Les humains n’arrêtent pas de se bouffer entre eux, on envahit l’Irak sur la foi de mensonges, on asphyxie la bande à Gaza pour sauvegarder un territoire prétendument dévolu par dieu au peuple juif, on s’arme à tout va. Le Sipri (Institut international de recherche pour la paix de Stockholm) estime dans son dernier rapport annuel que la planète de l’homo demens a atteint un nouveau sommet dans les dépenses militaires, 1531 milliards de dollars. La France gaspille à elle seule 63,9 milliards de dollars
(LeMonde du 3 juin).
Pour rien ! Depuis le début du XIXe siècle, l’histoire de la France offre une impressionnante série d’échecs de la défense militaire. Cinq agressions contre le pays (1814, 1815, 1870, 1914, 1940) se sont soldés par quatre échecs indiscutables et par une guerre de 1914-18 qui a nécessité l’intervention étrangère, tout le Nord-Est du pays ravagé et près de 1,4 millions de morts et 740 000 mutilés. Si l’on ajoute les deux revers subis en Indochine et en Algérie, il est légitime de se demander si la confiance dans l’option militaire ne relève pas de l’illusion collective. Ne parlons pas des USA qui ont préféré se faire entre eux la guerre de sécession au XIXe siècle et pour qui l’échec au Vietnam n’a pas servi de leçon puisqu’ils sont en train de subir un revers en Irak et en Afghanistan. La guerre n’est pas la continuation de la politique par un autre moyen, c’est une vaste fumisterie qui flatte l’ego de certains souverains.
Pourtant nous sommes dans un monde qui pourrait désarmer. Il n’y a plus d’antagonisme entre les blocs, et les problèmes locaux peuvent être gérés par l’ONU. La puissance économique européenne rend inutile le maintien par un petit pays comme la France d’une armée nationale. La bombe atomique, ce machin horrible dont on dit qu’elle sert de dissuasion alors qu’elle a déjà été utilisée deux fois, n’aurait jamais du exister. Mais nous ne faisons rien, nous battons des records de dépenses dans la militarisation de la société. Les guerres du climat qui s’annoncent promettent donc d’être particulièrement meurtrières.
@ Pocpoc
Il y a deux manières de vouloir la paix, préparer la guerre (défense militaire) ou préparer la paix. Nous voyons l’impasse dans laquelle arrive Israël qui a tout misé sur la première stratégie. Nous voyons l’impasse dans laquelle se trouvent les occidentaux dans la lutte contre le terrorisme. Une paix durable ne se trouve pas dans l’importance des arsenaux militaires, mais dans la bonne entente entre les différentes ethnies.
Des militaires type « casques bleus » ne sont plus des militaires, ils sont simplement une force d’interposition. L’infanterie de marine en France faisait autrefois des exercices d’entraînement contre les Rouges (le bloc de l’Est), maintenant ils font la police dans l’ex-Yougoslavie ou ailleurs. Mais une force policière, c’est déjà la marque d’un échec de la politique d’entente entre les peuples.
Commençons par ne plus piller les ressources de la planète, réduisons fortement les inégalités et à ce moment-là seulement la paix deviendrait possible.
Mais justement, les guerres du climat, vous le soulevez, parlons-en! Le concept de guerre traditionnelle entre blocs, du type post colonial et guerre froide, est certes désuet, mais la donne géopolitique, économique et environnemetale a quant à elle drôlement changé, et le monde multipolaire et ses tensions régionales extrêmes et exarcerbées ainsi que l’émergence de conflits non traditionels de type environnemental (changements climatiques, guerre de l’eau) appelent à la plus haute prudence. Avant de prôner un désarmement à tout va, il faut en faire une analyse sérieuse des impacts. Je suis d’accord, un monde désarmé est plus que souhaitable et il est ignoble de voir ce qu’on sacrifie au nom des dépenses militaires (pauvreté, environnement…). Cependant, il est aussi illusoire et irresponsable de compter uniquement sur la bonne volonté des états et sur nos idéaux de paix, si louables soient-ils. Que dire aussi des forces de maintien de la paix, casques bleus de l’ONU et autres missions humanitaires. Les militaires ont mille autres fonctions que la guerre. Et croyez moi je ne suis pas militariste en disant cela, seulement pragmatique. Les conflits qui pourraient être générés par les déréglements climatiques extrêmes, catastrophes naturelles, réfugiés environnementaux, tout cela devrait nous préoccuper. Et il est important que veiller à ce que des forces capables de maintenir la paix et la sécurité des populations, ressortant du domaine de l’état bien sûr, puissent continuer à exister.
Et le pire, c’est qu’il y a pas moyen de se barrer, non pas de ce monde, mais de cette société…
Et après ça, ils veulent qu’on prenne nos responsabilités et fasse des enfants. Mais bien sûr ! Ils sont écœurants d’égoïsme et n’ont pas peur de la contradiction !!
On préférera les adopter, pour sûr !…
Quelques précisions : Le SIPRI a été créé en 1966 afin de commémorer 150 ans de paix continue en Suède. Le SIPRI Yearbook a été publié pour la première fois en 1969 et en est à sa 40ème édition. Un extrait du rapport 2009 :
« Le déplacement en masse de populations, à l’intérieur ou entre des pays, est devenu une caractéristique essentielle du monde post-Guerre froide. C’est aussi un aspect majeur de l’insécurité humaine. Les causes sous-jacentes des déplacements massifs sont les conflits liés au pouvoir, aux richesses et aux ressources. »