Maurice Lévy, le fric et le mensonge

Y’en a qui manquent pas d’air ! Le même jour, 28 mai, nous apprenons que Maurice Lévy s’épanche dans LeMonde pour s’exprimer à la place des nouvelles générations et d’autre part qu’il devrait bientôt quitter ses fonctions de président du directoire de Publicis avec un package de départ de 25 millions d’euros. Maurice croit que les jeunes sont habités par l’idée que les ressources  de la planète sont limitées. C’est tout le contraire, les agences de publicité ont réussi à  rendre les  jeunes cervelles disponibles pour boire du Coca-cola, le plus de coca-cola possible. Maurice croit que la génération montante veut refonder les principes nés avec la révolution industrielle alors qu’elle ne rêve que du dernier Ipad à la mode. Maurice croit que nos enfants sont « révolutionnaires »  alors que sa dépolitisation a été programmée. D’ailleurs Maurice dévoile la supercherie vers la fin de son trop long article : « Nous, publicitaires, devons réinventer le rêve que nous offrons aux consommateurs. » Comment mieux avouer que les jeunes ne sont rien et que la publicité fait tout ; c’est Publicis qui invente le rêve et formate la jeunesse. En prime, Maurice avoue qu’il n’y a pas de changement à attendre, il parie encore et toujours sur une « croissance forte et de solides profits ». Il justifie ainsi son package perso ! Pas un mot de Maurice sur les limites de la planète, il s’en fout Maurice, il va pouvoir la piller avec ses 25 millions d’euros gagnés sur de pauvres jeunes publiphiles qui « devront apprendre à renouer avec ce qui fait la force du capitalisme : la réussite individuelle ».

LeMonde a donc offert à Maurice Lévy une tribune truffée de lieux communs (le 11 septembre, l’élection d’Obama, l’éthique du capitalisme…) pour faire le panégyrique de la croissance capitaliste au nom d’une jeunesse imaginaire. Il est vrai que LeMonde dépend aussi des publicitaires. Mais si la jeunesse n’était pas intoxiquée grave par la publicité, elle exigerait la suppression de Publicis et la confiscation immédiate des 25 millions de Maurice…

2 réflexions sur “Maurice Lévy, le fric et le mensonge”

  1. de la part de Kurt

    « La publicité est intrinsèquement non éthique, c’est un impôt privé que nous sommes tous obligés de payer sans qu’on nous ait demandé notre avis alors que la pub nous assomme et nous incite mensongèrement à consommer inutilement.

    Le monde merveilleux de Mr Levy n’est qu’une illusion à lunettes roses et à dents longues, très longues. »

  2. Réactions lemonde.fr sur l’article de Maurice Lévy :

    – Maurice Lévy fait l’analyse qu’il faut consommer « mieux pour moins » pour ajouter 5 phrases plus loin qu’il nous faut « une croissance forte et des profits solides » pour résoudre les problèmes auxquels nous sommes confrontés. Autrement dit, il faut vendre et « nous, publicitaires, sommes là pour vous y aider »… Désolé mais quand on gratte un peu le vernis de cet article, on observe que rien, sinon l’apparence, n’a changé.
    – Un peu de jeunisme, et puis une bonne dose de croissance dans le village global et enfin surtout du profit !!! Arrêtons ce bla-bla sans intérêt.
    – Je crois que le cynisme et la cupidité sont au cœur de ce système dont le but est de générer du profit et je ne vois pas trop en quoi les générations futures échapperaient à ce constat.
    – Faudrait que la publicité se soucie parfois un peu plus d’éthique car s’il y a une activité où celle-ci a peu de place c’est bien dans la pub.

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