Un de nos commentateurs de notre post « LeMonde belliciste ! » s’interroge : « J’espère que vous ne souhaitez pas arrêter toute armée défensive. » Notre réponse est claire : défense oui, armée non. Il serait dangereux de se laisser aller à un antimilitarisme sommaire : un peuple a le droit et le devoir de se défendre contre une agression extérieure. Autrement dit, la remise en question de la défense armée ne peut aller sans la recherche d’une autre forme de défense : la défense civile non violente.
A la différence de la défense nationale armée, qui a pour seul but la défense du territoire national, la défense civile non violente est la prolongation particulière d’une attitude permanente à l’égard de l’injustice sociale et du pouvoir. L’action non-violente dépasse le problème de la guerre et de la paix. Il y a continuité entre la lutte intérieure pour une plus grande justice, et l’action contre un envahisseur ; ce sont les mêmes techniques qui sont utilisées dans les deux cas, dans le même esprit. La défense non-violente porte non pas simplement sur des frontières territoriales, mais sur des frontières morales et politiques ; il s’agit non seulement de défendre la vie de la population, mais aussi ses droits fondamentaux : droit à la liberté de parole et de réunion, droit de presse, de vote, de grève, mode de vie, respect des croyances. Une population habituée à ne pas tolérer les atteintes aux droits des personnes et à réagir immédiatement devient, pour un envahisseur ou un pouvoir dictatorial, un mur sur lequel sa violence se brise.
Le stratège britannique Sir Basil Liddle Hart rapportait le témoignage de généraux allemands qu’il avait interrogé après la seconde guerre mondiale : « Les formes de résistance violente n’avaient été efficaces que dans les régions désertiques ou montagneuses, comme en Russie ou dans les Balkans. Il avaient été incapables de faire face à la résistance non-violente. Ils étaient des experts entraînés à affronter des adversaires qui utilisaient la violence. Devant d’autres formes de résistance, ils s’étaient trouvés décontenancés, d’autant plus que les méthodes employées gardaient un caractère subtil. Ils étaient soulagés en voyant la résistance devenir violente. »
Aucune société ne peut empêcher les pulsions meurtrières de quelques individus. Mais collectivement, nous pouvons construire une société meilleure si nous nous entraînons sérieusement à la défense civile non violente.
Quant aux SS, leurs exactions n’ont rien construit de solide ; l’Allemagne est maintenant membre de l’UE, une organisation de pays qui se créé par le rapprochement des peuples et non avec des hordes de SS.
Aucune société ne peut empêcher les pulsions meurtrières de quelques individus. Mais collectivement, nous pouvons construire une société meilleure si nous nous entraînons sérieusement à la défense civile non violente.
Quant aux SS, leurs exactions n’ont rien construit de solide ; l’Allemagne est maintenant membre de l’UE, une organisation de pays qui se créé par le rapprochement des peuples et non avec des hordes de SS.
« Ils avaient été incapables de faire face à la résistance non-violente. »
Les SS eux en ont ete capables …
« Ils avaient été incapables de faire face à la résistance non-violente. »
Les SS eux en ont ete capables …
« Les exemples d’une population pratiquant la désobéissance civile sont en fait peu nombreux, mais il ne tient qu’à nous que cela puisse devenir une généralité. »
vous citez le cas de Quisling: je ne connais pas cet épisode que vous citez; ce que je sais c’est qu’il est resté au pouvoir avec l’appui des nazis jusqu’en 1945, puis il a été fusillé.
il faut noter que cela se passait dans un pays occupé, que le gouvernement légal était en exil à Londres et que Quisling était, comme Laval chez nous, aux ordres des occupants.
Aujourd’hui, le problème est tout autre: les gouvernements des démocraties sont tous légitimes puisque issus du suffrage universel et soumis à renouvellements précis et prévus: lorsqu’ils sont battus par une coalition ou un parti adverses, les gouvernements en place s’effacent et laissent la place aux partis vainqueurs des élections.
Sauf à considérer que le suffrage universel n’est lui-même pas légitime, je ne vois pas en quoi on peut justifier une désobéissance dite civile, voire citoyenne. Dans ce cas d’espèce, on rentre dans le cas des pouvoirs, type Cuba ou la Libye ou la légitimité ne vient pas du suffrage universel mais de comités de quartier ou de rue. Bonjour le pluralisme et la liberté de choix…
« Les exemples d’une population pratiquant la désobéissance civile sont en fait peu nombreux, mais il ne tient qu’à nous que cela puisse devenir une généralité. »
vous citez le cas de Quisling: je ne connais pas cet épisode que vous citez; ce que je sais c’est qu’il est resté au pouvoir avec l’appui des nazis jusqu’en 1945, puis il a été fusillé.
il faut noter que cela se passait dans un pays occupé, que le gouvernement légal était en exil à Londres et que Quisling était, comme Laval chez nous, aux ordres des occupants.
