui manquent aux pays du sud pour traiter les epidemies… de diarrhees infantiles ou de rougeole. Meme pas besoin d aller chercher le palu.
Le probleme n est donc pas d augmenter la richesse globale; qui est largement suffisante; mais de mieux repartir; en particulier en attaquant les rentes; cf l exemple ci dessus des brevets des labos.
Bien a vous
> jbpweb
et qu est ce qui empeche l epidemie actuelle de sida de decimer l afrique?
Pas la croissance des taux de profits des labos pharmaceutiques qui defendent leurs brevets et promeuvent activement la decroissance de la population africaine.
Croissance / decroissance, c est un debat un peu vain tant qu on reste a la surface des choses. La question est: croissance de quoi? decroissance de quoi?
Je me prononce donc pour la decroissance du tourisme de masse; et pour le maintien raisonnable, et largement accessible, d un systeme de sante efficace.
Ceci dit la aussi, il y aurait des choses a dire: on depense des fortunes pour des traitements de haute technologie, type operation a coeur ouvert ou chimio a recidive; et il manque toujours de l argent pour les traitements et les infrastructures qui manquent aux pays du sud pour traiter les epidemies… de diarrhees infantiles ou de rougeole. Meme pas besoin d aller chercher le palu.
Le probleme n est donc pas d augmenter la richesse globale; qui est largement suffisante; mais de mieux repartir; en particulier en attaquant les rentes; cf l exemple ci dessus des brevets des labos.
Bien a vous
La « solution », c’est la décroissance, n’est-ce pas ? Sur une Terre avec 7 milliards d’individus, tout le monde ne peut pas vivre comme des riches. Mais la régulation naturelle a commencé. L’effondrement du niveau de vie en Europe et dans les autres pays « développés » finira par empêcher les déplacements extravagants que vous dénoncez. Le retour des grandes épidémies va décimer les populations et soulager la pression démographique, de même que le raccourcissement de l’espérance de vie en général. Quand la population de la Terre sera redevenue de l’ordre du milliard, et que presque tout le monde sera pauvre selon les critères de la fin du 20e siècles, la planète ira beaucoup mieux mais l’humanité beaucoup moins bien. Les générations futures chères au Commandant Cousteau bénéficieront d’un écosystème désormais hors de danger, mais leur vie ne sera pas rigolote tous les jours…
La « solution », c’est la décroissance, n’est-ce pas ? Sur une Terre avec 7 milliards d’individus, tout le monde ne peut pas vivre comme des riches. Mais la régulation naturelle a commencé. L’effondrement du niveau de vie en Europe et dans les autres pays « développés » finira par empêcher les déplacements extravagants que vous dénoncez. Le retour des grandes épidémies va décimer les populations et soulager la pression démographique, de même que le raccourcissement de l’espérance de vie en général. Quand la population de la Terre sera redevenue de l’ordre du milliard, et que presque tout le monde sera pauvre selon les critères de la fin du 20e siècles, la planète ira beaucoup mieux mais l’humanité beaucoup moins bien. Les générations futures chères au Commandant Cousteau bénéficieront d’un écosystème désormais hors de danger, mais leur vie ne sera pas rigolote tous les jours…
Totalement d’accord avec vous, point par point!
Totalement d’accord avec vous, point par point!