en résumé : « J’accuse les végans de cacher leur véritable projet qui n’est pas simplement de supprimer l’alimentation carnée, simple goutte d’eau dans l’ensemble de la prédation animale, mais d’en finir avec toute forme de prédation… J’accuse les végans d’abuser celles et ceux qui s’opposent aux mauvaises conditions de l’élevage industriel car le but n’est pas d’élargir les cages mais de les vider… Le fond du problème à leurs yeux n’est pas la consommation de produits carnés mais la souffrance animale ; or cette dernière étant inhérente à la vie, il faudrait réduire le vivant, en vidant, par exemple, les océans, car il ne serait plus possible de laisser encore les gros poissons manger les petits… Le véganisme refuse de penser en termes d’espèces et d’écosystèmes pour ne connaître que des individus (humains ou non humains)… »*
Si nous pensons sur ce blog biosphere que le véganisme est devenu une mode dangereuse par ses dérives extrémistes, nous ne sommes pas d’accord avec le fait que Paul Ariès abuse des références d’auteurs singuliers comme Peter Singer ou David Pearce. le manifeste Zoopolis et le manifeste OOS (pour la fin de toutes les souffrances, sigle de The Only One Solution, Brian Tomasik et Abraham Rowe, etc. Pour mieux connaître les différents aspects du véganisme, voici une sélection de nos analyses :
11 juillet 2018, Écologie, ne pas confondre antispécisme et écocentrisme
02 juillet 2018, Les végans occultent notre rapport complexe à la mort
13 février 2018, REV, un nouveau parti ecolo, un de plus (Rassemblement des Écologistes Pour le Vivant)
31 octobre 2017, Entrée du véganisme dans la collection « Que sais-je ? »
14 octobre 2017, Pour ou contre… la viande de substitution
12 octobre 2017, Le véganisme est-il contre les animaux domestiques ?
28 septembre 2017, Demain tous vegans ? Ce serait une catastrophe
28 août 2017, Végan, l’art de l’ersatz et de la confusion des valeurs
Réactions sur lemonde.fr à l’article d’Ariès : « Je n’ai même pas réussi à lire ce torchon jusqu’à la fin… Homme de paille, sophisme par association, affirmations non soutenues. On a la totale. Ce que critique là M. Aries, ça s’appelle le courant RWAS (pour « Reducing Wild Animals Suffering »). Courant extrêmement minoritaire et fortement décrié par une bonne partie des antispécistes. Quant à prétendre que l’antispécisme mène nécessairement vers ce type de conclusion… Lisez donc Zoopolis de Will Kymlicka et Sue Donaldson. » (NICOLAS BAUDOUIN) ; « L’article est maladroit car outre une violence excessive, il mets dans le même sac les théoriciens du véganismes (qui bien souvent n’ont que des connaissances scientifiques limitées, voire inexistantes) et le gros des troupes qui généralement n’a adhéré qu’en se basant sur quelques aspects de cette philosophie sans vraiment en connaître le fond (comme beaucoup de croyants !) » (LeBret) ; « Ne pas confondre véganisme militant, visant à imposer les principes végans aux autres, et choix individuel végan. Que des personnes ne veuillent pas manger de viande et de poisson, c’est leur liberté de choix la plus stricte. Mais ceux qui veulent interdire aux autres de manger des aliments carnés sont des végans militants et à ce titre, méritent tous les critiques formulées par l’auteur de cette tribune que je partage. »( MATTEO S)
STÉPHANE MARTIN : Une charge décrédibilisée par sa violence haineuse et par l’ineptie de ses arguments tels que celui-ci : « Le fond du problème à leurs yeux n’est pas la consommation de produits carnés mais la souffrance animale ; or cette dernière étant inhérente à la vie, il faudrait réduire le vivant, en vidant, par exemple, les océans, car il ne serait plus possible de laisser encore les gros poissons manger les petits« . Mais qui a dit qu’il fallait ça ?!?
Claude Hutin @ Stéphane Martin : Le courant abolitionniste vegan : https://www.abolitionist.com En effet si l’on admet que la gazelle est une personne (c’est l’idée des vegans) pourquoi la laisser se faire manger par le lion ? Ce serait de la non-assistance à personne en danger. Les abolitionnistes ne font que pousser le délire jusqu’au bout.
