« L’humanité est en passe de détruire en cinq décennies un écosystème qui a mis des milliards d’années à se constituer et que nous tenons pour acquis. On parle de la forêt pluviale comme du poumon de la planète, mais c’est l’océan qui nous permet de vivre ! C’est là que l’oxygène est généré, là que le carbone est capturé, là où les températures sont stabilisées. Il n’y a pas de vie possible sur Terre sans océan. Si l’océan est en mauvaise santé, c’est l’humanité qui est en mauvaise santé. Nous vidons les océans en consommant des espèces sauvages à une échelle industrielle. La température des eaux augmente. Les coraux meurent. On retrouve du plastique dans la fosse des Mariannes, à 11 kilomètres de profondeur, énumère la chercheuse. L’océan sera bientôt un paradis perdu. » (Sylvia Earle, âgée de 84 ans, dont sept mille heures sous l’eau)
« Les prochaines estimations des scientifiques vont indiquer que l’océan absorbe 94 % de l’énergie interne à notre climat, ce qui dégage toujours plus de vapeur d’eau dans l’atmosphère, modifie le cycle des nuages, des précipitations, intensifie les sécheresses, les pluies diluviennes,L’augmentation de la chaleur est exponentielle… On va dans le mur ! Si l’on continue à envoyer autant de CO2 dans l’atmosphère, on peut s’attendre à des guerres pour l’eau, pour la surface habitable, qui va se réduire… » (Sabrina Speich, professeure d’océanographie et de sciences du climat)
« Au-delà de 2050, tout va dépendre de nos émissions de gaz à effet de serre [GES]. Les réduire permettrait de gagner du temps pour nous adapter aux risques, dont certains, comme la montée du niveau des mers, sont inéluctables. » (Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue et coprésidente du GIEC)
Rapport du GIEC consacré pour la première fois à l’océan (25 septembre 2019) : Un monde différent se dessine, avec des conditions environnementales inédites depuis des millions d’années. Un monde marin plus chaud jusque dans les abysses, plus salé, moins riche en oxygène, plus acide, dépeuplé, qui se dilate. Un monde qui représente 71 % de la superficie du globe, 90 % du volume de l’habitat disponible pour les organismes vivants et contient 97 % de l’eau sur terre. D’ici à la fin de ce siècle, la montée des eaux pourrait atteindre au moins 1,10 m. Les communautés humaines vont être frappées de plein fouet dès lors qu’elles se situent près de la mer.
Il n’est jamais trop tôt pour transmettre ses angoisses à ses enfants. Quantité de livres jeunesse proposent de sensibiliser notre progéniture aux cauchemars écologiques. Voici venu « Polaire, l’ours solitaire » qui joue sa survie face au réchauffement climatique. Et « Le manchot a rudement chaud ». Malgré tous ses efforts, il cuit sur la banquise et compte sur ses petits lecteurs pour le sauver. Dans « Le Grand Voyage de Lena », la petite fille s’envole sur le dos d’un albatros mazouté et découvre les horreurs que lui réserve la Terre. Baleines qui mangent du plastique, coraux agonisants… Bonne nuit les petits !
Je suis plus inquiet sur ce qui se passe sur la terre ferme que pour ce qui se passe dans l’océan, et ce pour plusieurs raisons :
– Les continents sont largement occupés par les hommes ce qui, Dieu merci n’est pas le cas des océans.
– L’effondrement de la biodiversité sera plus facile à rattraper dans les océans qui sont immenses, non occupés donc, et surtout peuplés de poissons qui, si on les laisse tranquilles, et compte tenu de leur mode de reproduction (souvent des milliers d’œufs à chaque reproduction) pourraient très vite repeupler ce qui a été perdu, en quelques années ou décennies sans doute. Ce n’est pas le cas des grandes espèces terrestres. On a d’ailleurs en mer connu quelques succès avec certaines espèces de baleines que l’on a protégées (et pourtant ce ne sont pas des poissons et elles se reproduisent lentement) et même des phoques, là aussi il suffit de laisser les écosystèmes tranquilles, ce qui est plus simple quand on ne les occupe pas.
– Les conditions physiques,, températures et montées des eaux (même celles qui sont anticipées pour la fin du siècle, +1,1 m par exemple) n’ont vraiment rien d’extraordinaires et ont été très fréquentes au cours des derniers millions d’années ce qui n’est rien à l’échelle de l’histoire écologique de la planète.
Sur les continents par contre… c’est la catastrophe assurée.
Sur mer, il nous faut arrêter de pécher, nous ne sommes pas des animaux marins mais des animaux terrestres, soyons moins nombreux et contentons-nous des ressources de notre milieu.