Aujourd’hui, le problème est tout autre: les gouvernements des démocraties sont tous légitimes puisque issus du suffrage universel et soumis à renouvellements précis et prévus: lorsqu’ils sont battus par une coalition ou un parti adverses, les gouvernements en place s’effacent et laissent la place aux partis vainqueurs des élections.
Sauf à considérer que le suffrage universel n’est lui-même pas légitime, je ne vois pas en quoi on peut justifier une désobéissance dite civile, voire citoyenne. Dans ce cas d’espèce, on rentre dans le cas des pouvoirs, type Cuba ou la Libye ou la légitimité ne vient pas du suffrage universel mais de comités de quartier ou de rue. Bonjour le pluralisme et la liberté de choix…
Les exemples d’une population pratiquant la désobéissance civile sont en fait peu nombreux, mais il ne tient qu’à nous que cela puisse devenir une généralité.
Ainsi le 1er février 1942, le chef du parti nazi norvégien, Quisling, est installé chef du gouvernement. Son premier souci, inculquer à la jeunesse l’idéologie nationale-socialiste. Dès le 3 février, il lance un Front des jeunes, réplique des jeunesses hitlériennes. Le 5, il crée une Union des professeurs norvégiens qui doit être le pilier d’un Etat corporatif copié sur celui de Mussolini. Tous les professeurs doivent adhérer à cette organisation. Mais, en accord avec les chefs de la résistance, ils décident de refuser : chacun devra en aviser lui-même le ministre de l’Education selon une formule mise au point et transmise secrètement à tous. Sur 12 000 maîtres, 8 à 10 000 écrivent le même jour au ministre pour déclarer leur refus pour motif de conscience. Le 20 mars, 1000 professeurs sont arrêtés, 687 déportés dans un camp avec longues séances de « gymnastique » dans la neige et travail exténuant, une soupe claire et du pain pour toute nourriture. Mais la Norvège les exalte comme des héros, la résistance continue. Le 22 mai, Quisling se rend au lycée de Stabbeck et tempête : « Vous, les professeurs, vous avez tout ruiné pour moi ». Finalement Hitler ordonne personnellement d’abandonner le projet d’Etat corporatif. De façon improvisé et solidaire, les Norvégiens ont expérimenté la possibilité de vaincre sans armes.
Les exemples d’une population pratiquant la désobéissance civile sont en fait peu nombreux, mais il ne tient qu’à nous que cela puisse devenir une généralité.
Ainsi le 1er février 1942, le chef du parti nazi norvégien, Quisling, est installé chef du gouvernement. Son premier souci, inculquer à la jeunesse l’idéologie nationale-socialiste. Dès le 3 février, il lance un Front des jeunes, réplique des jeunesses hitlériennes. Le 5, il crée une Union des professeurs norvégiens qui doit être le pilier d’un Etat corporatif copié sur celui de Mussolini. Tous les professeurs doivent adhérer à cette organisation. Mais, en accord avec les chefs de la résistance, ils décident de refuser : chacun devra en aviser lui-même le ministre de l’Education selon une formule mise au point et transmise secrètement à tous. Sur 12 000 maîtres, 8 à 10 000 écrivent le même jour au ministre pour déclarer leur refus pour motif de conscience. Le 20 mars, 1000 professeurs sont arrêtés, 687 déportés dans un camp avec longues séances de « gymnastique » dans la neige et travail exténuant, une soupe claire et du pain pour toute nourriture. Mais la Norvège les exalte comme des héros, la résistance continue. Le 22 mai, Quisling se rend au lycée de Stabbeck et tempête : « Vous, les professeurs, vous avez tout ruiné pour moi ». Finalement Hitler ordonne personnellement d’abandonner le projet d’Etat corporatif. De façon improvisé et solidaire, les Norvégiens ont expérimenté la possibilité de vaincre sans armes.
votre raisonnement pour être plaisant sur un plan strictement théorique ne tient pas la route sur un plan strictement pratique: pouvez vous me citer un exemple concret où la « lutte non violente » (ce teme lutte que vous employez est pour le moins surprenant venant de la part de gens qui, manifestement, connaissent la valeur des mots: dans le Larousse: « lutte: combat de deux personnes » et « combat: lutte engagée pour attaquer ou se défendre », toujours d’après le Larousse.)
donc, pouvez vous me citer un exemple concret où cette lutte non-violente a aboutit au règlement d’un conflit?
d’autre part, si un homme comme Chamberlain a signé le traité de Munich, ce n’était pas par lâcheté, mais bel et bien dans un esprit de conciliation, et de refus d’utiliser la violence.
dans l’exemple que vous citez des généraux allemands cit&és par Liddle Hart, on sait comment l’armée allemande avançait: sans se soucier des résistances, non violentes ou pas. Si hésitations il y a eu, elles furent de courtes durées et le fait d’individualités, vite rentrées dans le rang.
