La Biosphère espère que vous allez passer un bon Noël sans skis. On ne peut en effet maintenir la montagne « propre » quand on y multiplie les immeubles et les remonte-pentes. Ce n’est pas un loisir qui préserve la Biosphère que de déplacer des citadins en mal d’air pur vers de lointaines destinations où on va recréer la ville et poursuivre des activités sans intérêt.
Mais le greenwashing règne dans tous les domaines. On veut dorénavant vendre la destination neige en l’inscrivant sur le registre du développement durable ! L’office de tourisme d’Avoriaz avait installé un « corner environnemental » qui invite à calculer son empreinte écologique ; Sainte-Foy en Tarentaise mettait en évidence l’habillage bois de ses bâtisses ; Val-d’Isère mettait l’environnement au cœur de l’organisation des championnats du monde de ski alpin prévu en 2009. Poudre de neige et de perlimpinpin ! Infinitésimales sont les sociétés de remontées mécaniques qui obtiennent la certification Iso 14001 avec la mise en place de tri sélectif, l’utilisation de produits biodégradables et une recherche d’économie d’énergie. Une seule station en France détient la certification QSE (qualité, sécurité, environnement).
L’association Moutain Wilderness rappelle que la consommation d’eau pour produire de la neige atteint 15 millions de mètres cubes pour 188 stations, un chiffre presque comparable aux 25 milliards de m3 qui servent au remplissage des piscines privées. Il faut aussi 108 millions de kWh pour les canons à neige, soit 0,023 % de la consommation française d’électricité, mais presque autant de proportion dans les déchets nucléaires. Signalons en passant qu’on peut agréablement passer un Noël sans ses skis, même si c’est sous la neige.