DIRAC M. : La vie, c’est 3-4 milliards d’années d’échange réciproque. Archées, bactéries, animaux, plantes, même ADN. Croyez-vous que le brin d’herbe apprécie de se faire bouffer par la vache. Les plantes, société d’échange par contact, hormone, mycélium de la terre végétale, disposent de système sensitif, d’alerte entre cellules. Elles collaborent en défense contre infections et prédateurs. La sixième extinction, ce sont les plantes qui s’éteignent. Nous sommes tous des coquelicots, ne nous cueillons pas.
* LE MONDE du 8 janvier 2019, Paul Ariès : « J’accuse les végans de mentir sciemment »
N’en déplaise à NICOLAS BAUDOUIN, cette tribune de Paul Ariès mérite toutefois d’être lue en entier. Et qui plus est, très attentivement.
Comme toujours, j’invite chacun à faire preuve d’esprit critique avant d’aboyer ou de braire.
La seule précision que l’on attend des végans et autres antispécistes est la suivante : une fois arrivés à votre but chez les humains, comptez vous poursuivre dans le reste du monde animal : par exemple tenter de rendre les carnivores herbivores. Si tel était le cas, sachez que vous devrez passer sur le corps des écologistes.
@ Séverine Fontan
Les pratiques abjectes (que vous appelez « dérives extrémistes ») du côté des élevages et des abattoirs ne sont qu’une des conséquences de cette course folle au toujours plus. Je disais récemment que cette obsession du toujours plus nous rendait fous, de plus en plus, toujours plus.
Les dérives extrémistes ne sont pas seulement à chercher et à condamner de ce côté là mais partout. Les visions binaires, simplistes voire simplettes sont porteuses de haine, elles nous conduisent au désastre.
« Les éleveurs ou les agriculteurs cassent, brûlent, entraînant des millions d’euros de dommages pour la collectivité. » Où avez-vous trouvé une telle ineptie ? Dans vore imagination sans doute ! Ils nourrissent les Français (et pas qu’eux), ils enrichissent le pays par leur travail, leurs impôts,et contribuent à l’entretien du paysage : la campagne sans les agriculteurs n’existerait pas ! Ils dessinent les contours du paysage des provinces françaises, et contribuent davantage à faire de la France ce qu’elle est que tous Végans de France et de Navarre ! Quant à décréter « extrémiste » quiconque tue un animal, en abattoir ou ailleurs (à la ferme par ex), vous ne faites qu’exprimer votre point de vue subjectif, déconnecté de la longue histoire des relations entre l’homme et l’animal, qui ne commence pas avec la parution des ouvrages de Peter Singer, mais date de plusieurs millénaires ! Notre époque déclare « extrême » les pratiques et usages qu’elle n’est plus capable de comprendre et d’accepter : ça n’en fait pas pour autant une vérité morale définitive !
« Si nous pensons sur ce blog biosphere que le véganisme est devenu une mode dangereuse par ses dérives extrémistes »
Eh bien, un mode de vie non-violent est une « dérive « extrémiste », même ici sur Biosphère… qui au final a tendance à reprendre les imbécillités des médias mainstreams.
Et moi qui croyait que les dérives extrémistes étaient plutôt à chercher du côté des élevages et des abattoirs.
A moins que vous ne vous référiez aux attaques de quelques boucheries ? Car lorsque les éleveurs ou les agriculteurs cassent, brûlent, entraînant des millions d’euros de dommages pour la collectivité, ils ne jamais autant vilipendés. On dit juste qu’ils sont « en colère ».
Patience, les pénuries d’eau finiront bien par mettre fin au grand massacre. Quand aux poissons, il n’y en aura bientôt plus, problème aussi réglé de ce côté-là.
Une fidèle lectrice, même pas complètement vegan, mais qui fait la différence entre une idéologie ou une religion (substantifs attribués au veganisme de façon erronée) et une manière de se nourrir plus éthique.
Bonjour Séverine
Désolé, nous n’avons pas été explicite sur les « dérives extrémiste »s. Nous pensiosn bien sûr au fait que la généralisation du véganisme à tous déstabilise nos relations au vivant et aussi les interrelations entre les différentes formes du vivant, le rapport végétaux/animiaux. Pour mieux cerner ce à quoi on fait référence, lire Lierre Keith, une ancienne vegan,
http://biosphere.blog.lemonde.fr/2017/10/13/les-vegetariens-nous-ont-racontes-des-salades/