Devant une atteinte à son identité, réelle ou ressentie comme telle, un groupe humain peut devenir très méchant. Ainsi la montée de l’extrême droite en Europe* dont le discours principal est le rejet des immigrés. Comme les problèmes économiques et écologiques structurels ne peuvent que rendre de plus en plus aiguë la question migratoire, une réflexion approfondie s’impose. Selon notre point de vue, il nous faut distinguer entre discours anti-immigré et discours xénophobes ou racistes. Il est anormal de tenir un discours stigmatisant les Roms, les islamistes ou n’importe quel autre groupe ethnique : Blancs et Noirs, athées ou confits en dévotion, ici ou ailleurs, nous sommes tous frères et sœurs, la génétique nous l’a appris indiscutablement. Un parti d’extrême droite ou un président de la République qui ferait des distinctions entre les personnes est condamnable car nous sommes tous égaux.
Quant aux immigrés, Gordon Brown disait en 2007 : « British Jobs for British Workers. » Aujourd’hui Merkel et Sarkozy cherchent chacun de son côté à faire partir des immigrés clandestins, l’Allemagne ferme ses frontières aux habitants du Kosovo**. La planète est devenue un monde dont nous avons historiquement transgressé toutes les frontières, nous sommes dorénavant enfermés dans un monde fini et appauvri au niveau de ses ressources naturelles. Les grandes migrations entre pays ou à l’intérieur d’un pays, c’est terminé, définitivement terminé. Le droit de se déplacer selon son choix empiète sur les capacités de la Biosphère, les humains ne peuvent continuer à cohabiter de façon apaisée avec des migrations de masse, y compris touristiques. Le partage de l’espace va devenir un problème crucial et malheureusement chaque groupe national ou local devra d’abord compter sur ses propres forces.
Un point de vue démographique s’ajoute à ce contexte, le phénomène de cocotte-minute. Dans le cadre de liberté des flux migratoires, l’excédent d’êtres humains ne trouvant pas de travail dans le pays d’origine peut partir pour en trouver dans les pays d’accueil. En conséquence une permissivité totale est laissée au taux de fécondité du pays puisque le surplus démographique peut s’échapper. En revanche la fermeture des frontières empêche la cocotte-minute de jouer son rôle, ce qui pousse les autorités publiques à prendre des mesures conséquentes – à être responsable démographiquement -, d’où par exemple la politique de l’enfant unique en Chine.
*LeMonde du 23 septembre, l’extrême droite « faiseuse de rois » en Europe
**LeMonde du 23 septembre, l’Allemagne veut obtenir le départ de près de 13 000 réfugiés kosovars
Le problème n’est pas l’immigration mais la haine qui suinte dans ce pays, que ce soit entre caucasiens ou entre gens de type caucasien, arabe, africain etc.
Les problèmes sociaux et culturels ne viennent absolument pas de l’ORIGINE des gens mais de ce qu’ils sont, chacun, dans la tête !
Il faut en finir avec ces relents d’ethnicisme, tout comme de sexisme, qui confondent l’éducation avec l’origine ethnique ou certaines pratiques cultuelles/culturelles !
Certes, c’est bien facile de jeter l’accusation sur tel ou tel quand ça nous arrange parce qu’il est « comme ça », parce qu’il a « telles pratiques » qu’on ne partage pas, sans voir que la bêtise peut toucher n’importe qui.
CETTE OBSESSION à recherche, pointer ce qui est ou semble être DIFFÉRENT CHEZ L’AUTRE pour pouvoir MIEUX L’ACCUSER, LE JUGER OU LUI VOULOIR DU MAL est complètement STUPIDE.
Ça part d’une méfiance qui dresse les uns contre les autres, qui rejette l’accueil ou l’acceptation des inconnus/ »étranges » en vertu d’une obsession du privatif: c’est une véritable paranoïa qui s’empare de ces mentals puants!
Le problème numéro un est celui du BIEN-VIVRE ensemble et de l’HOSPITALITÉ, qui font cruellement défaut de nos jours dans notre société française, au-delà des rapports convenus, marchands ou hypocrites. Voilà.
Je pense qu’en France nous sommes allés trop loin avec l’immigration.
Il y a trop de personnes étrangères dans notre territoire et franchement c’est fatigant. Je dois par exemple supporter tous les jours chez GDF Suez des personnes issues d’Afrique, et cela devient de plus en plus répandu.
