ce n’est pas à moi de commencer

Nous sommes foutus ! Nous les pays riches, nous voulons jouer à « ce n’est pas à moi de montrer l’exemple en matière d’action climatique ». L’Allemagne a refusé l’objectif de réduction de 30 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020 car « cela n’apporte rien à la protection de l’environnement si nous avançons unilatéralement en Europe » ; l’Italie, la Roumanie et la Pologne militent de longue date contre un cavalier seul européen ; la France attend de connaître les offres des autres pays. C’est donc en vain que Connie Hedgaard a essayé d’expliquer les  avantages d’un passage à 30 % pour montrer la voie aux autres. (LeMonde du 27 mai). L’idée d’exemplarité est complètement absente de l’action politique aujourd’hui, l’autolimitation et la sobriété énergétique restent des mots tabous.

Même le CAS (centre d’analyse stratégique) déconne. Il refusait l’adoption par l’UE d’un objectif de réduction de 30 % contre 20 % à ce jour pour des raisons qui n’en sont pas. Le fait que « les ménages auraient à fournir des efforts particulièrement significatifs et à modifier sensiblement leur mode de vie » (LeMonde du 23-24 mai) justifie amplement l’objectif de – 30 % et non son abandon. NKM constatait d’ailleurs sur la page d’accueil du CAS que « Les effets ravageurs des excès de CO2 dans l’atmosphère sont déjà là : pas moins de 250 millions de femmes, d’hommes et d’enfants sont frappés chaque année par des tsunamis, des cyclones ou d’autres formes moins soudaines de catastrophes climatiques ». Il paraît que le CAS « offre aux autorités de l’État la vision de long terme indispensable à la décision publique ». On est pas gâté ! Cet organisme privilégie le court terme, « l’emploi et la compétitivité », non les générations futures.

Comme dit un communiqué de presse du PS, « si le couple franco-allemand renonce à être un moteur de l’Union Européenne sur un sujet aussi exemplaire, celle-ci renonce également à être exemplaire. Cela affaiblit également l’Europe face aux pays émergents. » Observateurs attentifs des plans climat locaux, nous pouvons ajouter que la fixation d’un objectif, – 5 % ou – 30 %, ne veut rien dire quand les participants ne sont pas prêts à donner l’exemple par leur propre sobriété énergétique et une perception aiguë des limites de la planète.

6 réflexions sur “ce n’est pas à moi de commencer”

  1. La protection de l’environnement, c ‘est bien entendu l’affaire de tous. Enfin, elle devrait.

  2. Je viens de lire que la France est classée au 7ème rang mondial pour la protection de l’environnement! Je n’ose penser à l’état de l’environnement chez les suivants quand on constate l’état de nos rivières, de nos fleuves, de nos terres agricoles, de nos nappes phréatiques, de nos rûchers etc…

  3. Je viens de lire que la France est classée au 7ème rang mondial pour la protection de l’environnement! Je n’ose penser à l’état de l’environnement chez les suivants quand on constate l’état de nos rivières, de nos fleuves, de nos terres agricoles, de nos nappes phréatiques, de nos rûchers etc…

  4. Ha ha ! et maintenant le CO2 est responsable des tsunamis et des cyclones.
    Jusqu’ou s’arreteront-ils ?

  5. Nous rappelons à Tony ce document interne d’une compagnie de tabac : « Notre fonds de commerce, c’est le doute. Parce que c’est le meilleur moyen de remettre en question les preuves ancrées dans l’esprit du grand public. Et aussi parce que du doute naît la polémique. » Le climato-sceptique Tony entretient le doute, comme l’industrie du tabac !

    Le scepticisme est pourtant une bonne chose, c’est ne pas croire systématiquement tout ce qu’on vous dit, et s’informer avant de tirer des conclusions. Mais le climato-scepticisme, ce n’est pas ça, c’est même tout le contraire, c’est affirmer sans preuve que l’origine anthropique du RC est une vaste fumisterie ou que le GIEC s’écroule.

    Ce genre de scepticisme là, ce n’est tout simplement pas du scepticisme, c’est de la désinformation virale, c’est l’inverse du débat démocratique, c’est de la méchanceté gratuite au service des grandes entreprises énergétiques.

  6. Peut être que l’Europe ne veut pas donner l’exemple parce que officieusement, il se rendent compte que le théorie du réchauffement d’origine anthropique est une vaste fumisterie. Et vu que l’édifice du GIEC est en train de s’écrouler peu à peu, ça me parait plausible.

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