Phénomène temporaire ou tendance structurelle, quel est l’avenir du retour à la terre ? LeMonde* nous présente toute une page sur les jardins potagers : « Désormais 42 % des foyers français ont désormais un espace potager. Le quart d’entre eux n’en avaient pas il y a encore cinq ans… L’aboutissement ultime est la récolte de graines de sa propre production pour atteindre l’autosuffisance alimentaire. » On envisage plusieurs raisons possibles de cette évolution, réflexe anticrise ou retour aux sources ou acte militant. Une sociologue ajoute le potager comme moyen d’échapper au stress de sa vie professionnelle et la volonté de court-circuiter la production marchande. On exclut la volonté politique des temps de guerre. Personne n’envisage ce qui va rendre l’autonomie alimentaire absolument indispensable : le choc énergétique.
En un demi-siècle (de 1960 à 2010) le monde a multiplié par 8 sa consommation de pétrole. Nous consommons 85Mb/j, soit 11,5 millions de tonnes par jour. Avec une telle quantité rien ne remplace le pétrole. Sachant que le monde consomme 180 millions de tonnes d´engrais chimiques basés sur le pétrole ou gaz (NPK) et phytosanitaires, que l´agriculture intensive a besoin pour planter, traiter et récolter de 100 à 150 litres de diesel par ha/an, que de 1900 à 2000 la production mondiale d´aliments a augmenté de 600 % et la population de 1,7 à 7 milliards de personnes, comment pouvoir continuer sur cette lancée sans pétrole ? C’est sur le constat imminent d’un double choc, le pic pétrolier et le réchauffement climatique, que le mouvement pour la résilience locale, dit « territoires en transition »**, commence à se développer : les jardins potagers deviennent une nécessité.
Normalement des politiques responsables devraient nous avertir de ce bouleversement inéluctable : après le pic pétrolier, le retour à la terre. Les politiciens préfèrent comme les médias ne s’intéresser qu’à une chose : les querelles de personnes autour de la prochaine élection.
* LeMonde du 22 février 2011, C’est déjà les beaux jours pour le jardin potager (un « retour à la terre » qui réunit citadins en mal de nature et personnes durement frappés par la crise) + Une vraie parenthèse dans un environnement social très dense.
** Rob Hopkins, Manuel de transition, de la dépendance au pétrole à la résilience locale (écosociété, 2010)
Interdiction de quoi ?
La ville sinistrée de Détroit aux Etats-Unis est célèbre pour avoir multiplié les jardins potagers après la crise de l’automobile…
Pas sûr . Aux états unis, n’y a t il pas des interdictions ?
Pour en savoir plus, sur notre blog :
Villes lentes, villes en transition
Towns Transition
Montdidier, commune en transition ?