industrie de la viande versus végétariens

Pour mieux apprécier la valeur des panneaux publicitaires que s’offre en ce moment Interbev : dialogue-confrontation entre Yves Berger (délégué général d’Interbev, association française interprofessionnelle de la filière viande) et André Méry (président de l’association végétarienne de France) :

Yves Berger : Lors du sommet de Copenhague, nous avons vu une campagne intense dans laquelle beaucoup de gens ont fait l’amalgame entre végétarisme, bien-être animal et environnement. Nous avons réagi avec notre propre campagne de presse.

André Méry : Je crois qu’on est à un moment critique dans l’évolution de la consommation des Français. Mais voilà, l’élevage en France, ce sont des dizaines de milliers d’emploi à défendre. Nous, les végétariens, nous ne recevons aucune subvention pour pouvoir dire aux gens que le discours dominant sur la viande – aidé par l’Etat, j’insiste – n’est ni équilibré ni rationnel. Il est par exemple impossible que le monde entier mange autant de viande que les Occidentaux.

Yves Berger : Ce n’est quand même pas notre faute si les Chinois ou les Brésiliens mangent de plus en plus de viande !

André Méry : Nous ne sommes pas innocents de ce qui se passe à l’étranger. Il faut tout de même avoir en tête que la France importe 5 millions de tonnes de tourteaux de sojas par an du Brésil ! Admettons que l’on crée une journée par semaine sans viande, cela permettra de réduire la déforestation, idem pour la pollution atmosphérique, pour le gaspillage d’eau, etc.

Yves Berger : En se contentant d’une vision purement environnementale, on peut admettre qu’il y aura un certain effet bénéfique. Mais il ne faut pas oublier l’économie, il faut être réaliste.

(source : Dossier du mensuel terraeco de février 2010) 

4 réflexions sur “industrie de la viande versus végétariens”

  1. Pour rire un peu, avis d’un diététicien cannibale: « Pour bien se nourrir ? Manger du végétarien exclusivement nourri au bio.. ».

  2. Salut,

    En effet, ça serait une solution, disons, plus raisonnable. Le petit hic, c’est, avec la surpopulation mondiale actuelle, comment le citoyen qui ne connait que le béton peut faire pour exploiter sa tomate? L’hydroponie? Avec lampe UV et culture sur eau vitaminée?

    Merci pour l’info sur la BD, je vais aller voir ça de suite à la bibliothèque.

    Je crois qu’on s’entend tous pour dire, plus ou moins que le problème est une surpopulation, et non seulement une surpopulation, mais aussi, une surpopulation à 99% stupide (une chance, ces derniers temps, je croise de plus en plus de 1%). C’est comme dans toute chaine alimentaire finalement, lorsque le prédateur en haut de la chaine n’a plus de prédateur, il pullule, et finit par détruire toute la chaine en dessous de lui, et donc, ce qui le maintient lui-même en vie s’il, dans toute son intelligence, ne sait pas s’autoréguler. Lorsqu’on est fait pour régner en haut de la chaine alimentaire, il faut avoir l’intelligence de comprendre et conserver l’Équilibre en dessous qui nous maintient en vie. Une véritable solution, à très long terme est là, je pense. Tout est peut-être question d’éducation finalement, mais rien à voir avec les écoles telles qu’on les connait pour le moment. Des réformes du programme d’histoire ou de bio pour changer un mensonge en un autre, finalement, ça n’est pas très avantageux… Quitte à faire une réforme, autant intégrer des cours de jardinage dans les cours de bio, dès le primaire, afin de sensibiliser les jeunes un peu plus au vivant, et un peu moins à la mort. Farfelue comme idée, mais pas tant que ça…

    Cordialement,

    Xanh

  3. Xanh,
    Les spécialistes des désordres mondiaux à venir pensent que nous devrons cultiver notre propre jardin potager pour pouvoir boucler des fins de mois qui seront de plus en plus difficile.

    Nous te conseillons de lire sur cette question une BD qui nous semble prémonitoire, « La main verte » d’Hervé Bourhis (éditions futuropolis)

  4. Salut,

    Je plussoie pour l’industrie de la viande, comme je le disais, ce n’est pas tant de manger de la viande ou pas, mais toutes ces répercussions que la surconsommation de viande, si bien décrites par André Mery, entrainent. Le pire, c’est que, les gens s’en fiche.

    Quand au végétarien stricte, ce n’est malheureusement guère mieux, entre engrais, pesticides, fret et recherche agro-alimentaire avec le gène « terminator » dans les futurs OGM, ce n’est guère mieux non plus. Pseudo bio sponsorisé à coup de chèques gouvernementaux ou pas, c’est seulement un effet pub.

    La modération n’est pas affaire de végétarisme, ou non, mais, d’intelligence et de respect, malheureusement, c’est une chose qui fait cruellement défaut à la majeure partie de la population.

    L’idéal, pour l’instant, serait encore les marchés locaux, me direz-vous, mais, à la masse de population que nous sommes, toujours à surconsommer plus et plus, les marchés locaux ne tiendraient pas longtemps, et finiraient par prendre le virage industriel pour répondre à la demande (et par intérêt de profits aussi).

    Si le problème, est aussi profond que Deepwater Horizon, on est pas sortit de l’auberge!

    Cordialement,

    Xanh

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