J’aime certains arabes, je connais une personne, qui est ma collègue, qui est arabe, mais que j’aime bien. Malgré son ramadan et tout ca, je trouve qu’elle devrait, ainsi que tous les musulmans, faire ca en toute discretion.
Rapport de Malek Boutih (Source: Les inrockuptibles 4 au 10 mai 2005)
Dans un rapport tenu secret par le Parti socialiste, le secrétaire national chargé des questions de société propose une politique de l’immigration rigoureuse : « Il faut sortir d’un simple rapport humanitaire et charitable avec l’immigration. » Malek Boutih propose l’établissement d’une politique de quotas pour gérer l’entrée des étrangers sur le territoire national « permettant de prévoir les besoins et les capacités d’accueil de notre société ». Deuxième idée force, pour le coup stupéfiante : la suppression de la bi-nationalité, proposition justifiée par la fin de l’intégration comme « concept structurant » de la politique d’immigration. Enfin, autre réforme : la promulgation d’une nouvelle législation sur le titre de séjour. Pour la carte rouge valable dix ans et renouvelable automatiquement », les étrangers devront « prêter serment au respect des lois de la République, de la laïcité et de l’égalité homme-femme ».
Malek Boutih pense que s’il existe des discriminations en France, elles ne sont pas le fait du racisme, mais des problèmes de l’immigration : « Sans pilote dans l’avion pour organiser et accompagner l’immigration en France, des phénomènes de discrimination se sont enracinés les politiques publiques de réparation se sont révélées inefficaces en partie parce qu’elles ne reviennent pas à la source du blocage ».
Une nouvelle politique de l’immigration marque-t-il un changement de politique du Parti socialiste, un raidissement nationaliste et ultra-républicain ? Impossible de le savoir car depuis sa rédaction, plus personne ne souhaite en parler. Depuis 2005, le PS reste dans un flou doctrinal (LeMonde du 28.09.2010)
@ couscous
Les Indiens d’Amérique auraient été plus avisés de renvoyer les puritains chez eux plutôt que de leur offrir l’hospitalité. Tout dépend de qui on reçoit et en quel nombre. Déjà fin XVIIIe siècle, Malthus faisait une analyse perspicace du phénomène migratoire :
– Si l’Amérique continue à croître en population, les indigènes seront toujours plus repoussés dans l’intérieur des terres, jusqu’à ce qu’enfin leur race vienne à s’éteindre.
– On ne peut lire le récit de la conquête du Mexique et du Pérou sans être frappé de cette triste pensée, que la race des peuples détruits était supérieure, en vertu aussi bien qu’en nombre, à celle du peuple destructeur.
– Aussi longtemps que l’Europe continuera d’être assez barbare pour acheter des esclaves en Afrique, nous pouvons être sûrs que l’Afrique continuera d’être assez barbare pour lui en vendre.
– L’émigration, en supposant qu’on en pût faire un libre usage, est une ressource qui ne peut être de longue durée.
Ce n’est pas vraiment le fait d’atteindre à son identité qui rend un groupe très mauvais! Il suffit tout simplement qu’il rejette l' »autre », le « différent » dont il est mis en présence, celui-celle qui n’est pas de son « clan », de sa « sphère »… Ce rejet violent, à présent malheureusement bien répandu dans la société française, ne tient pas tant à une défense de son identité qu’à une défense de son ESPACE, personnel ou collectif.
C’est l’inhospitalité qui pose problème, la méfiance et le rejet d’une-d’autres identité-s perçues comme indésirables.
Aujourd’hui, dans un contexte de totalitarisme économique violent et de repli sur ses intérêts, la France est à des années-lumières des migrations qui opérèrent fin XIXe et début XXe s.
Internet, en ayant favorisé par son essor l’atomisation des communautés, des relations et des échanges, a également œuvré à disséminer l’intolérance au niveau même de l’espace réel, devenu beaucoup plus répressif.
Or les imbéciles vont mettre le rejet de l’autre sur le compte du droit, de la défense d’une sécurité ou d’une morale, alors qu’il s’agit là d’une effrayante montée de l’intolérance, couverte de mille raisons bourgeoises. L’avènement d’une France inhospitalière, s’en rend-t-on bien compte?