L’organisation de la société occidentale est néfaste à la survie de l’humanité. Nous savons que notre activité produit les GES qui causent le réchauffement climatique qui peut devenir mortel pour l’humanité. Nous savons aussi que la plupart de nos activités détruisent de la biodiversité du vivant laquelle est une garantie de survie. Cette activité peut être classée en différents secteurs : le secteur de la mobilité et des transports, le secteur du logement et de la résidence, le secteur de la production d’objets et de services, le secteur de l’agriculture et de l’élevage. Chacun de ces secteurs apporte sa contribution au réchauffement climatique. Nous le savons. Nous sommes même capables de chiffrer ces apports. Nous devrions donc être capable d’agir sur le fond afin de réduire ces apports au réchauffement climatique. Or il n’en est rien ! Au mieux on s’attaque aux effets, rarement aux causes.
Secteur de la mobilité et du transport. On nous propose de remplacer la voiture individuelle à moteur thermique par la voiture électrique ou la voiture à hydrogène. Certes ces nouveaux moteurs ne produisent plus de GES lors de leur fonctionnement. Mais à supposer que nous utilisions tous ces nouveaux véhicules dits propres exactement comme avant, que va t il se passer ? D’abord nous allons perpétrer les gros bouchons des heures de pointe ; et donc perdre beaucoup de temps pour circuler, pour nous garer, pour faire le plein … comme avant ! Nous allons continuer à bétonner ou bitumer nos territoires pour pouvoir y rouler. Nous allons également consommer presque autant d’énergie qu’avant pour nous déplacer ! Or, même si cette énergie a pour origine le vent, l’eau, le soleil et autres sources renouvelables, nous savons bien que le coût de cette énergie restera important. Nous savons qu’il y a une limite, fut elle haute, de toutes les énergies renouvelables disponibles et que nous sommes capables de l’atteindre rapidement si nous consommons celle-ci sans compter. Ensuite, il faut admettre que la fabrication des batteries électriques ou des piles à combustible hydrogène restera très énergivore avec la forte tentation de continuer à utiliser des énergies fossiles bon marché pour cela. Enfin la source électrique ou hydrogène nécessite des capacités de production gigantesques pour faire tourner un parc important de véhicules individuels ou collectifs. On nous propose aussi des liaisons intra-urbaines ou inter-urbaines plus nombreuses et plus rapides. Grâce à celles-ci chacun de nous pourra se rendre très rapidement sur son lieu de travail. Gain évident, la durée des trajets de station à station. Mais on oublie de préciser les inconvénients du transport rapide. D’abord celui-ci est extrêmement énergivore tant à la construction qu’à l’utilisation. La construction du GPE et des lignes TGV coûte extrêmement cher financièrement et énergiquement. Faire accélérer rapidement une rame de transport intra-urbain ou bien faire circuler à très grande vitesse un train ou un avion constitue une grosse dépense d’énergie. Ensuite se rendre à la gare/station la plus proche, effectuer une correspondance nécessite du temps, temps qui est souvent négligé. De même l’obtention d’une durée de trajet réduite nécessite souvent de ‘sauter’ des gares, au détriment des territoires traversés mais non desservis. Et puis, seules les grandes agglomérations s’octroient le privilège d’un réseau de transport dense ; du coup, les entreprises et leurs employés s’y concentrent. Or cette concentration génère de nombreux inconvénients (bruit, nuisances, pollutions, anonymat, …) Enfin, plus le transport est rapide, plus les gens ont tendance à s’éloigner de leur lieu de travail dans l’espoir de retrouver un peu de calme et de nature loin de la grande ville. De même les entreprises profitent des liaisons inter-urbaines rapides pour ‘balancer’ leurs cadres ou employés aux six coins de l’hexagone. Il est donc assez facile de comprendre que les solutions qui nous sont proposées ne marchent pas et nous conduisent à un échec cuisant.
Quelles peuvent être les réelles solutions de la mobilité et du transport ? La première, presqu’évidente est de réduire le besoin de mobilité. Il ne s’agit pas d’interdire le désir de mobilité mais de réduire ce besoin. Pour ce faire, il faut que chacun trouve à proximité de son domicile les structures sociales nécessaires : de l’emploi local pour gagner sa vie et être utile localement d’abord, une école pour nos enfants, des loisirs, une ferme maraîchère et/ou un commerce d’alimentation local, … Ainsi nos déplacements les plus fréquents sont considérablement réduits et le gâchis énergétique et les nuisances correspondantes aussi. De plus si ces déplacements sont effectués à pied ou en vélo (non électrique), ceux-ci exigent donc un minimum d’effort physique de notre part, effort souhaitable pour notre santé. On comprend bien que cette multi-fonctionnalité des territoires est à l’opposé des zones spécialisées (commerciales, tertiaires, industrielles, agricoles, …) qui existent aujourd’hui. La deuxième, est de réduire la vitesse des transports et des télécommunications. En effet, réduire la vitesse signifie réduire la consommation d’énergie mais aussi allonger la durée des trajets. Une façon de décourager les gens de s’éloigner trop de leur lieu de travail. Une façon de décourager les entreprises d’envoyer leurs salariés loin. Une façon de les obliger à créer des agences locales et donc de rééquilibrer les territoires. Cet allongement du temps de trajet peut sembler intéressant pour privilégier les productions locales au détriment des productions lointaines et mondialisées. Ceci réduirait donc l’hyper-concurrence qui ne bénéficie qu’aux grosses structures commerciales et financières. Une façon indirecte de redynamiser le tissu des petites entreprises locales. La réduction de la vitesse des télécommunications évite que l’on soit à la fois inondé de tellement d’informations que nous en perdons le temps nécessaire à un bon entendement. Moins de vitesse signifie aussi moins d’emprises des grosses entreprises du secteur sur nos vies et nos décisions puisqu’elles sont moins bien informées. On comprend bien que cette réduction de la vitesse est à l’opposé des échanges internationaux, de la 5G, etc … qui sont malheureusement prônées par la publicité et les médias.
programme écologique « logement »
De la part de notre correspondant Christian Rozé
Entièrement d’accord. Le mot d’ordre devrait être RÉDUIRE.
Autre avantage de réduire la vitesse, retrouver un juste rapport au temps. On ne gagne pas du temps, on n’en perd pas, d’ailleurs personne ne peut dire combien il lui en reste au compteur. En plus il faut être malade pour penser que le temps c’est de l’argent. Le temps il faut seulement le prendre.