Université d’été du parti socialiste à La Rochelle (la première depuis 2015, le PS avait peur de son ombre). Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a appelé à développer la «dimension écologique» de son parti, plaidant pour éviter à la fois «l’effacement» et «l’isolement» face notamment aux Verts. Interrogé par l’AFP, il précise : « Il n’y a pas d’écologie viable sans le social et pas de société viable sans l’écologie» . Il souhaite construire un chemin qui mêle les deux : «Tout le monde parle social, écologie et démocratie. Notre spécificité c’est que nous allions l’ensemble». Les dirigeants socialistes ont adopté un nouveau slogan, celui du « mariage de la justice environnementale et de la justice sociale ». Pas de quoi discerner une originalité stratégique des socialistes, tous les partis disent faire de même. Mais quelles écologie, superficielle ou de rupture ? Les oppositions demeurent entre éléphants du PS, comme un fossé béant :
Raphaël Glucksmann : « Il y a des sacrifices qu’il faudra faire du côté de ceux qui consomment le plus, pas du côté des classes populaires. On ne peut pas avoir et le productivisme et l’écologie. »
Stéphane Le Foll : « Je ne suis pas pour la sobriété mais pour une croissance sûre qui porte le progrès. Ce n’est pas l’écologie comportementale individuelle en ne prenant plus l’avion ou en ne mangeant plus de viande qui va régler la question du réchauffement, mais des investissements dans l’efficacité énergétique. »
Olivier Faure : « Il faudra se poser des questions sur le bilan carbone de nos week-ends quand on prend l’avion et remettre en cause des projets, comme le Lyon-Turin ou Europacity. »
Le PS n’est plus qu’un parti fantôme. Or comme on sait, les fantômes ça n’existe pas. La seule véritable préoccupation du PS est donc de reprendre vie, d’exister, sous une forme ou une autre.
Comme on sait aussi, le vert est dans l’air du temps, le vert est devenu incontournable. No problem, qu’à cela ne tienne, il y a de verts pour tous les goûts, du vert pomme au vert kaki. Aujourd’hui tous les partis, toutes les entreprises, même les plus noir(e)s et les plus pourri(e)s se teintent ou se barbouillent de vert. Bref, le PS ne peut donc pas faire autrement que de mettre l’écologie au cœur de sa doctrine. Peu importe qu’elle soit superficielle ou profonde, pourvu qu’elle soit là, bien visible. Du moins en théorie, autrement dit en trompe l’oeil.
Alors au PS on déclare des banalités, des lapalissades, des slogans qui ne mangent pas de pain, du genre « il n’y a pas d’écologie viable sans le social et pas de société viable sans l’écologie», et on parle de mariage, du « mariage de la justice environnementale et de la justice sociale » et blablabla.
Au PS comme ailleurs nous avons de « solides » théoriciens, si ce n’est de vulgaires marchands de salades ou de conseils. Bref de ces gens qui du matin au soir et du soir au matin ne font que vendre du «il faut». Les «y’aca-faucon» c’est facile, ça non plus ça n’engage pas à grand chose. Mais ça donne l’impression qu’on a pigé le problème et qu’on s’en préoccupe sérieusement : «il y a des sacrifices qu’il faudra faire […] il faudra se poser des questions ». Ceux-là me font rire, j’ai envie de leur dire «commence par toi-même, commence par te mettre au vert, prend des vacances, ou ta retraite, mais arrête de nous pomper l’air. Et patati et patata ».
Et puis nous avons ceux qui ne poussent pas la langue de bois aussi loin, qui restent fidèles à leur religion et qui disent clairement ce dont ils ne veulent absolument pas : « Je ne suis pas pour la sobriété mais pour une croissance sûre qui porte le progrès [etc. etc.]» Ceux-là sont définitivement irrécupérables.