Extinction Rebellion avec Ingrid Verleye

Ingrid Verleye fait partie des « anciens » du mouvement de désobéissance civile Extinction Rebellion (né en 2018). En parcourant un texte de Cochet qui prédisait un effondrement des systèmes politiques, une rupture de l’approvisionnement alimentaire, des guerres, des famines et des morts, Ingrid a eu « un fulgurant déclic ». Elle était jusqu’alors convaincue que la technique aurait le temps d’évoluer, que le développement durable s’inventerait dans le bureau des ingénieurs. « D’un coup, j’ai compris que c’était trop tard … Je me suis demandé comment on allait s’en sortir, ce qu’il fallait faire. J’ai même pensé organiser un truc survivaliste à la campagne ». Elle a trouvé dans Extinction Rebellion plus qu’une réponse à son angoisse écologique. Le mouvement, « horizontal et décentralisé », lui semble être une réponse aux défis démocratiques de l’avenir. « On voit qu’on est capable de monter des actions qui fonctionnent sans organisation hiérarchique, c’est une manière de réinventer la prise de décision ».

Elle a expliqué à ses deux enfants de 13 et 16 ans qu’il faudrait sans doute « apprendre à travailler avec ses mains » pour l’avenir. Elle a prévu un voyage en avion pour le mois d’août, mais « ce sera sûrement le dernier ». Elle ne peut pas non plus se passer de supermarchés, même si elle cherche à les contourner grâce à son jardin potager et aux circuits courts. « Les petits gestes individuels sont importants mais ce n’est pas ce qui sauvera la planète. C’est tout le système économique industriel fondé sur l’hyperconsommation qui doit changer pour qu’on puisse tous transformer notre mode de vie, c’est pour ça que je milite. »

Et si l’effondrement tant redouté n’arrivait jamais ? « Je sais juste que je ne pourrai pas me regarder dans une glace à l’avenir si je ne fais rien aujourd’hui. » Armée de son drapeau jaune avec le symbole d’XR, un sablier dans un cercle représentant la Terre, elle scande« Sur le pont, rébellion ! » Ce vendredi-là, l’action du pont de Sully a tourné court : les CRS ont délogé les militants en une heure et demie, à grand renfort de gaz lacrymogène. Mais l’objectif est plus lointain : la « semaine internationale de la rébellion » aura lieu à Paris en octobre. Ingrid, en tout cas, a déjà réservé sa semaine.

LM du 4 juillet 2019, Ingrid Verleye, la militante d’Extinction Rebellion pour qui la catastrophe écologique est devenue une obsession

1 réflexion sur “Extinction Rebellion avec Ingrid Verleye”

  1. Ils s’appellent Amina, Tatiana, Enora, ou Léo. Ils sont venus du Pas-de-Calais, de Bretagne ou du sud de la France pour participer aux Assises nationales du mouvement Youth for Climate, qui se déroulent jusqu’au 14 juillet à Bordeaux. La moyenne d’âge est de 17 ans. Amina, venant du Pas-de-Calais : « J’ai 16 ans, je n’ai pas encore le droit de vote, ni de signer de pétitions, ni de faire grève. Mais je peux faire des manifs et me bouger. »
    Ils se rendent compte que les marches ne suffisent pour obtenir des résultats, une partie du mouvement souhaite multiplier les actions journées vers la désobéissance civile, le blocage des ponts ou de l’Élysée. Et pourquoi pas des ronds-points avec des gilets verts ?

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