Cela posé, je ne suis pas un vat’en guerre et pour tout vous dire, j’aimerais que vous ayez raison et moi tort. Et croyez moi je suis TRES sincère. Mais je crois avoir une certaine connaissance de la chose historique et j’ai pu mesurer, et je mesure encore, que pour citer Hobbes, « l’homme est un loup pour l’homme. » Avant hier, hier, aujourd’hui, demain…
votre raisonnement pour être plaisant sur un plan strictement théorique ne tient pas la route sur un plan strictement pratique: pouvez vous me citer un exemple concret où la « lutte non violente » (ce teme lutte que vous employez est pour le moins surprenant venant de la part de gens qui, manifestement, connaissent la valeur des mots: dans le Larousse: « lutte: combat de deux personnes » et « combat: lutte engagée pour attaquer ou se défendre », toujours d’après le Larousse.)
donc, pouvez vous me citer un exemple concret où cette lutte non-violente a aboutit au règlement d’un conflit?
d’autre part, si un homme comme Chamberlain a signé le traité de Munich, ce n’était pas par lâcheté, mais bel et bien dans un esprit de conciliation, et de refus d’utiliser la violence.
dans l’exemple que vous citez des généraux allemands cit&és par Liddle Hart, on sait comment l’armée allemande avançait: sans se soucier des résistances, non violentes ou pas. Si hésitations il y a eu, elles furent de courtes durées et le fait d’individualités, vite rentrées dans le rang.
Cela posé, je ne suis pas un vat’en guerre et pour tout vous dire, j’aimerais que vous ayez raison et moi tort. Et croyez moi je suis TRES sincère. Mais je crois avoir une certaine connaissance de la chose historique et j’ai pu mesurer, et je mesure encore, que pour citer Hobbes, « l’homme est un loup pour l’homme. » Avant hier, hier, aujourd’hui, demain…
@ panissieres
L’armée rouge s’est mis du côté du pouvoir stalinien et on sait le sort funeste qu’a connu Trotski. Encore une preuve de la naïveté de ceux qui croient que les armées servent à quelque chose de constructif.
Contrairement à ce qui se passe dans la lutte armée où des gens qui ne se connaissent pas se tuent au profit de gens qui se connaissent bien et ne se tuent pas, la lutte non-violente permet à ceux qui, en d’autres circonstances, se seraient entre-tués, de mieux se connaître et affaiblit le pouvoir de ceux qui auraient bénéficié du carnage. Un des avantages majeurs de la lutte non-violente est de maintenir constamment ouvert le dialogue à tous les niveaux, ce qui interdit au pouvoir adverse de brouiller les cartes : il est si facile d’assimiler à du brigandage l’action des maquisards armés.
@ panissieres
L’armée rouge s’est mis du côté du pouvoir stalinien et on sait le sort funeste qu’a connu Trotski. Encore une preuve de la naïveté de ceux qui croient que les armées servent à quelque chose de constructif.
Contrairement à ce qui se passe dans la lutte armée où des gens qui ne se connaissent pas se tuent au profit de gens qui se connaissent bien et ne se tuent pas, la lutte non-violente permet à ceux qui, en d’autres circonstances, se seraient entre-tués, de mieux se connaître et affaiblit le pouvoir de ceux qui auraient bénéficié du carnage. Un des avantages majeurs de la lutte non-violente est de maintenir constamment ouvert le dialogue à tous les niveaux, ce qui interdit au pouvoir adverse de brouiller les cartes : il est si facile d’assimiler à du brigandage l’action des maquisards armés.
ne faut il pas se méfier des slogans du type que vous utilisez: « défense oui, armée non » ?
relisez Trotsky: avant 1917, c’était un anti militariste acharné… Puis il a créé l’armée rouge…
la défense non-violente que vous évoquez est ridicule: quand un état est attaqué – et cela est arrivé et hélas arrivera encore – doit il faire valoir ses « frontières morales et politiques »?
Etre non-violent est une chose. Etre naïf en est une autre, qui plus est, c’est une faute.
foutaises
remarque de la modératrice du blog biosphere @ Seb
Votre interjection est un peu trop courte pour savoir à quoi vous pensez réellement…
Dommage car cela ne fait pas progresser l’intelligence collective !
foutaises
remarque de la modératrice du blog biosphere @ Seb
Votre interjection est un peu trop courte pour savoir à quoi vous pensez réellement…
Dommage car cela ne fait pas progresser l’intelligence collective !